32
« Cet espace de rencontre est, pour reprendre une expression de Michel de Certeau, un « lieu pratiqué », c’est-à-dire un lieu
où se déploient des stratégies identitaires. Un espace n’est jamais une donnée ontologique : il existe parce qu’il est dit et
investi. De la même manière, un espace de contact n’est pas un simple lieu de croisements et de rencontres heureuses, mais
un champ de tension où des stratégies et des forces s’affrontent autour d’une frontière physique ou symbolique. C’est donc
un espace relationnel qui met en œuvre des négociations, des stratégies d’appropriation et des postures de résistance. […]
Lieux de conflits, les espaces de contact sont aussi, comme le rappelle Homi Bhabha, des espaces de création, des « entre-
lieux » de la culture, où se réalisent de nouveaux consensus, de nouvelles pratiques culturelles et de nouvelles identités ».
Laurier Turgeon, Patrimoines métissés
63
.
Huit bâches de KC + vidéo artistes auto portraits
Portraits d’Amérindiens
Dysbiose, espace entièrement noir, est dédié à la mise en scène de la mise à mort des écosystèmes et des hommes habitants
ces terres.
Biodiversité > en 30 bocaux
Une série de serpents et poissons prélevés lors des travaux d’aménagement du barrage de Petit-Saut (Kourou) par le labo-
ratoire Hydréco, flottent dans le formol.
Jean-Pierre Triveillot >Trophée Tête de cheval
Une tête de cheval faite à partir d’une souche de man-
guier, dont un oeil est peint et l’autre non. Le côté borgne
est celui où la racine s’est transformée en crâne. Déchar-
née, creuse, morte. Des racines s’échappent du sommet
de la tête faisant de l’animal un mutant entre cervidé et
équidé. Montée sur un support en forme de blason, la
racine est devenue trophée de chasse.
Trois œuvres brésiliennes viennent clore, provisoirement,
le propos. Deux vidéos et un portrait ; tous les trois nous
regardent fixement.
Luciana Magno, Sans titre, Performance, vidéo, 2012
Armando Queiroz, Ymá Nhandehetama, Antigamente fomos muitos, vidéo, 2009
Orlando Maneschy, In other words, Secret, Performance sonore, 2008
Points d’interrogations.
Dysbiose >
Pigment 3 > Dialogues
1 En référence et en hommage à Léon-Gontran Damas, Pigments/préface de Robert Desnos/bois
gravé de Frans Masereel, Paris, G.L.M. Éditeurs, 1937 pour la 1ère édition. OuvReadytex Art Galerye
saisi et interdit en 1939 pour atteinte à la sûreté de l’État ; édition définitive, préface de Robert
Goffin, dessin hors-texte de Max Pinchinat, Paris, Présence Africaine, 1962
2 D’après Wikipédia
3 La Fondation Pierre Verger conserve la quasi-intégralité de l’œuvre photographique de Pierre
Verger composée de 62 000 négatifs et de plus de 8 000 tirages. Pierre Verger classait l’ensemble
de ses négatifs selon un ordre géographique (continent - pays - ville - quartier) et parfois thématique
lorsqu’il avait une très grande quantité de photos pour un même lieu (le quartier du Pelourinho par
exemple). http://www.pierreverger.org/fr/photos/apresentacao.htm
4 Seuls les professeurs d’art plastique font aujourd’hui, dans le cadre scolaire, une initiation des
jeunes, et c’est à leur dévouement et à leur compétence que l’on doit l’éveil de nouvelles vocations
5 L’Encadrier à Cayenne, dont il faut saluer le couReadytex Art Galerye
6 On citera notamment Mama Bobi à Saint-Laurent du Maroni et Apatou et Libi Na Wan à Kourou
7 Tel le pionnier, José Legrand
8 Précurseur, il avait sous l’impulsion de sa directrice Marie-Paule Jean-Louis, acquis une première
collection
9 Appelés à fusionner dans un délai de deux ans en une Collectivité unique
10 Aujourd’hui la plupart, pour vivre, doivent ou bien travailler en Europe, ou bien faire un autre
métier
11 FEADER
12 Action, pour un esclave, de s’évader ; état d’esclave marron (http://www.cnrtl.fr/definition/
marronnage)
13 « Un déséquilibre de la flore colique quantitatif et qualitatif perturbant sa propre physiologie et
celle de l’organisme qui l’héberge. Le terme de dysbiose fait ressortir le conflit entre les métabolis-
mes de ces deux organismes initialement en symbiose » www.labbio.net/docs/fr/dysbiose
14 Il a pour fonction de permettre de regarder derrière soi son passé
15 « Glissant oppose, on le sait, l’archipel au continent, les sociétés du rhizome à celles de la
racine… » Brigitte Dodu, 2011, « Mondialité ou mondialisation ? Le Tout‑monde et le Tout‑empire »,
Les Cahiers du GEPE, N°3, Hors champ. Pour le lire : http://www.cahiersdugepe.fr/index1826.php
16 Léon-Gontran Damas est né à Cayenne, dernier des cinq enfants de Ernest Damas (1866-?),
mulâtre européen-africain, et de Marie Aline (1878-1913), métisse amérindienne-africaine originaire
de Martinique
