MEMOIRE LUTHERKING sur l'analyse participative des contraintes de la production du niébé dans la commune rurale de Lukalaba.pdf

lutherjack325 0 views 67 slides Oct 29, 2025
Slide 1
Slide 1 of 67
Slide 1
1
Slide 2
2
Slide 3
3
Slide 4
4
Slide 5
5
Slide 6
6
Slide 7
7
Slide 8
8
Slide 9
9
Slide 10
10
Slide 11
11
Slide 12
12
Slide 13
13
Slide 14
14
Slide 15
15
Slide 16
16
Slide 17
17
Slide 18
18
Slide 19
19
Slide 20
20
Slide 21
21
Slide 22
22
Slide 23
23
Slide 24
24
Slide 25
25
Slide 26
26
Slide 27
27
Slide 28
28
Slide 29
29
Slide 30
30
Slide 31
31
Slide 32
32
Slide 33
33
Slide 34
34
Slide 35
35
Slide 36
36
Slide 37
37
Slide 38
38
Slide 39
39
Slide 40
40
Slide 41
41
Slide 42
42
Slide 43
43
Slide 44
44
Slide 45
45
Slide 46
46
Slide 47
47
Slide 48
48
Slide 49
49
Slide 50
50
Slide 51
51
Slide 52
52
Slide 53
53
Slide 54
54
Slide 55
55
Slide 56
56
Slide 57
57
Slide 58
58
Slide 59
59
Slide 60
60
Slide 61
61
Slide 62
62
Slide 63
63
Slide 64
64
Slide 65
65
Slide 66
66
Slide 67
67

About This Presentation

Cette ouvrage est un travail scientifique qui traite des différentes contraintes rencontrées dans la production du niébé dans la commune rurale de Lukalaba.
Les résultats ont certes confirmé notre hypothèse, mis la recherche doit s'étendre à travers d'autres dimensions. À vous les ...


Slide Content

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE PROTESTANTE AU CŒUR DU CONGO
UPCC



B.P : 652_MBUJIMAYI
E-mail : [email protected]
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT
DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE






Travail de Fin d’étude présenté et défendu en
vue de l’obtention du titre de Bachelier en
production végétale


MBANGUDILA FWELA Jacques

Année Académique 2024 - 2025
ANALYSE PARTICIPATIVE DES CONTRAINTES DE LA
PRODUCTION DU NIEBE DANS LA COMMUNE RURALE DE
LUKALABA

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE PROTESTANTE AU CŒUR DU CONGO
UPCC



B.P : 652_MBUJIMAYI
E-mail : [email protected]
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT
DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE






Travail de Fin d’étude présenté et défendu en
vue de l’obtention du titre de Bachelier en
production végétale
Par : MBANGUDILA FWELA Jacques

Directeur : Etienne KABANGA KABUELA
Master





Année Académique 2024 - 2025
ANALYSE PARTICIPATIVE DES CONTRAINTES DE LA
PRODUCTION DU NIEBE DANS LA COMMUNE RURALE DE
LUKALABA

i

DEDICACE









« A la mémoire de ma défunte grand-mère, simple ménagère mais femme de
grande classe, qui a su léguer à sa descendance une éducation exemplaire ».

ii

REMERCIEMENT
Avant tout nous rendons grâce à Dieu Tout-Puissant, Maître de toute sagesse et toute
intelligence, pour le souffle de vie, la santé, l’inspiration qu’il nous a accordée tout au long de
notre parcours universitaires ? Sans son appui ce travail n’aurait jamais vu le jour.
Nos remerciements les plus sincères vont ensuite à nos chers parents, Elysette GUY FWELA
et Yvon MUEPU KALAMBAYI, pour leurs multiples sacrifices, leurs encouragements
inlassables et leur amour indéfectible. Leur soutien matériel, moral et spirituel a constitué la
base de notre persévérance et de notre réussite. A travers ce travail, nous leur dédions notre
profonde gratitude et notre reconnaissance éternelle.
Nous adressons nos sincères remerciements au Comité de gestion de l’Université Protestante
au Cœur du Congo (UPCC), représenté par Son Excellence le Professeur Monseigneur
Dieudonné MBAYA TSHIAKANYI TSHIABANTU , Recteur de l’Université, pour son
dévouement constant en faveur du développement de la formation scientifique au sein de
notre institution.
Nos remerciements les plus distingués vont à notre Directeur de mémoire, Msc. Ir. Étienne
KABANGA KABUELA , pour sa disponibilité, son encadrement rigoureux et ses conseils
judicieux qui ont fortement contribué à l’aboutissement de ce travail. Ses remarques
pertinentes et son accompagnement méthodologique ont constitué un appui précieux tout au
long de cette recherche.
Ce serait une marque d’ingratitude de notre part de clore notre premier cycle en Sciences
Agronomiques, option Production Végétale, sans témoigner notre reconnaissance à ceux qui
nous ont transmis le savoir et formés avec abnégation. Nous adressons ainsi nos vifs
remerciements aux Autorités décanales de la Faculté des Sciences Agronomiques, en
l’occurrence le Professeur Ordinaire Moïse LUFULUABU, Doyen de la Faculté, et
l’Ingénieur Jonathan KAYEMBA LUKUSA , Secrétaire Facultaire, pour les multiples
sacrifices consentis au bénéfice de notre formation.
Nos remerciements s’étendent à l’ensemble du corps académique et scientifique de
l’Université Protestante au Cœur du Congo, en général, et à celui de la Faculté des Sciences
Agronomiques, en particulier, pour les efforts remarquables et la qualité de l’enseignement
dispensé tout au long de ces trois années. Nous pensons notamment au Professeur Georges

iii

MUYAYABANTU MUPALA , à l’ingénieur KANTA KAYEMBA , à l’Ingénieur Didier
DIANDA MBAYA , à l’Ingénieur Félicien CIAMBA, à Monsieur Simon MISHINDU, ainsi
qu’à l’Ingénieur Nicolas KABWE, pour leur engagement et leur disponibilité dans le
processus de notre formation.
Nous exprimons également notre reconnaissance à l’Ingénieur Trésor KALUBI KALUBI
pour son accompagnement constant sur le terrain et pour avoir facilité nos contacts avec les
producteurs, condition essentielle à la réussite de nos activités de recherche.
Nos pensées reconnaissantes vont ensuite à nos frères et sœurs je cite : Merveille NCILA,
Grace KADIMA, Charlène KAPINGA, Léonnie MBENGA, Victor NDUNGA, Dr. Evha
KALOMBO, Jean de Dieu KADIMA, Nyclette MBIYA, Johnny MBAYA, Michée
WALIBANGI et Jean NGANDU pour leur affection, leur compréhension et leur soutien
moral tout au long de ce parcours.
Nous adressons aussi nos remerciements à nos camarades de promotion, MBAYA LUKOJI
Blanchard, TSHIMBELA Romain, KANYIKI MBUYI Chrinovic et BATOKA MUKUNA
Mardochée, pour les efforts et sacrifices consentis ensemble au cours de ce pèlerinage
scientifique.
Enfin, nous ne saurions clore ces remerciements sans citer nos amis : MUKENDI
MASHINDA Hénock, MBUYI NKASHAMA Nyclette , Ir. Justin Silver KALALA,
BUKASA MUKENDI Jean-Claude, Armand Empire LUABEYA, KASENDA TSHILUMBA
Kammi, MABANZA TSHITE Dieumira , MUSASA MBUYI Dorcas, TSHIMOMBO
TSHIMOMBO Patient, et Ir. René MBIYA, pour leur soutien moral, leur collaboration et
leurs encouragements constants.
À toutes celles et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de ce travail,
nous exprimons, à travers ces lignes, l’expression de notre plus profonde et sincère gratitude.

iv

EPIGRAPHE













Sandrine FILLASSIER
Les paysans font pousser la culture jusque dans nos
épluchures, et ils nourrissent l’esprit agricole jusque
dans les écoles. Ne les laissons pas s’éteindre, ils sont
indispensables pour la chaleur de nos assiettes.

v

RESUME
Le présent travail s’inscrit dans le cadre d’une analyse participative des contraintes de la
production du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp.) dans la commune rurale de Lukalaba,
située dans la province du Kasaï Oriental. L’objectif principal de cette étude est de recenser et
d’identifier les différentes contraintes qui influencent la production de cette légumineuse, en
particulier celles d’ordre technique, susceptibles d’expliquer la diminution de l’offre et les
fluctuations saisonnières des prix sur les marchés locaux.
L’hypothèse formulée est que la variabilité de l’offre et la fluctuation des prix du niébé
observées au cours de l’année, malgré le potentiel agronomique et la rusticité de cette culture,
seraient principalement liées à une gestion inadéquate des contraintes techniques au niveau de
la production.
La démarche méthodologique adoptée repose sur une approche participative, consistant à
impliquer directement les producteurs dans l’identification et l’analyse des difficultés
rencontrées. Trois étapes ont structuré la collecte des données :
 un premier focus group réunissant dix producteurs sélectionnés aléatoirement à partir
d’une liste de cinquante producteurs locaux ;
 une enquête individuelle menée auprès de trente-cinq producteurs tirés au sort parmi
les quarante restants ;
 et un second focus group associant cinq participants du premier groupe, cinq des
enquêtes individuelles et cinq nouveaux producteurs n’ayant pris part à aucune activité
précédente. Cette approche a permis d’assurer une représentativité équilibrée et une
compréhension partagée des contraintes identifiées.
Les données collectées ont été traitées et analysées à l’aide du logiciel IBM SPSS, afin de
dégager des tendances significatives et de tirer des conclusions fiables sur les facteurs limitant
la productivité du niébé dans la zone d’étude. Les résultats issus de cette recherche
contribueront à l’amélioration des pratiques techniques et à la valorisation durable de cette
culture stratégique pour la sécurité alimentaire des consommateurs.

