[23]
Chateaubriand, dans ses Mémoires, en dit quelque
chose. De Perray, qui avait accompagné M. de Talleyrand
à Vienne, et qui avait été témoin des engagements
contractés à prix d'argent, fut ensuite dépêché à Naples
par M. de Talleyrand, prêt à rentrer en France, et de
Mons même (juin 1815), pour hâter le payement des six
millions promis. On faisait des difficultés, parce que
Talleyrand n'avait, paraît-il, traité avec Ferdinand que
déjà assuré de la décision du congrès qui rétablissait les
Bourbons de Naples. Bref, de Perray rapporta les six
millions en traites sur la maison Baring, de Londres.
Talleyrand l'embrassa de joie, à son arrivée. Cependant,
de Perray, à qui il avait été alloué 1,500 francs pour ses
frais de voyage, en avait dépensé 2,000: il en fut pour
500 francs de retour, mais il eut l'embrassade du prince.
Il y avait, de plus, gagné une décoration de l'ordre de
Saint-Ferdinand, qui se portait au cou. M. de Talleyrand,
quand il la lui vit, s'en montra mécontent, parce que cela
affichait le voyage.
[24]
Gaëtan, marquis de la Rochefoucauld, celui qui avait
composé des fables à douze ans et qui, les faisant
imprimer, disait, pour s'excuser de s'être rencontré dans
un sujet avec le grand fabuliste, qu'il n'avait lu que
depuis «les Fables de M. de la Fontaine.» Il n'a cessé
d'écrire jusque dans ses dernières années, faisant
imprimer à ses frais ses élucubrations, et se posant en
candidat perpétuel à l'Académie française. Tout le monde,
et sa famille toute la première, souriait de lui.
[25]
Jeurs par Étréchy (Seine-et-Oise), résidence d'été de
M
me
la comtesse Mollien, à laquelle ces lettres étaient
adressées.
[26]
Cette affaire Maubreuil, dont Talleyrand va parler si
négligemment et d'un air d'indifférence, s'était
terriblement réveillée en 1827. Maubreuil, échappant à la
surveillance, s'était rendu le 20 janvier à Saint-Denis
pendant la célébration de l'anniversaire, et, là, en pleine
solennité, il avait frappé M. de Talleyrand au visage et
l'avait renversé par terre. Il fut traduit pour ce fait en
police correctionnelle, et la cour royale confirma le 15
juin les jugements précédemment rendus. On ne se