17 Léon-Gontran Damas, 1956, « Black Label », Gallimard, Paris 18. Publié dans Ethiopiques n°15
19 Dénètem Touam Bona, http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=8499
20 Françoise Grenand, 2012, « Amérindiens … », op.cit. p.70
21 Pour Richard et Sally Price leur renommée est « mondiale » : « les marrons du Surinam et de la
Guyane sont renommés dans le monde entier pour leur sculpture sur bois». Richard et Sally Price,
2003, « Les Marrons, Cultures en Guyane », Vents d’ailleurs, Paris, p. 103
22 « Tembé vient de ten, le temps et de membe, la conscience » selon Mama Bobi
23 « C’est dans la mouvance des idées indépendantistes et anticolonialistes des années 1970
qu’Antoine Aouegui dit Lamoraille, artisan ébéniste et militant syndical fonde le MLB (Mouvement de
Libération Boni […] En 1979, Lamoraille est arrêté pour atteinte à la sûreté de l’État. Il est incarcéré
à la Santé avec quelques camarades activistes soupçonnés de complot terroriste. Amnistié en 1981,
Lamoraille fonde alors plusieurs écoles de Tembé sur le Maroni, et au début des années 1990 le
Centre de Formation Mama Bobi »
24 Abdou Sylla, 1987, « Le parallélisme asymétrique dans l’art africain », Ethiopiques n°46-47, Revue
trimestrielle de culture négro-africaine, Nlle série, vol. 4 »
25 Seuls les hommes ont le droit de fabriquer les tembé
26 Ce discours sur la signification « politico historique » est remis en question. Au Suriname, depuis
les années 1960, les Noirs-marrons revendiquent la reconnaissance de leurs particularismes et identi-
tés afin de se libérer, une seconde fois, du regard colonialiste. En effet, le carcan de l’esclave en fuite,
référence passéiste ne correspond plus aux ambitions et aspirations des plus jeunes.
27 Catalogue « Le Ferfi Tembé, une collection d’art contemporain pour l’émancipation : Mawina
Tembé » transmis gracieusement par l’association Mama Bobi en vue de l’exposition Pigments
28 En particulier Sally et Richard Price, « Les Arts des Marrons », Vents d’ailleurs, 2005 (1ère éd.
anglaise, 1999), La Roque d’Antheron
29 Elle a été la première à signer ses œuvres.
30 Mataliwa Kulijaman et Eliane Camargo, 2007, « Kaptëlo, l’origine du ciel de case et du roseau à
flèches chez les Wayanas (Guyanes) », Gadepam, CTHS, p. 20
31 Rituel initiatique au moment de la puberté ; il marque le passage du jeune homme à l’étape adulte
avec entre autres, l’application sur le corps en différents endroits de guêpes et de fourmis, rite
dénommé eputop. Ce rituel renforce l’appartenance de l’individu au groupe
32 Bernabe J., Chamoiseau P., R. Confiant , 1989, « Eloge de la Créolité », Gallimard, Paris
33 Patrick Chamoiseau, 2002, « Ecrire en pays dominé », Gallimard, Paris
34 Rob Peree, Alex Van Spripriaan et Christopher Cozier, 2011, « Marcel Pinas, artist, more than an
artist », Jap Sam Books, Heijningen
35 Entretien de DénitemTouam Bona avec Marcel Pinas, Africultures, www.africultures.com,
31/03/2009
36 Léon-Gontran Damas, 1952 « Grafitti », republié en 1966, « Névralgies », Paris, Présence Afri -
caine, 1966, p. 77
37 « Ingiwinti » se réfère à une série de rituels dans lesquels le winti - la religion syncrétique
traditionnelle du Suriname, attirant les croyances et les pratiques de plusieurs peuples de l’Afrique
occidentale - adopte et adapte des éléments des peuples amérindiens indigènes. La couleur rouge
est traditionnellement portée par les célébrants de rituels ingiwinti. (http://turcanin.wordpress.
com/2012/05/14/suriname-back-to-the-roots-the-ingiwinti-project/)
38 Réalisé à notre demande
39 « Cette association culturelle a pour objet la promotion et l’encouragement à la créativité,
essentiellement basée sur l’utilisation de matériaux naturels et de récupération, qui permettront
de développer et de présenter les activités du groupe lors de manifestations publiques ou privées.
Natural tribal a pour objectif de refaire découvrir la beauté de l‘art primitif et la richesse de la nature
amazonienne à travers la confection de costumes, maquillages et accessoires divers inspirés des
peuples primitifs océaniens, africains et amériendiens. » http://naturaltribal.objectis.net/
40 Jerry Rene-Corail, 2000, « La clef du temps », Ibis Rouge, Cayenne
41 Patrick Chamoiseau, 2011 «Traces-mémoires du bagne », in Jean-Luc de Laguarigue, «Bagnes» t
amérindiens. » http://naturaltribal.objectis.net/
42 Voir à ce sujet le cinéma hollywoodien des années 30 ou la presse brésilienne qui reprend les pho-
tographies de Verger en titrant : « la plus primitive de toutes les tribus noires du monde » in Salvador
De Bahia, Diario da Noite, 1er décembre 1948
43 Edition partielle dans l’édition du Diario da Noite, 1er décembre 1948 et dans 50 anos de fotogra-
fia, Salvador, 1982, Corrupio.