vi

ABSTRACT
This study focuses on a participatory analysis of the constraints affecting cowpea (Vigna
unguiculata (L.) Walp) production in the rural commune of Lukalaba, located in the Kasaï
Oriental Province. The main objective of this research is to identify and categorize the various
constraints that influence the production of this legume, particularly the technical ones, which
may explain the decline in market supply and the seasonal fluctuations in prices.
The working hypothesis suggests that the variability in supply and the fluctuation of cowpea
prices observed throughout the year, despite the crop’s strong agronomic potential and
adaptability to harsh environmental conditions, are primarily linked to inadequate
management of technical constraints during production.
The methodological approach adopted is participatory, involving producers directly in the
identification and analysis of the difficulties encountered. Data collection was carried out in
three main stages:
 An initial focus group with ten randomly selected producers from a list of fifty ;
 An individual survey of thirty-five randomly chosen producers from the remaining
forty ;
 And a second focus group composed of five participants from the first group, five
from the individual survey, and five new producers who had not participated in
previous activities. This approach ensured both balanced representation and a shared
understanding of the identified constraints.
Data were processed and analyzed using IBM SPSS software to reveal significant trends and
draw reliable conclusions regarding the factors limiting cowpea productivity in the study area.
The findings of this research aim to contribute to the improvement of technical practices and
the sustainable promotion of this strategic crop for local food security.

vii

MU TSHIKOSO
Mudimu ewu udi wakula bua bilumbu bidi bifila ntatu mu dikuna anyi mu dilombola dia
luendu lua nkunda ya tshibalabala (Vigna unguiculata (L) Walp.) mu commune wa mu
musoko wa Lukalaba, udi usanganyibua mu polovense wa Kasaï wa ku Est. Tshipatshila
tshinene tshia dilonga edi ntshia kutela nyi kumanya malu adi alenga dienza dia tshitupa etshi
tshia buloba, nangananga tshia mushindu wa malu a tekinika adi mua kunvuija ditekesha dia
difila ne dishilangana dia mishanga mu bisalu bia mu polovense ku tshikondo ne tshikondo
mu tshidimu tshimuepele.
Diandamuna ditudi bajinga bua kujadika ndia se, dishintuluka dia difila ne dishintuluka dia
mishinga ya nkunda ya tshibalabala itudi tumona mu bisalu ku tshikondo nyi ku tshikondo
bidi muakala bipetangana nangananga ne dilombola dibi anyi dipanga dia kulombola malu a
tekinika a dikuna dia nkunda eyi.
Mushindu musungula bwa kufika ku dijadika diandamuna edi, udi muimanyina pa mushindu
wa kubueja bantu mu diandamuna dia dikonko edi, udi ubueja bantu ne buludiludi mu
dikonkonona edi. Bitupa bisatu biwua bishindikija dikonkonona edi :
 Kasumbu ka kumpala kavua kasangisha pamue de badimi dikumi bavua basungula ku
mpukapuka mu milongo wa badimi ba nkunda ya tshibalabala maumi atanu.
 Dikonkonona dia muntu pa nkayende divua dienzeke munkatshi mua bantu dikumi ne
batanu basungula mu mpukapuka munkatshi mua bantu makumi anayi bavua bashala
mu bantu makumi atanu bu nomba wetu wa tshilejelu.
 Ne kasumbu kakuabu kadi kasangisha bantu batanu ba mu kasumbu ka kumpala,
batanu ba mu makebulula muntu pa nkayenda, ne badimi batanu bavua kabayi bangate
tshitupa mu mudimu nansha umue wa kumpala. Mushindu ewu uvua ujadika dileja dia
nkatshinkatshi ne ngunvuilu wa momumue wa ntatu idibu bapeta mu mudimu ewu.
Ntatu eyi misangisha ne mikonkonona ne diambuluisha dia programe wa IBM SPSS, bua
kumanya malu manene ne kufika ku diamba malu adibu ne mua kueyemena pa malu adi
apangisha nkunda ya tshibalabala bua kuela mudibi bikengela mu muaba ewu wa dilonga
dietu. Bipeta bia dikebulula edi nebiambuluishe bua kulengeja mishindu ya malu a tekinika

viii

bua kufika kudijalamija mushinga wa nkunda eyi mu mushindu udi kawuyi ushintuluka bua
bukubi bua babiakudia kudi basumbi.

ix

TABLE DES MATIERES
MBANGUDILA FWELA Jacques.......................................................................................................... 1
REMERCIEMENT ..................................................................................................................................ii
EPIGRAPHE ........................................................................................................................................... iv
RESUME .................................................................................................................................................. v
ABSTRACT ............................................................................................................................................ vi
MU TSHIKOSO ..................................................................................................................................... vii
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................... ix
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... xii
Figure 1. Flétrissement fusarien ou la fusariose ; ................................................................................... xii
Figure 2. Plante infectée montrant la tâche foliaire ; .............................................................................. xii
Figure 3. Brûlure bactérienne sur les feuilles infectées ; ........................................................................ xii
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................. xiii
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTÉRATURE .................................................................. 3
1.1. Généralités sur le niébé (Vigna unguiculata (L) Walp) ........................................................... 3
1.1.1. Origine ............................................................................................................................. 3
1.1.2. Description ...................................................................................................................... 4
1.1.3. Classification ................................................................................................................... 5
1.1.4. Les groupes de cultivars .................................................................................................. 5
1.1.5. Culture ............................................................................................................................. 6
1.1.6. Exigences Écologiques .................................................................................................... 6
1.1.7. Importance de la culture .................................................................................................. 8
1.2. CONTRAINTE DE LA PRODUCTION DU NIÉBÉ (VIGNA UNGUICULATA (L) WALP)
ET SOLUTIONS ................................................................................................................................. 9
1.2.1. Contraintes biotiques ............................................................................................................. 9
1.2.2. Contraintes abiotiques ......................................................................................................... 18
1.2.2. Solutions .............................................................................................................................. 21

x

B. Face aux contraintes abiotiques ............................................................................................. 23
CHAPITRE DEUXIEME : MATERIELS ET METHODES ................................................................ 25
2.1 Milieu .................................................................................................................................... 25
2.1.1. Localisation ......................................................................................................................... 25
2.1.2. Climat .................................................................................................................................. 26
2.1.3. Sol ........................................................................................................................................ 27
2.1.4. Relief ................................................................................................................................... 27
2.1.5. Hydrographie ....................................................................................................................... 27
2.1.6. L’agriculture ........................................................................................................................ 28
2.2 Matériels ................................................................................................................................ 28
2.3 Méthodes ............................................................................................................................... 28
2.3.2. Méthodes d’analyse des données. ........................................................................................ 29
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................. 30
3.1 Présentation des Résultats et interprétation ........................................................................ 30
Tableau 1 : Répartition des enquêtés selon les caractéristiques socio démographiques ............... 30
Tableau 2 : Représentation des résultats selon les contraintes pathologiques ............................... 31
Tableau 3 : Représentation des resultats selon les contraintes entomologiques ........................ 32
Tableau 4 : Représentation des resultats selon l’acquisition des connaissances sur la conduite
culturale du niébé .......................................................................................................................... 33
Tableau 5 : Représentation des resultats selon le système d’alimentation en eau ...................... 34
Tableau 6 : Représentation des resultats selon l’utilisation des engrais ........................................ 35
Tableau 7 : Représentation des resultats selon l’usage des variétés améliorées ............................ 35
Tableau 8 : Représentation des résultats selon l’usage des équipements mécanisés ..................... 37
Tableau 9 : Présentation des resultats selon les recommandations des producteurs ................. 37
3.2 Discussion ............................................................................................................................. 38
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. xvi
Annexes .......................................................................................................................................... xviii

xi

LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Répartition des enquêtés selon les caractéristiques sociodémographiques ;
Tableau 2. Répartition des résultats selon les contraintes pathologiques ;
Tableau 3. Répartition des resultats selon les contraintes entomologiques;
Tableau 4. Répartition des résultats selon l’acquisition des connaissances sur la conduite
culturale du niébé ;
Tableau 5. Répartition des résultats selon le système d’alimentation en eau ;
Tableau 6. Répartition des résultats selon le système d’alimentation en eau ;
Tableau 7. Répartition des résultats selon l’utilisation des engrais ;
Tableau 8 : Répartition des résultats selon l’usage des variétés améliorées ;
Tableau 9. Répartition des résultats selon l’usage des équipements mécanisés.

xii

LISTE DES FIGURES
Figure 1. Flétrissement fusarien ou la fusariose ;
Figure 2. Plante infectée montrant la tâche foliaire ;
Figure 3. Brûlure bactérienne sur les feuilles infectées ;
Figure 4. Virus de la mosaïque jaune du niébé ;
Figure 5. Virus de la marbrure du niébé ;
Figure 6. Plant de niébé affecté par les pucerons ;
Figure 7. La mosaïque jaune de niébé ;
Figure 8. Thrips infestant la fleur de niébé ;
Figure 9. Larves de Maruca perforant une gousse de niébé ;
Figure 10. Anoplocnemis curvipes sur une gousse de niébé ;
Figure 11. Charançon de niébé pondant les œufs sur les gousses de niébé ;
Figure 12. Graines de niébé endommagée par le niébé ;
Figure 13. Carte représentant la localisation géographique de la commune rurale de Lukalaba.

xiii

LISTE DES ABREVIATIONS
AfDB / BAD : African Development Bank / Banque Africaine de Développement ;
Actellic P.P : Insecticide à base de Pirimiphos-methyl utilisé pour la protection des grains
stockés ;
CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le
développement ;
CLS : Cercospora Leaf Spot (tache de feuille à Cercospora) ;
CoBB : Cowpea Bacterial Blight (flétrissement bactérien du niébé) ;
FAO : Food and Agriculture Organization / Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture ;
FW : Fusarium Wilt (flétrissement dû à Fusarium) ;
IBM :International Business Machines Corporation
SPSS : Statistical Package for the social sciences
IITA : International Institute of Tropical Agriculture / Institut International d’Agriculture
Tropicale
INERA : Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique
L : Linnaeus (abréviation du nom du naturaliste Carl Linnaeus, utilisée en taxonomie)
N : Azote
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (ancien nom de
l’IRD)
ODK Collect : Open Data Kit Collect (application mobile de collecte de données sur le
terrain)
ONG : Organisation Non Gouvernementale
P2O5 : Anhydride phosphorique (forme exprimée du phosphore dans les engrais)
PICS : Purdue Improved Crop Storage (technologie de stockage amélioré du niébé)

xiv

S : Soufre
SENASEM : Service National des Semences
T : Tonne
ha : hectare
UOM : Université Officielle de Mbujimayi
UPCC : Université Protestante au Cœur du Congo
Walp. : Walpers (abréviation d’un auteur en taxonomie)
°C : Degré Celsius (centigrade)
Cm : Centimètres
g : Gramme
kg : Kilogramme
K2O : Oxyde de potassium (élément nutritif des engrais)
CaO : Oxyde de calcium / Chaux vive (amendement calcaire)
MgO : Oxyde de magnésium
≥ : Supérieur ou égal à

1

INTRODUCTION
Le niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp.), légumineuse de la famille des Fabaceae, occupe une
place de plus en plus importante dans les systèmes agricoles tropicaux. Culture à double
vocation, alimentaire et économique, il constitue une source essentielle de protéines végétales
pour les populations rurales et urbaines, tout en contribuant à la fertilité des sols par sa
capacité de fixation biologique de l’azote. À l’échelle mondiale, la production annuelle de
niébé est estimée à environ 5,59 millions de tonnes, pour une superficie cultivée dépassant
12,61 millions d’hectares (FAO, 2014). L’Afrique de l’Ouest en assure à elle seule près de 83
% de la production mondiale (FAOSTAT, 2016), ce qui témoigne du rôle stratégique que joue
cette région dans la sécurité alimentaire du continent africain.
Au-delà de sa valeur nutritive, le niébé représente également une source importante de
revenus pour de nombreux petits producteurs. Il joue un rôle central dans la résilience des
ménages agricoles, notamment dans les zones où la pluviométrie est faible et irrégulière.
Grâce à sa rusticité et à sa capacité d’adaptation à des conditions climatiques difficiles, cette
culture s’impose comme un atout majeur dans la diversification et la durabilité des systèmes
agricoles. Néanmoins, la production reste très en deçà de son potentiel agronomique, avec des
rendements moyens variant entre 364 et 394 kg/ha dans les principales zones de production
(MA, 2018).
Cette faible productivité est attribuable à un ensemble de contraintes biotiques et abiotiques.
Parmi celles-ci, les attaques d’insectes ravageurs, la pauvreté des sols, le manque d’accès aux
semences améliorées, ainsi que la non-disponibilité des engrais et insecticides à des coûts
abordables constituent des obstacles majeurs à l’intensification de la culture (Sani et Bagna,
2007 ; Ajeigbe et al., 2010 ; Boukar et al., 2016). L’effet combiné de ces facteurs se traduit
souvent par des pertes de rendement considérables pouvant aller jusqu’à la destruction totale
des cultures lorsque des mesures de gestion adaptées ne sont pas mises en œuvre.
Des avancées notables ont été enregistrées au niveau de la recherche agronomique, avec la
mise au point de variétés améliorées résistantes ou tolérantes aux principaux stress biotiques
et abiotiques. Les résultats obtenus démontrent qu’une utilisation rationnelle de ces variétés,
associée à de bonnes pratiques de gestion culturale, permet d’accroître significativement les
rendements (Kamara et al., 2016). Cependant, dans plusieurs zones de la République
Démocratique du Congo, et particulièrement dans la commune rurale de Lukalaba (province

2

du Kasaï Oriental), ces progrès semblent encore peu perceptibles. Cette situation suggère que
d’autres contraintes, notamment d’ordre technique, socioéconomique ou organisationnel,
continuent de limiter la productivité et la rentabilité de la culture du niébé.
L’observation des marchés locaux révèle par ailleurs des fluctuations marquées de l’offre et
des prix du niébé au cours de l’année, traduisant une production irrégulière et une
commercialisation insuffisamment maîtrisée. Cette variabilité témoigne d’un déséquilibre
entre les potentialités agroécologiques existantes et les performances réelles enregistrées sur
le terrain. On peut alors supposer que la faiblesse des rendements découle principalement de
contraintes techniques au niveau de la production, lesquelles influenceraient indirectement la
disponibilité du produit sur le marché et, par conséquent, la stabilité de ses prix.
C’est dans cette perspective que s’inscrit le présent travail, qui vise à analyser, à travers une
approche participative, les contraintes de la production du niébé dans la commune rurale de
Lukalaba. Cette démarche a pour finalité de dégager les facteurs techniques limitant la
productivité de cette légumineuse et de proposer, à terme, des pistes d’amélioration
susceptibles d’accroître la production locale et de renforcer la contribution de cette culture à
la sécurité alimentaire dans la province du Kasaï Oriental.
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail aborde trois grands chapitres :
 Chapitre premier : Revue de la littérature ;
 Chapitre deuxième : Matériels et Méthodes ;
 Chapitre troisième : Résultats et discussion.

3

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTÉRATURE
1.1. Généralités sur le niébé (Vigna unguiculata (L) Walp)
1.1.1. Origine
Le niébé (Vigna unguiculata (L) Walp) est une légumineuse d'importance majeure en Afrique,
tant sur le plan nutritionnel qu'économique. Si son origine exacte a longtemps été débattue, un
large consensus scientifique reconnaît aujourd’hui que l’Afrique, en particulier l’Afrique de
l’Ouest, constitue son principal centre d’origine et de domestication.
Plusieurs auteurs et chercheurs soutiennent cette hypothèse :
 Kay (1979) souligne la diversité génétique des formes cultivées et sauvages du niébé
en Afrique, ainsi que son importance dans les systèmes agricoles traditionnels du
continent, comme preuve de son origine africaine.
1

 Faris (1965, 1964) affirme que l’Afrique de l’Ouest est le berceau le plus probable de
la domestication du niébé, en raison de la présence d’espèces sauvages apparentées et
d’une forte diversité génétique dans cette région.
2

 Steele (1976) avance l’Éthiopie comme un autre centre potentiel de domestication, du
fait de la présence de formes spontanées apparentées.
3

 Rawal (1975) et Pasquet & Fotso (1994) renforcent l’hypothèse Ouest-africaine,
évoquant l’introgression entre formes sauvages et cultivées et l’influence des facteurs
humains sur la répartition des cultivars.
4

 Enfin, Ehlers & Hall (1997) et Singh (2005) soulignent l’adaptation écologique du
niébé aux environnements tropicaux et les progrès réalisés dans son amélioration
génétique, témoignant d’une longue histoire de sélection en Afrique.
5


1
Kay, D.E. (1979). Food legumes. Tropical products institute, London
2
Faris, D.G. (1964, 1965). The origin of evolution of the cultivated forms of Vigna sinensis. Euphytica
3
Steele, W.M. (1976). Cowpeas: Origin, taxonomy and morphology. In Proceedings of the first IITA Grain
Legume Improvement Workshop
4
Rawal, K.M. (1975). Natural hybridization among African wild species of Vigna unguiculata. Euphytica, 24,
699–707.
5
Ehlers, J.D. & Hall, A.E. (1997). Cowpea (Vigna unguiculata L. Walp.). Advances in Agronomy, 57, 1–46.

4

Donc de manière générale, l'Afrique est largement reconnue comme le continent d'origine du
niébé, notamment l'Afrique occidentale avant de se diffuser vers d'autres régions d'Afrique,
d'Asie et d'Amérique tropicale.
1.1.2. Description
Le niébé est une plante herbacée annuelle à ports érigés, volubiles ou grimpantes. Le niébé est
constitué de deux parties distinctes : le système racinaire et la partie aérienne.
 Le système racinaire : il est constitué d’une racine pivotante, vigoureuse et profonde,
à partir de laquelle se forment les racines fasciculées. Plusieurs nodosités se forment
au niveau des racines fasciculées bien développées.
 La partie aérienne :
 La tige : elle est non ligneuse et a une section polygonale ; lisse ou légèrement
velue ; portant parfois des bandes violacées. Selon les variétés, la tige peut être
dressée ou grimpante. La tige est formée de nœuds constitués des bourgeons
axillaires.
 Les feuilles : les premières au nombre de deux, sont simple. Les suivantes sont
formées e trois folioles ovales, vertes d’environ 10 à 12 centimètres de long,
terminées chacune par une ponte. Ces feuilles possèdent également des
nervures bien visibles.
 L’inflorescence : toujours axillaire, elle est formée d’un pédoncule mesurant
10 à 30 cm au bout duquel se trouve le rachis dont chaque nœud porte une
paire de fleurs et un bourrelet de nectaires extra-floraux. Les fleurs
papilionacées sont de grande taille. Le niébé est une plante annuelle autogame.
 Le fruit : Ce sont des gousses allongées, cylindriques, droites ou légèrement
courbées, marquées des renflements à l’emplacement des graines terminées par
un style à l’extrémité obtuse.
 Les graines : Leur forme est en général ovoïde ou arrondie. Elles ont 5 à 6 mm
de large. Chaque graine possède un hile elliptique, petit, surmonté par le

5

micropyle, la couleur de la tâche entourant ce hile est une caractéristique
variétale. La faculté germinative des graines dure 3 à 5ans.
6

1.1.3. Classification
Ainsi qu'il a été noté précédemment, le niébé est une espèce polymorphique. Ce
polymorphisme est pour beaucoup dans la confusion existant au sujet de la systématique de
cette plante.
Les différents types de niébé sont classés soit en une seule espèce : Vigna unguiculata ; soit en
3 espèces différentes : Vigna unguiculata, Vigna sinensis, Vigna sesquipedalis. Lorsqu'on
utilise la seconde classification, on range généralement les formes cultivées dans l'espèce
Vigna sinensis.
7

Le niébé est une dicotylédone de l'ordre des Fabales, famille des Fabacées, sous famille
Faboideae, tribu Phaseoleae, sous tribu Phaseolinae, genre Vigna et la section Catiang
(Verdcourt, (1970) ; Maréchal et al., (1978)).
8

1.1.4. Les groupes de cultivars
Le niébé (Vigna unguiculata (L) Walp) inclut des formes cultivées et des formes sauvages.
Les formes cultivées se distinguent des formes sauvages par des gousses indéhiscentes, des
graines et des gousses de taille plus importante (Lush et Evans, 1981). Selon Vanderborght et
Baudoin (2001), les formes cultivées sont regroupées dans la sous-espèce unguiculata,
laquelle est subdivisée en quatre groupes des cultivars également appelés cultigroupes :
 Le cultigroupe Unguiculata (anciennement V. sinensis (L.) Savi ex Hassk), forme
couramment cultivée et plus importante en Afrique ;
 Le cultigroupe Biflora (anciennement V. unguiculata subsp. Cylindrica (L.)
verdcourt), à petites gousses érigées, cultivé principalement en Asie ;
 Le cultigroupe Sesquipedalis (anciennement V. unguiculata var. sesquipedalis (L.)
Ohashi), à gousses très longues et pendantes ;
 Le cultigroupe Textilis (anciennement V. sinensis var textilis A Cheval) avec de long
pédoncule est présent en Afrique de l'Ouest.
9