44 Un envoyé très spécial ou Too hot to handle, USA, MGM, 1938, 105 minutes, superproduction
réalisé par Jack Conway, avec Clark Gable et Myrna Loy.
45 Richard Price, « Pierre Verger, Un pont au-dessus de l’Atlantique », préface, catalogue d’exposi -
tion, 22 avril-10 mai 2009
46 Paul Gilroy,2003, « L’Atlantique Noir. Modernité et double conscience », Kargo, 333 p. [1993, The
Black Atlantic. Modernity and double consciousness, Cambridge Harvard University Press]
48 Toutes les notices qui suivent ont été rédigées par Readytex Art Galery
49 Maurice Rupert Bishop, (29 mai 1944 – 19 octobre 1983), leader révolutionnaire grenadin, a été
premier ministre de l’île entre 1979 et 1983.
50 « Une bourgeoisie d’affaires, née après la Seconde Guerre mondiale grâce à l’afflux de capitaux
étrangers, domine l’économie du Suriname. Celle-ci repose essentiellement sur l’exploitation de la
bauxite, qui représente en effet 80 % des exportations et 20 % du produit intérieur brut (PIB). »
(http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Suriname/145552)
51 Edouard Glissant, 1997, « Traité du Tout-Monde », Gallimard, Paris
52 Semoule ou farine fabriquée à partir de la racine de manioc. En Guyane, le manioc a longtemps
constitué la base de l’alimentation, et cela est encore vrai dans les zones rurales (communautés amé-
rindiennes, marronnes, créoles et haïtienes) reposant sur les productions de l’abattis. On le trouve
sur les marchés sous forme de tubercules pour les variétés douces appelées ici en créole puis français
kramangnok (cramanioc), et sous forme transformée (kwak ; couac, kasav cassave, sispa, tapioca,
crabio, « pains de pulpe de manioc ») pour les variétés amères (Wikipédia)
53 Membre du CREM (Centre de Recherche en Ethnomusicologie) du CNRS, il enseigne depuis 1988
l’ethnomusicologie générale et de l’ethnologie de la danse à l’université de Nanterre ; il a enseigné à
l’Université fédérale du Minas Gerais (Brésil) en 2002 et 2003
54 Toys Tol+ signifie littéralement récits de jouets. Les « toli neti » renvoient aux veillées contées
chez les Surinamais
55 Che pour Association Chercheurs d’Art
56 Divers morceaux de tissu, africains, asiatiques, américains et européens.
57 La symbiose est une association intime et durable entre deux organismes hétérospécifiques
(appartenant à des espèces différentes), et parfois plus de deux. Les organismes sont qualifiés de
symbiotes, ou, plus rarement symbiontes (par utilisation de la traduction de symbiote en Anglais) ;
on peut parler plus simplement d’hôtes. Aujourd’hui, la notion de symbiose est restreinte aux asso-
ciations à bénéfice mutuel (d’après la définition de Pierre-Joseph van Beneden sur le mutualisme en
1875) et, dans son sens strict, de type obligatoire, les symbiotes ne pouvant survivre séparément ;
la notion de « parasitisme » est donc exclue du terme symbiose. (Wikipédia)
58 Antonyme de symbiose, utilisé en médecine et plus particulièrement en gastrologie
59 L’histoire raconte qu’au début du 18ème siècle, Placido José de Souza, un habitant de la
périphérie de Belém, la grande cité amazonienne, trouve une statue de Notre Dame de Nazareth
(Nazaré en Portugais) près de la rivière Murucutu. Il l’emporte chez lui, mais le lendemain matin, la
statue a disparu. Elle est retournée au bord de la rivière. La scène se reproduit inlassablement jusqu’à
ce que Josè entreprenne de bâtir une chapelle sur le lieu où se trouvait la statue. En 1793 a lieu la
première procession, de la basilique au palais du gouvernement, pour la célébration d’une messe. Les
croyants portent des cierges en cire (cirio). La basilique se trouvait jadis dans la forêt, maintenant
elle est au cœur de la ville (Belém) qui s’est développée autour. http://www.mariedenazareth.
com/10888.0.html?&L=0
60 Notre-Dame de Nazareth est la patronne de l’État du Pará, elle est aussi la patronne des naviga-
teurs.
61 Sur la place des Palmistes, au cœur de Cayenne, il y a des palmiers royaux. Patrick y trouve ses
matières premières comme sur le site de Régina
62 Pour un commentaire complet voir http://www.une-saison-en-guyane.comfocus-sur-patrick-lafron-
tiere-spat-ou-l%E2%80%99expression-vegetale/
< Roberta Carvalho (Brésil), Arte e Natureza N°5, Photographie. Série Symbiosis, 2011 installation art vidéo