6
Dr. Ir. Charlotte ZOUNDJI, Phytotechnie spéciale des légumineuses : cas du niébé. pp. 13-23
7
Tshibamba Mukendi John (2023), Cours de Phytotechnie spéciale Bac+2 FSA, UOM, P……
8
Alidou Sawadogo, Juin 2009, Evaluation de la production du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walpers) en
condition de stress hydrique : contribution au phénotypage et à la sélection du niébé pour la résistance à la
sécheresse, p.3

6

1.1.5. Culture
Le niébé est cultivé en association avec le maïs, le sorgho, et le manioc notamment.
Compte tenu de sa forte susceptibilité aux insectes, et en vue d'obtenir un produit de bonne
qualité, il est essentiel de semer à un moment tel que la floraison ait lieu à la fin de la saison
de pluie. Cela implique donc généralement un semis tardif. Cependant, si le contrôle des
insectes est possible, on peut semer normalement. Des essais récents montrent l'influence de
la variété sur la date de semis et les écartements varient en fonction du mode de culture et du
type de plant. En culture mécanisée, on sème à 75 - 100×7 - 10 cm. En culture manuelle, on
sème à 50 - 75×25×50 cm, à raison de 2 à 3 graines par poquet. Cela exige 22 à 33 kg des
semences
L'entretien comprend :
 Le regarnissage des vides 10 jours après le semis.
 Le tuteurage, lorsqu'il s'agit d'une variété volubile, on utilise des tuteurs de 2 m.
 Un ou deux sarclages jusqu'à ce que le sol soit totalement couvert.
 En ce qui concerne la fertilisation, on recommande 20 - 60 kg de P2O5 par ha ; dans
certains cas, 39 à 60 kg de K2O et 15 - 30 kg d'Azote (N) par ha peuvent être
bénéfiques.
Comme pour les autres légumineuses, la maturité se reconnaît au jaunissement de feuilles.
Mais en vue de réduire les dégâts des insectes, il est recommandé de récolter dès que les
gousses commencent à jaunir. Étant donné que la floraison est étalée, la récolte se fait en
plusieurs passages.
En Afrique, les rendements sont généralement des 400 à 600 t/ha ; ils peuvent atteindre 1500
kg et plus par hectare.
10

1.1.6. Exigences Écologiques
Comme toutes les plantes annuelles, le niébé est cultivé à des conditions très variées.

9
Alidou Sawadogo, Juin 2009, Evaluation de la production du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walpers) en
condition de stress hydrique : contribution au phénotypage et à la sélection du niébé pour la résistance à la
sécheresse, p.3
10
Tshibamba Mukendi John, 2023, Phytotechnie spéciale Bac+2 FSA, UOM, p. 31

7

Comparé au haricot, le niébé est plus courant à des conditions écologiques extrêmes,
notamment la chaleur, la sécheresse et l'humidité. Ainsi par exemple, le niébé est cultivé en
zone équatoriale, zone dans laquelle la culture du haricot ne réussit pas.
Le niébé est très résistant à la sécheresse et représente ainsi une légumineuse de choix pour
les régions arides, comme le soja.
Cependant, les différentes variétés peuvent avoir des degrés de résistance variable. Le niébé
semble aussi modérément résistant à l'excès d'eau du sol. Par contre, une humidité
atmosphérique élevée (associée à la chaleur), augmente l'incidence du parasitisme
entomologique, à qui la plante est très sensible, surtout à partir de la floraison, car les insectes
attaquent surtout les fleurs et les gousses. Dans une étude réalisée à Yangambi, les dégâts
causés aux gousses par les insectes dépassaient 50 %. Dans ces conditions, un choix judicieux
de la date de semis s'impose (voire culture).
Le niébé est une culture de saison chaude. De ce fait, il ne tolère pas la gelée. Les
températures optimales sont de l’ordre de 27 degrés centigrade (°C) le jour et 22 degrés
centigrades (°C) la nuit.
C'est une plante héliophile. Sous ombrage, par exemple en association de culture, il s'étiole et
devient volubile. Les variétés cultivées sont des plantes des jours courts ou des plantes
indifférentes à la photopériode.
Comme toutes les cultures, le niébé est cultivé sur des sols variés. On donnera cependant la
préférence à des sols bien drainés. Comme toutes les légumineuses, il peut être cultivé sur des
sols pauvres qu'il améliore d'ailleurs. Les exportations d'une tonne de niébé sont estimées à 40
kg d'N, 17 kg de P2O5, 48 kg de K2O, 16 kg de CaO, 15 kg de MgO et 4 kg de S.
Les graines présentent le grand défaut d'être fortement attaquées par les bruches au cours du
stockage. Cependant, le mélange des graines avec 1 % d'huile de palme ou d'arachide, permet
une bonne conservation. Les graines gardent leurs pouvoirs germinatifs pendant plusieurs
années.
La plupart des variétés cultivées ont une durée de végétation de 3 à 5 mois. La germination a
lieu trois jours après le semis, tandis que la floraison a lieu un à deux mois plus tard.
11


11
Tshibamba Mukendi John, op.cit p.32

8

1.1.7. Importance de la culture
Le niébé (Vigna unguiculata (L) Walp) est une légumineuse à graine, une importante denrée
de base pour l’alimentation des ménages en Afrique subsaharienne, en particulier dans les
régions de savanes arides de l’Afrique de l’Ouest. Il joue un rôle important dans la nutrition
humaine, la sécurité alimentaire et la création des revenus pour les agriculteurs et les vendeurs
des produits alimentaires de la région. La graine est riche en protéines (≥ 25%), en glucides,
vitamines ainsi qu’en minéraux et complète le régime alimentaire principalement constitué de
céréales dans les pays où le niébé est une culture vivrière majeure. En plus de la graine, les
feuilles juvéniles et gousses immatures vertes sont consommées comme légumes par la
population gens ; les fanes (biomasse) des plantes fournissent un fourrage nutritif important
aux ruminants, en particulier pendant la saison sèche.
Dans un système de rotation, le niébé joue également un important rôle comme source d’azote
pour les cultures céréalières (le maïs, le sorgho, le mil etc.), notamment dans les zones
caractérisées par une faible fertilité du sol. Il ne nécessite pas un taux élevé de fertilisation à
l’azote ; ses racines ont des nodosités dans lesquelles des bactéries du sol appelées
« Rhizobium » contribuent à la fixation de l’azote atmosphérique dont une partie est délaissée
pour les cultures ultérieures dans le sol après la récolte. La culture pousse et recouvre
rapidement le sol, empêchant ainsi l’érosion. Le niébé est généralement adapté aux sols
pauvres et à la sécheresse, ce qui rend sa culture, ce qui rend sa culture pour les régions plus
sèches
12
.
Le niébé fournit près de la moitié des protéines et joue un rôle clé dans l’alimentation
13
.
1.1.8. RÉCOLTE ET CONSERVATION
1.1.8.1. Récolte
 Les graines de niébé sont prêtes à être récoltées lorsque la plante prend une légère
teinte brune et que les feuilles commencent à tomber.
 Il est recommandé de cueillir à la main les gousses car leur maturité est inégale, c’est
à-dire que les gousses ne mûrissent pas en même temps.

12
IITA, (2020), Guide sur la production du niébé en Afrique de l’Ouest, pp. 5-6
13
Pasquet, R.S., & Baudoin, J-P (1997). Le niébé. In A. Charrier et Al. (Eds), l’amélioration des plantes
tropicales (p.483). CIRAD/ORSTOM/Quae

9

 Une récolte retardée entraîne une perte de qualité des semences, des dommages causés
par les parasites, les dommages causés par la pluie et une infestation de maladies
secondaires.
 Arrachez ou récoltez les gousses de la tige avec les mains.
 Mettez les gousses sèches dans un sac et battez avec une batteuse ou en tapotant
doucement sur le sac à l’aide d’un bâton en bois.
 Procéder au vannage pour retirer l’ivraie.
 Les graines sont prêtes à être stockées à 6-8% d’humidité.
 Une graine de niébé bien séchée doit avoir moins de 10% d’humidité.
 Ces graines font un bruit de craquement lorsqu’elles sont écrasées entre les dents.
14

1.1.8.2. Conservation
Le niébé peut être conservé 6 à 12 mois voire plus, si il est bien protégé contre l'humidité et
les insectes.
Les graines bien séchées doivent être traités à l'ACTELLIC P.P. 2% à la dose de 50 g de
produits pour 100 kg. Il faut les conserver dans le récipient approprié à l'abri de l'humidité.
Toutefois, on peut aussi utiliser l'huile de Neem à la dose de 70 ml pour 25 kg de graines.
15

D'autre part, le mélange des graines du niébé avec 1% d'huile de palme ou d'arachide permet
une bonne conservation.
16

1.2. CONTRAINTE DE LA PRODUCTION DU NIEB E (VIGNA UNGUICULATA (L)
WALP) ET SOLUTIONS
1.2.1. Contraintes biotiques
Le niébé est sensible à un large éventail de parasites et de maladies qui attaquent la culture à
tous les stades de croissance. Il s’agit des insectes, des bactéries, des champignons et des
virus. Des densités d’organismes nuisibles élevées peuvent entraîner une perte totale de
rendement en grains si aucune mesure de lutte n’est appliquée.

14
IITA, Manuel de formation sur la production et la transformation du niébé et du soja, P.9
15
Anonyme, Juin 2012, module de production végétale : Fiche 2 - la culture du niébé, CELCOR/PADYP.
16
Tshibamba Mukendi John, op.cit, p.31

10

A. Maladies
Les maladies fongiques, bactériennes et virales affectent le niébé. Différentes maladies
affectent différentes parties de la culture à différents stades de la croissance.
Les principales maladies rencontrées chez le niébé sont :
 La fusariose du niébé (Fusarium wilt : FW)
Fusariose du niébé est une maladie fongique grave causée par Fusarium oxysporum f. sp.
tracheiphilum. Elle représente une menace majeure pour la production mondiale de cette
légumineuse, avec des pertes de rendement pouvant atteindre 50 à 100 %. Cette maladie est
transmise par le sol et sa propagation épidémique est fortement influencée par plusieurs
facteurs agro écologiques, notamment le niveau de fertilité du sol, la température et le stress
hydrique. Les plantes infectées présentent une réduction de la croissance, une chlorose
foliaire, un flétrissement progressif ainsi qu’une décoloration des tissus vasculaires. Ces
symptômes conduisent souvent à la mort des plantes, entraînant ainsi une perte significative
de rendement.

Figure 1. Le flétrissement fusarien ou la fusariose
 La tâche foliaire à Cercospora (Cercospora leaf spot : CLS)
La tache foliaire à Cercospora est une maladie fongique du niébé causée principalement par
Cercospora canescens et Pseudocercospora cruenta (anciennement Cercospora cruenta). Ces
champignons survivent entre les saisons culturales dans les résidus de culture infectés, et leur
développement est favorisé par des conditions chaudes et humides. La maladie apparaît
généralement au stade avancé du développement de la plante, lorsque les organes végétatifs et
reproducteurs sont pleinement formés. Elle se manifeste par des taches nécrotiques sur la face

11

supérieure des feuilles, accompagnées de masses grisâtres à noirâtres de conidiophores et
conidies sur la face inférieure. En cas d’infection sévère, elle provoque une défoliation
importante, réduisant la photosynthèse et entraînant des pertes de rendement pouvant atteindre
40 %.

Figure 2. Plante infectée montrant la tache foliaire à Cercospora.
 Brûlure bactérienne du niébé (CoBB – Cowpea Bacterial Blight)
La brûlure bactérienne du niébé, connue sous le sigle CoBB, est causée par la bactérie
Xanthomonas axonopodis pv. vignicola. Il s'agit d'une maladie majeure affectant la culture du
niébé dans plusieurs régions d'Afrique de l’Ouest, où elle peut provoquer des pertes de
rendement en grain très importantes, allant de 64 % jusqu’à 100 % dans les cas sévères.
Les symptômes de la maladie apparaissent initialement sous forme de petites taches
translucides imbibées d'eau, plus visibles sur la face inférieure (abaxiale) des feuilles. Ces
taches s’élargissent, se rejoignent et évoluent en grandes zones nécrotiques. À un stade
avancé, on observe également la chute prématurée des feuilles, des lésions brunes sur les
tiges, ainsi que des taches humides sur les gousses pouvant altérer les graines.
La CoBB se transmet principalement par les semences infectées, mais aussi via les résidus de
culture et les éclaboussures de pluie. Le développement de la maladie est favorisé par un
climat chaud et humide.

12


Figure 3. Brûlure bactérienne sur les feuilles infectées.
 Les maladies virales du niébé
Les maladies virales constituent une contrainte importante à la production du niébé,
notamment en Afrique subsaharienne. La majorité des virus affectant le niébé sont transmis
par des insectes vecteurs, principalement les pucerons (aphidés), les coléoptères et les
aleurodes (mouches blanches). Certains virus peuvent également être transmis par les
semences, ce qui complique leur gestion.
Les infections virales se manifestent le plus souvent par des symptômes foliaires tels que des
mosaïques, marbrures, déformations, rides, épaississement ou fragilité des feuilles âgées, une
réduction de la taille des feuilles, ainsi qu’un retard de croissance généralisé. Ces altérations
physiologiques réduisent la photosynthèse et entraînent des pertes de rendement pouvant
varier de 10 % à 100 %, en fonction du virus impliqué, du stade d'infection, et de la sensibilité
variétale.

13


Figure 4. Virus de la mosaïque jaune du niébé.

Figure 5. Virus de la marbrure du niébé.
B. Ravageurs
Comme ravageurs Nous avons :
 Les pucerons (Aphis craccivora)
Les pucerons sont parmi les principaux ravageurs du niébé, particulièrement redoutables au
stade de préfloraison. Ces insectes se regroupent en colonies denses sur la face inférieure des
jeunes feuilles, ainsi que sur les tiges tendres et parfois les gousses matures. Ils se nourrissent
en perçant les tissus végétaux pour en aspirer la sève, affaiblissant ainsi la plante.
Leur impact économique est double :
 Direct, par la diminution de la vigueur des plantes, entraînant une réduction de
la croissance, du nombre de gousses et du poids des graines ;
 Indirect, en tant que vecteurs de maladies virales, notamment de la mosaïque et
d'autres viroses du niébé, ce qui aggrave considérablement les pertes.

Figure 6. Plant de niébé attaqué par les pucerons

14

 La mouche blanche (Bemisia tabaci)
La mouche blanche (Bemisia tabaci) est un ravageur redouté du niébé, provoquant à la fois
des dégâts directs et indirects. Cet insecte piqueur-suceur s’attaque principalement à la face
inférieure des feuilles, où il se nourrit en aspirant la sève, ce qui entraîne une perte de
nutriments, un affaiblissement général de la plante, et une réduction de la photosynthèse.
Les plantes infestées présentent des feuilles marbrées, jaunâtres et déformées, et leur
développement est ralenti, surtout en cas de stress hydrique. Outre les dommages directs,
Bemisia tabaci est un vecteur efficace de virus, notamment du virus de la mosaïque jaune du
niébé (Cowpea yellow mosaic virus) et d’autres virus transmis de façon persistante, ce qui
aggrave considérablement les pertes de rendement.
L’ampleur des dégâts causés par Bemisia tabaci dépend du niveau d’infestation, des
conditions climatiques (chaleur et sécheresse favorisant sa multiplication), et de la sensibilité
variétale.

Figure 7. Mosaïque jaune du niébé.
 Les thrips (Megalurothrips sjostedti Trybom)
Les thrips, en particulier l’espèce Megalurothrips sjostedti, sont des ravageurs spécifiques du
niébé, intervenant principalement au stade de la floraison. Ils se nourrissent des bourgeons
floraux, bractées et jeunes fleurs, en perforant les tissus pour en aspirer le contenu cellulaire,
ce qui compromet directement la capacité de la plante à fleurir et à produire des gousses.
Une infestation précoce, avant la floraison, peut également affecter les bourgeons foliaires
terminaux, provoquant leur déformation ainsi qu’un changement de couleur vers le jaune
brunâtre. Lorsque l’attaque est sévère, les plantes gravement infestées ne produisent pas de
fleurs, ce qui entraîne une perte totale ou quasi-totale de la récolte.

15

Ce ravageur est favorisé par des conditions chaudes et sèches, et les dégâts sont souvent plus
importants sur des variétés sensibles.

Figure 8. Thrips infestant la fleur de niébé
 Le foreur de gousses (Maruca vitrata)
Maruca vitrata est l’un des principaux ravageurs du niébé, intervenant aussi bien avant
qu’après la floraison. Ce lépidoptère se nourrit de toutes les parties de la plante, notamment
les fleurs, jeunes gousses, tiges et feuilles terminales. Les larves creusent des galeries à
l’intérieur des gousses, détruisant les ovaires et les graines en formation.
Les attaques de Maruca vitrata peuvent entraîner des pertes de rendement en grain de 20 à
80 %, voire une perte totale de récolte si aucune mesure de lutte n’est appliquée. Ce ravageur
est particulièrement actif en période chaude et humide, et ses dégâts sont amplifiés lorsqu’il
est associé à d’autres insectes floricoles.

16



Figure 9. Larves de Maruca perforant une gousse de niébé
La punaise suceuse de gousses (Anoplocnemis curvipes)
Anoplocnemis curvipes est une punaise phytophage largement répandue en Afrique tropicale,
considérée comme un ravageur majeur du niébé en fin de cycle, au stade de remplissage des
gousses. L’insecte adulte se nourrit en aspirant la sève des gousses vertes, ce qui provoque
leur ratatinement, leur dessèchement prématuré et, par conséquent, la perte des graines.
Les pertes de rendement dues à A. curvipes sont estimées entre 30 % et 70 %, en fonction du
niveau d’infestation et de la durée d’exposition. Ce ravageur est actif surtout en fin de
floraison et en période de maturation.

17


Figure 10. Anoplocnemis curvipes sur une gousse du niébé.

 Les bruches du niébé (Callosobruchus maculatus Fabricius)
Callosobruchus maculatus, communément appelé charançon du niébé, est un ravageur
cosmopolite qui attaque le niébé à la fin du cycle au champ et durant le stockage. Les femelles
pondent leurs œufs à la surface des graines, et les larves pénètrent à l’intérieur des grains où
elles se nourrissent des cotylédons, creusant des galeries qui réduisent significativement la
qualité et la viabilité des semences.
Ce coléoptère est le principal agent de perte en post-récolte du niébé, causant des dommages
qui compromettent non seulement la quantité, mais aussi la valeur marchande et la qualité
gustative des graines destinées à la consommation. Si aucune mesure de protection n’est
appliquée, les pertes peuvent dépasser 70 % après quelques mois de stockage.

18


Figure 11. Charançons du niébé pondant des œufs sur les
graines du niébé.

Figure 12. Graines de niébé endommagées par les
charançons
17


1.2.2. Contraintes abiotiques
A. Contraintes édaphiques
La culture du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp.) est fortement influencée par les
caractéristiques édaphiques, c’est-à-dire les propriétés physiques, chimiques et biologiques du
sol. Bien que cette légumineuse soit réputée pour sa tolérance à des conditions édaphiques
modestes, certaines limitations du sol peuvent entraver significativement sa croissance et son
rendement.
Parmi les principales contraintes édaphiques, on retrouve en premier lieu la mauvaise aération
et le drainage insuffisant des sols. Les sols sujets à la stagnation de l’eau ou à l’engorgement
hydrique créent des conditions défavorables au développement racinaire en provoquant
l’asphyxie des racines et en favorisant les maladies cryptogamiques (Fatokun et al., 2012 ;
FAO, 2015). Les sols compacts ou présentant une croûte de battance réduisent également
l’exploration racinaire, limitant ainsi l’absorption de l’eau et des nutriments.
La texture du sol joue un rôle critique dans le développement du niébé. Les sols lourds et
argileux, en raison de leur faible porosité, entravent la circulation de l’air et de l’eau, alors que
les sols trop sableux, bien que drainants, retiennent mal l’eau et les éléments nutritifs,
exposant la plante à des stress hydriques et nutritionnels fréquents (Singh et al., 2003).

17
IITA, (2020), op.cit, pp. 28-42

19

Le pH du sol constitue également une contrainte majeure. Un pH acide (inférieur à 5,5) ou
alcalin (supérieur à 7,5) perturbe la solubilité des nutriments et limite leur absorption par les
racines. De plus, ces extrêmes de pH peuvent affecter l’activité biologique du sol, en
particulier celle des micro-organismes symbiotiques tels que les rhizobiums, essentiels à la
fixation biologique de l’azote (Bado et al., 2006).
Enfin, la faible fertilité chimique des sols, caractérisée par des déficiences en éléments
majeurs comme le phosphore (P), le potassium (K), le calcium (Ca) et certains oligo-éléments
(zinc, bore, etc.), représente une contrainte majeure. Même si le niébé peut tolérer des sols
relativement pauvres, un appauvrissement important en éléments nutritifs peut entraîner une
réduction significative de la productivité (Timko & Singh, 2008).
B. Contraintes climatiques
Malgré sa réputation de légumineuse relativement tolérante à la sécheresse, le niébé (Vigna
unguiculata (L.) Walp.) Demeure sensible à plusieurs contraintes climatiques majeures qui
peuvent gravement compromettre sa production, particulièrement en zones tropicales semi-
arides.
 Stress hydrique (manque d’eau)
Le déficit hydrique constitue l’un des facteurs climatiques les plus limitants pour la culture du
niébé. Des périodes prolongées de sécheresse, notamment pendant les phases critiques telles
que la germination, la floraison et le remplissage des gousses, induisent un stress hydrique
sévère pouvant entraîner une réduction de rendement allant de 35 à 69 % (Watanabe et al.,
1997 ; Hall, 2004). La sécheresse affecte non seulement la croissance végétative, mais réduit
aussi la formation et le remplissage des graines, compromettant ainsi la productivité globale.
 Variabilité des précipitations
L'irrégularité des pluies, marquée par l’alternance entre des épisodes de sécheresse et des
pluies intenses, perturbe le calendrier cultural et le cycle de développement du niébé. Des
précipitations excessives peuvent provoquer des engorgements hydriques, créant un
environnement propice aux maladies racinaires telles que les pourritures fongiques (Singh et
al., 2003). Cette variabilité rend la planification culturale incertaine pour les producteurs.

20

 Températures extrêmes
Le niébé présente une croissance optimale dans une fourchette de température comprise entre
25 et 28 °C (Craufurd et al., 1996). Cependant, l’exposition à des températures élevées, en
particulier durant la nuit, peut provoquer une chute drastique du rendement. Des études ont
démontré qu’une élévation nocturne de température de +3 °C, combinée à un stress hydrique,
peut réduire la productivité jusqu’à 63 % (Ahmed et al., 2014). À l’opposé, des températures
trop basses ralentissent la germination, la croissance initiale, et peuvent allonger le cycle
végétatif.
 Stress combiné température/eau
La combinaison de températures extrêmes et de déficit hydrique représente une contrainte
synergique particulièrement nuisible. Ce stress combiné altère profondément les processus
physiologiques tels que la photosynthèse, la fixation symbiotique de l’azote, la fermeture
stomatique et le développement reproductif, entraînant une baisse significative du rendement
(Hall, 2004 ; Ahmed et al., 2014).
 Effets des fortes pluies sur des sols mal drainés
Bien que cette contrainte relève aussi des conditions édaphiques, elle est déclenchée dans un
contexte climatique. Une pluviométrie excessive sur des sols peu perméables engendre des
conditions d’asphyxie racinaire et favorise la prolifération des maladies cryptogamiques,
particulièrement destructrices pour les jeunes plants (Fatokun et al., 2012).
C. Contraintes techniques
La production du niébé dans des nombreuses zones rurales, notamment dans les régions semi-
arides d’Afrique subsaharienne, est fortement limitée par diverses contraintes techniques. Ces
dernières affectent directement le rendement, la qualité et la rentabilité de cette culture
stratégique pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages agricoles.
L’une des principales limitations réside dans l’utilisation de semences non certifiées, souvent
conservées à partir des récoltes précédentes sans sélection rigoureuse. Ces semences
présentent généralement une faible vigueur, une germination irrégulière, et sont parfois
contaminées par des pathogènes, ce qui affecte l’homogénéité et la santé des plants (Singh et
al., 2003 ; IITA, 2012). L’adoption de semences améliorées reste faible, faute d’accès, de
sensibilisation et de moyens économiques.

21

Par ailleurs, le manque de maîtrise des itinéraires techniques adaptés constitue une autre
contrainte majeure. Beaucoup de producteurs méconnaissent les densités de semis
recommandées, les bonnes pratiques d’association culturale, ou encore le calendrier optimal
de mise en culture du niébé. Cette inadéquation technique réduit l'efficacité agronomique et le
potentiel de rendement de la culture (Kamara et al., 2011).
En outre, la quasi-absence de mécanisation constitue une entrave structurelle. Dans de
nombreuses exploitations familiales, les travaux agricoles dont la préparation du sol, le semis,
le sarclage, et la récolte sont réalisés manuellement, avec des outils rudimentaires. Cette faible
mécanisation limite non seulement les superficies emblavées, mais entraîne également une
pénibilité accrue du travail, un allongement du temps de production, et des pertes post-récolte
plus importantes (FAO, 2015).
Ainsi, l’insuffisance des intrants de qualité, le déficit de formation technique, et l’absence
d’équipements adaptés freinent considérablement l’essor de la culture du niébé, malgré son
importance agronomique et socio-économique.
1.2.2. Solutions
 Face Au Contraintes Biotiques
La culture du niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp.) est particulièrement exposée à diverses
contraintes biotiques, notamment les maladies fongiques, bactériennes, virales, ainsi que les
attaques d’insectes ravageurs au champ et en post-récolte. Pour limiter les pertes de
rendement et garantir une production durable, plusieurs stratégies intégrées sont
recommandées, combinant la prévention, l’utilisation de variétés résistantes, et un recours
raisonné aux traitements phytosanitaires.
 Lutte contre les maladies fongiques
Parmi les maladies fongiques fréquentes figurent la fusariose (Fusarium spp.) et la tache
foliaire à Cercospora. La stratégie la plus écologique et durable consiste à utiliser des cultivars
génétiquement résistants, lorsque ceux-ci sont disponibles localement. Selon l'IITA (2012),
cette approche permet de réduire significativement les pertes de rendement sans dépendre
systématiquement des fongicides chimiques, qui peuvent avoir des effets environnementaux
indésirables.

22

 Lutte contre les maladies bactériennes
La brûlure bactérienne du niébé (Xanthomonas axonopodis pv. vignicola) est une maladie
destructrice. Sa gestion repose sur une approche intégrée combinant bonnes pratiques
culturales (rotation des cultures, espacement optimal, destruction des résidus contaminés),
culture associée, et utilisation raisonnée de produits phytosanitaires. Toutefois, la sélection de
variétés résistantes reste la méthode la plus efficace et durable pour contenir cette maladie
(Emechebe & Lagoke, 2002).
 Lutte contre les maladies virales
La gestion des maladies virales repose sur deux piliers :
 l’adoption de variétés résistantes ou tolérantes aux principaux virus (notamment le
virus de la mosaïque du niébé) ;
 le contrôle des vecteurs, notamment les insectes piqueurs-suceurs comme les pucerons
(Aphis craccivora).
Ce contrôle peut inclure une utilisation ciblée d’insecticides et l’élimination manuelle des
plants infectés dès les premières phases de croissance, afin de freiner la propagation virale
(Hall et al., 2003).
 Lutte contre les ravageurs des champs
Les principaux ravageurs du niébé en conditions de plein champ sont les chenilles
légionnaires, les thrips, les pucerons et les bruches. La lutte repose sur :
 l’utilisation de variétés tolérantes ou résistantes aux insectes ;
 Et l’application rationnelle d’insecticides ou des produits phytosanitaires, suivant un
calendrier précis.
Matteson (1982) recommande un schéma de trois pulvérisations : la première entre 30 et 35
jours après le semis, la deuxième pendant la floraison (10 jours plus tard), et la troisième 10
jours après la seconde. Cette approche séquentielle permet une protection efficace tout en
réduisant les risques de résistance ou d’impacts non ciblés.
 Lutte contre les ravageurs de stockage
Le bruche du niébé (Callosobruchus maculatus Fabricius) est un ravageur majeur en post-
récolte. Pour limiter ses dégâts, il est conseillé de stocker les graines dans des sacs

23

hermétiques PICS (Purdue Improved Crop Storage), une technologie simple et efficace qui
empêche la reproduction des insectes sans recours aux insecticides. Les sacs PICS permettent
ainsi une conservation sûre à court et à long terme (Baributsa et al., 2010).
B. Face aux contraintes abiotiques
 Solutions aux contraintes édaphiques
Pour atténuer les contraintes liées à la nature du sol, il est recommandé de cultiver le niébé sur
des terrains bien drainés, à texture légère ou équilibrée, en évitant les sols excessivement
lourds ou argileux qui retiennent trop d’eau et favorisent l’asphyxie racinaire.
Dans les zones où les sols sont pauvres en éléments nutritifs, l’amendement organique
(compost, fumier décomposé) ou minéral (apport en phosphore, potassium et oligo-éléments)
est essentiel pour améliorer la fertilité et stimuler la croissance de la plante. L’analyse
préalable des sols permet d’ajuster les doses d’amendements à appliquer en fonction des
conditions pédologiques locales (FAO, 2015 ; Bationo et al., 2007). Des techniques comme le
semis en billons peuvent également améliorer le drainage et la structure du sol.
 Solutions aux contraintes climatiques
La résilience du niébé face aux aléas climatiques repose avant tout sur l’adoption de variétés
améliorées sélectionnées pour leur tolérance à la sécheresse, à la chaleur, ou aux stress
combinés. Ces variétés, développées par des institutions comme l’IITA, montrent une
meilleure adaptation aux conditions changeantes des zones sahéliennes et soudaniennes (Hall
et al., 2003).
En complément, des pratiques culturales adaptées, telles que le paillage, la réduction de
l’évapotranspiration, ou encore l’ajustement du calendrier de semis en fonction des prévisions
pluviométriques, permettent d’optimiser l'utilisation de l’eau disponible.
L’intégration de la culture du niébé dans des systèmes agroforestiers ou des associations
culturales (notamment avec le sorgho ou le mil) favorise une meilleure utilisation des
ressources du sol et atténue les effets du stress hydrique (Olawuyi et al., 2012).
 Solutions aux contraintes techniques
Pour améliorer les performances techniques de la culture du niébé, plusieurs actions sont
envisageables. L’utilisation de semences certifiées ou améliorées, adaptées aux conditions

24

agroécologiques locales, améliore significativement la vigueur des plantules, l’uniformité de
la levée et la résistance aux maladies (IITA, 2012).
Par ailleurs, la formation des producteurs sur les itinéraires techniques adaptés (densité de
semis, associations culturales, calendrier cultural) est indispensable pour renforcer les
capacités locales et améliorer les pratiques agricoles. Ces formations peuvent être délivrées
via les services de vulgarisation ou les ONG locales (FAO, 2017).
L’introduction d’outils agricoles appropriés, tels que les semoirs manuels, sarcleurs, houes
améliorées, ou encore les batteuses post-récolte, permet de réduire la pénibilité du travail,
d’augmenter la productivité et de limiter les pertes.
Enfin, la maîtrise des opérations post-récolte (battage, séchage, tri et stockage) joue un rôle
clé dans la réduction des pertes et l'amélioration de la qualité de la récolte. Des pratiques
simples mais efficaces, comme le séchage sur bâches, le tri manuel et le stockage dans des
sacs hermétiques, sont fortement recommandées (Baributsa et al., 2010).

25

CHAPITRE DEUXIEME : MATERIELS ET METHODES
2.1 Milieu
2.1.1. Localisation
La commune rurale de Lukalaba partage ses limites frontalières avec plusieurs localités et
villages que voici :
 Au Nord par le village de Bena-Mualaba et Bakwa-Tshibuyi et Bena-Mulumba ;
 Au sud par la localité de Kafita et Tshibata ;
 A l’Est par le village de Bakwa-Kashile et le village de Tshilunde,
 A l’Ouest par le village de Tshibata et Kafita.
18

Ses coordonnées géographiques sont approximativement 6° 29’ S de latitude et 23° 39’ E de
longitude, pour une altitude moyenne de 774 m (Mindat, 2024).
19
Lukalaba fait partie des
communes rurales récemment érigées dans le cadre du processus de décentralisation
administrative lancé en République démocratique du Congo après la promulgation de la Loi
organique n°08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement
des entités territoriales décentralisées (République Démocratique du Congo, 2008).
20


18
Google Maps, Données cartographiques, 2025
19
Mindat. (2024). Lukalaba, Tshilenge, Kasaï Oriental, Democratic Republic of the Congo [database entry].
20
République Démocratique du Congo. (2008). Loi organique n°08/016 du 07 octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées. Journal Officiel de la RDC.

26


Figure 13. Carte représentant la localisation géographique de la commune rurale de Lukalaba
2.1.2. Climat
Le climat de la commune rurale de Lukalaba est de type tropical de savane (Aw) selon la
classification de Köppen, caractérisé par une alternance de saison des pluies et de saison sèche
(Mindat, 2024 ; Maphill, 2023).
21

Les températures moyennes varient généralement entre 23 °C et 33 °C, avec une amplitude
thermique annuelle faible. La saison des pluies s’étend de septembre à mai, tandis que la
saison sèche couvre la période de juin à août. Les précipitations annuelles moyennes sont
estimées entre 1 200 mm et 1 600 mm, bien réparties sur la saison humide, ce qui confère à la
région un potentiel agricole élevé.
Toutefois, la variabilité interannuelle des pluies, marquée par des épisodes de sécheresse ou
d’averses prolongées, influence la productivité agricole et constitue une contrainte importante
pour les cultures pluviales comme le niébé (FAO, 2019).
22


21
Maphill. (2023). Physical map of Lukalaba, Kasaï Oriental, Congo (DR).
Mindat. (2024). Lukalaba, Tshilenge, Kasaï Oriental, Democratic Republic of the Congo [database entry].
22
FAO. (2019). Managing water scarcity for sustainable agriculture. FAO Land and Water Discussion Paper.

27

2.1.3. Sol
A l’échelle du plateau du Kasaï/bassin central, les cartes pédologiques montrent
majoritairement des ferralsols (sols ferralitiques très altérés) avec des occurrences d’acrisols
et lixisols, et parfois des patches d’arenosols sur substrats sableux.
23

2.1.4. Relief
Le relief de la commune rurale de Lukalaba est caractérisé par un plateau faiblement ondulé,
présentant des altitudes variant entre 600 et 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce
plateau forme un ensemble de pentes douces et de vallonnements qui descendent
progressivement vers les vallées des rivières locales, notamment celles qui alimentent le
bassin hydrographique de la rivière Muya. Selon la monographie provinciale du Kasaï oriental
publié par le RMCA, le relief de cette région est globalement « faiblement accidenté »,
formées des plateaux tabulaires entrecoupées de vallées encaissées peu profondes, traduisant
une érosion fluviale modérée et une altitude moyenne d’environ 700 m.
24

De même, le rapport environnemental et social de la Banque Africaine de Développement
(AfDB, 2023) sur la zone du Kasaï oriental confirme que les formations des plateaux
dominent la topographie régionale, avec des pentes inférieures à 10% et des dépressions
alluviales localisés le long des rivières. Ce relief explique la répartition spatiale des activités
agricoles et la prédominance des sols ferralitiques, souvent sujets au lessivage.
25

2.1.5. Hydrographie
La commune rurale de Lukalaba est structurée par un réseau hydrographique composé
principalement des rivières Mbujimayi, accompagnées de plusieurs ruisseaux secondaires tels
que Miya, Katantale, Lukudi et Tshina. Ces cours d’eau forment un réseau dendritique
typique d’un plateau modérément ondulé, où les ruisseaux se jettent dans des rivières plus
importantes assurant l’écoulement des eaux de pluie.
26


23
Soil and Terrain Database of Central Africa (SOTERCAF, ISRIC/UGent/FAO) – cartographie SOTER pour
RD. Congo, Burundi, Rwanda (version 2006) : Base cartographique principale pour repérer l’unité SOTER
couvrant LUKALABA.
24
Omassombo Tshionda Jean, 2014, Monographie du Kasaï oriental.
25
Banque Africaine de Développement (AfDB), (2023). Etude d’impact environnemental et social du projet
ETDS Kasaï oriental et Lomami. Abidjan : BAD
26
Omassombo Tshionda Jean, op.cit.

28

2.1.6. L’agriculture
La population locale de la commune rurale de Lukalaba pratique une agriculture de
subsistance dominé notamment par les cultures maraîchères ainsi que certaines cultures
vivrières telles que :
 Le niébé (Vigna unguiculata) objet même de notre étude ;
 Le manioc (Manihot esculenta) ;
 Le maïs (Zea mays) ;
 Le soja (Glycine max) etc.
2.2 Matériels
Pour atteindre l’objectif de notre étude, nous avons utilisé plusieurs matériels, entre autres :
 Un Smartphone pour l’enregistrement du premier et du deuxième focus group ainsi
que la collecte des données issues de l’enquête individuelle.
 Un questionnaire d’enquête conçu sur le serveur de kobotoolbox et déployé pour être
utilisé via l’application ODK collect.
 Un stylo et un bloc-notes pour mentionner tous les détails du focus group.
 Un ordinateur pour l’analyse des données d’enquête et l’interprétation des résultats.
2.3 Méthodes
Pour atteindre l’objectif de ce travail, nous avons procédé par deux grandes méthodes, à
savoir :
2.3.1. Méthodes de collecte des données
 La méthode d’échantillonnage appuyée par la technique d’enquête et d’interview
direct : Cette méthode nous a aidé notamment à réaliser une sélection randomisée de
35 producteurs de niébé sur une liste de 50 producteurs de niébé pris dans deux axes
agricoles de cette commune rurale : l’axe Nsangu et l’axe Bajilanga.
 Le focus group : Cette méthode nous a aidé à récolter les informations qualitatives et
intégrer l’approche participative dans notre étude qui consistait à analyser de manière

29

participative les contraintes liées à la production du niébé dans la commune rurale de
Lukalaba. Pour y arriver, nous avons procédé de cette manière : un premier focus
group qui a précédé la phase d’enquête individuelle t eu un deuxième focus group qui
a eu lieu juste après la phase d’enquête individuelle et que nous avons appelé la phase
de validation.
 La méthode rétrospective appuyée par la technique documentaire : cette méthode
nous a permis de prendre connaissance de certains travaux similaires au notre pour
constituer notre littérature et discuter certains de nos résultats.
2.3.2. Méthodes d’analyse des données.
Concernant la méthode d’analyse des données, nous avons utilisé deux logiciels majeurs dont
le logiciel Microsoft Excel et logiciel IBM SPSS pour faciliter l’analyse des informations
issues de l’enquête individuelle au vue de la taille de l’échantillon.

30

CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Présentation des Résultats et interprétation
Tableau 1 : Répartition des enquêtés selon les caractéristiques socio démographiques
Variable Modalités Fréquence Pourcentage
SEXE Femme 19 54,3
Homme 16 45,7
Total 35 100,0
Age 18 à 25 ans 6 17,1
26 à 35 ans 3 8,6
36 à 45 ans 6 17,1
46 à 55 ans 9 25,7
56 à 65 ans 6 17,1
66 ans ou plus 5 14,3
Total 35 100.0
Etat civil Célibataire 7 20,0
Divorcé 1 2,9
Marié 21 60,0
Veuf (veuve) 6 17,1
Total 35 100
Niveau d’étude Aucun 5 14,3
Primaire 18 51,4
Secondaire 10 28,6
Supérieur 2 5,7
Total 35 100,0
Expérience dans la production du
niébé
Moins de 3 ans 2 5,7
3 à 6 ans 4 11,4
7 à 10 ans 3 8,6
11 à 18 ans 13 37,1
19 à 25 ans 4 11,4
25 ans ou plus 1 2,9
Total 35 100,0
Superficie de votre exploitation ? Moins de 0.5 ha 6 17,1
0.5 à 1 ha 9 25,7
1 à 2 ha 17 48,6
Plus de 2 ha 3 8,6
Total 35 100,0
D’après les résultats présentés dans le tableau 1, le genre féminin est majoritaire, représentant
54,3 % des répondants, contre 45,7 % pour le genre masculin.

31

En ce qui concerne la répartition par âge, la tranche la plus représentée est celle des 46 à 55
ans, avec 25,7 %. La tranche la moins représentée est celle des 26 à 35 ans, qui ne compte que
8,6 %. Trois autres tranches d’âge : 18 à 25 ans, 36 à 45 ans et 56 à 65 ans, affichent chacune
une proportion identique de 17,1 %. Enfin, 14,3 % des personnes interrogées ont plus de 65
ans.
Concernant l’état civil, les personnes mariées dominent l’échantillon avec 60 %, suivies des
célibataires (20 %) et des veufs ou veuves (17,1 %). Les personnes divorcées représentent
seulement 2,9 %.
Pour ce qui est du niveau d’instruction, la majorité des répondants (51,4 %) ont un niveau
d’études primaires. Le niveau secondaire est représenté par 28,6 %, tandis que 14,3 % n’ont
reçu aucune instruction. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont minoritaires, avec
seulement 5,7 %.
En ce qui concerne l’expérience dans la culture du niébé, la majorité (37,1 %) des producteurs
justifient d’une expérience comprise entre 11 et 18 ans. Les tranches de 3 à 6 ans et de 19 à 25
ans représentent chacune 11,4 %. Une proportion de 8,6 % a entre 7 et 10 ans d’expérience.
Les producteurs ayant moins de 3 ans ou plus de 25 ans d’expérience sont les moins
nombreux, avec respectivement 5,7 % et 2,9 %.
Enfin, en ce qui concerne les superficies cultivées, 48,6 % des producteurs exploitent des
terres allant de 1 à 2 hectares. Ceux qui cultivent entre 0,5 et 1 hectare représentent 25,7 %,
tandis que 17,1 % exploitent des surfaces inférieures à 0,5 hectare. Seuls 8,6 % des
producteurs disposent des superficies supérieures à 2 hectares.
Tableau 2 : Représentation des résultats selon les contraintes pathologiques
Variable Modalités Fréquence Pourcentage
Avez-vous déjà fait face
aux maladies dans la
culture du niébé ?
Oui 35 100,0
Non 0 0,0
Total 35 100,0
Par quels symptômes
déclarez-vous votre
culture de niébé malade ?
Maturation précoce 6 17,1
Tâches foliaires 16 45,7
Trous sur les feuilles 10 28,6
Flétrissement de la plante 3 8,6
Total 35 100,0

32

Que faites-vous lorsque
vous constatez que
certains plants de votre
plantation de niébé
présentent des signes de
maladies ?
Elimination des plans infectés 12 34,2
Utilisation des produits
phytosanitaires
8 22,9
Désherbage + arrosage 15 42,9
Total 35 100,0
D’où tirez-vous vos
techniques ?
ONG/Projet 21 60
Producteur expérimenté 13 37,1
Agent de vulgarisation
(Etat/INERA
1 2,9
Total 35 100,0
L’analyse des données recueillies auprès des producteurs de niébé met en lumière les
principales maladies affectant cette culture ainsi que les pratiques adoptées pour leur gestion.
Le tableau 2 révèle que tous les producteurs interrogés (35 personnes, soit 100 %) ont déjà été
confrontés à des maladies lors de la conduite de leur culture.
Les symptômes les plus fréquemment observés sont les tâches foliaires, signalées par 45,7 %
des producteurs, suivies des trous sur les feuilles (28,6 %). La maturation précoce concerne
17,1 % des cas, tandis que le flétrissement de la plante est moins courant, avec 8,6 %.
Face à ces signes, les producteurs adoptent diverses stratégies : 42,9 % privilégient un
désherbage accompagné d’un arrosage, 34,2 % éliminent les plants infectés, et 22,9 %
recourent à l’utilisation de produits phytosanitaires.
Quant à la source de leurs connaissances techniques, 60 % des répondants les tirent des ONG
ou projets agricoles, 37,1 % s’appuient sur l’expérience d’autres producteurs, tandis que
seulement 2,9 % bénéficient des conseils des agents de vulgarisation de l’État ou de l’INERA.
Tableau 3 : Représentation des resultats selon les contraintes entomologiques
Variable Modalités Fréquence Pourcentage
Avez-vous déjà fait face
aux ravageurs ?
Oui 35 100,0
Non 0 0,0
Total 35 100,0
À quel moment, les
ravageurs constituent-ils
un frein à votre
production du niébé ?
Avant la floraison 3 8,6
Pendant la floraison 15 42,9
Au moment de la
fructification/Remplissage des
gousses
7 20
Pendant le stockage 10 28,5
Total 35 100,0

33

Quelles techniques
utilisez-vous pour lutter
contre les ravageurs ?
Utilisation des produits
phytosanitaires
10 29,6
Utilisation des extraits aqueux à
base des plantes biopesticides
25 71,4
Total 35 100,0
Quel produit utilisez-vous
pour lutter contre le
ravageur
ZALANG (pesticide de
synthèse)
5 14,3
Le neem (Azadirachta indica) 23 65,7
L’ail (Allium sativum) 2 5,7
Les feuilles du papayer (Carica
papaya)
4 11,4
Piment (Capsicum frutescens) 1 2.9
Total 35 100,0
Le tableau 3 expose les résultats relatifs aux ravageurs rencontrés par les producteurs de niébé
et les stratégies mises en œuvre pour leur gestion.
L’ensemble des producteurs interrogés (35 personnes, soit 100 %) ont déjà fait face à des
ravageurs affectant leur production.
La période où les ravageurs posent le plus de problèmes est principalement pendant la
floraison (42,9 %), suivie par le stockage (28,5 %). Ils sont aussi un frein pour 20 % des
producteurs au moment de la fructification ou remplissage des gousses, et pour 8,6 % avant la
floraison.
Pour lutter contre ces nuisibles, la majorité des producteurs (71,4 %) utilise des extraits
aqueux à base de plantes biopesticides, tandis que 29,6 % emploient des produits
phytosanitaires.
En ce qui concerne les produits spécifiques, le plus utilisé est le neem (Azadirachta indica)
avec 65,7 %, suivi par le pesticide de synthèse ZALANG (14,3 %). D’autres plantes utilisées
comme biopesticides sont l’ail (Allium sativum) à 5,7 %, les feuilles de papayer (Carica
papaya) à 11,4 %, et le piment (Capsicum frutescens) à 2,9 %.
Tableau 4 : Représentation des resultats selon l’acquisition des connaissances sur la conduite
culturale du niébé
Variable Modalités Fréquence Pourcentage
Avez-vous déjà suivi
une formation sur la
culture du niébé ?
Oui 24 31,4
Non 11 68,6
Total 35 100

34

Si « oui », auprès de
qui ?
ONG/Projet 20 83,3
Auprès d’un expert 3 12,5
Une institution
supérieure
1 4,2
Total 24 100
Comment évaluez-
vous la rentabilité
de votre production
de niébé après avoir
mis en pratique les
techniques apprises
lors des
formations ?
Très satisfaisant 21 87,5%
Satisfaisant 3 12,5
Total 24 100,0
Le tableau 4 présente les résultats relatifs à la formation des producteurs sur la culture du
niébé et à l’impact de ces formations sur leur production.
Sur les 35 producteurs enquêtés, 24 soit 68,6 % ont bénéficié d’au moins une formation liée
à la culture du niébé, tandis que 11 producteurs seulement soit un total de 31,4 % n’ont
jamais suivi de formation.
Parmi ceux ayant suivi une formation, la majorité (83,3 %) l’a reçue via des ONG ou projets
agricoles, 12,5 % auprès d’un expert, et seulement 4,2 % dans une institution supérieure.
En ce qui concerne la rentabilité de leur production après avoir appliqué les techniques
apprises, 87,5 % des formés la jugent très satisfaisante, et 12,5 % la trouvent satisfaisante.
Tableau 5 : Représentation des resultats selon le système d’alimentation en eau
Variable Modalité Fréquence Pourcentage
D'après le système
d'alimentation à l'eau
dans votre champ de
niébé, quel type
d'agriculture pratiquez-
vous ?
Agriculture irriguée 3 8,6
Agriculture pluviale 22 62,8
Système mixte 10 28,6
Total

35 100
La sécheresse est-ce
une contrainte majeure
dans votre champ de
niébé ?
Oui 18 54,3
Non 1 2,9
Partiellement 16 45,7
Total 35 100,0
Le tableau 5 présente les résultats relatifs aux modes d’alimentation en eau des champs de
niébé et à l’impact de la sécheresse sur la production.

35

Concernant le type d’agriculture pratiqué selon le système d’alimentation en eau, la majorité
des producteurs (62,8 %) exercent une agriculture pluviale, tandis que 28,6 % utilisent un
système mixte combinant irrigation et pluie. Seuls 8,6 % pratiquent une agriculture irriguée.
En ce qui concerne la sécheresse, 54,3 % des producteurs la considèrent comme une
contrainte majeure dans leur champ, 45,7 % l’évaluent comme une contrainte partielle, et
seulement 2,9 % estiment qu’elle ne constitue pas une contrainte.
Tableau 6 : Représentation des resultats selon l’utilisation des engrais
Variable Modalité Fréquenc
e
Pourcentag
e
Utilisez-vous les
engrais dans votre
champ pour la culture
de niébé ?
Non 35 100,0
Si non, pourquoi ? Sol très fertile 35 100,0
Le tableau 6 présente les résultats relatifs à l’utilisation des engrais par les producteurs dans la
culture du niébé.
Tous les producteurs interrogés (100 %) déclarent ne pas utiliser d’engrais dans leurs champs.
La raison principale invoquée est la fertilité naturelle du sol, jugée suffisante pour la culture
du niébé.
Tableau 7 : Représentation des resultats selon l’usage des variétés améliorées
Variable Modalités Fréquenc
e
Pourcentag
e
Connaissez-vous les
variétés améliorées du
niébé ?
Non 3 8,6
Oui 32 91,4
Total 35 100,0
Avez-vous déjà utilisé
ces variétés
améliorées ?
Oui 32 91,4
Non 3 8,6
Si oui, quelle était la
source de provenance
de ces variétés
améliorées ?
INERA 1 3,1
ONG/PROJET 29 90,6
SENACEM 2 6,3
Total 32 100%
TOTAL 35 100,0
Utilisez-vous
régulièrement les
Oui 0 0,0
Non 35 100,0

36

variétés améliorées ? Total 35 100,0
Si non, pourquoi ? Manque d’information sur l’existence
de la variété
4 11,4
Coût élevé 10 28,6
Manque de centre d’approvisionnement
au niveau local
3 8,6
Carence des agri-multiplicateurs 4 11,4
Coût élevé, Manque de site
d’approvisionnement au niveau local
14 40,0
Total 35 100,0
Comment évaluez-vous
le rendement de votre
culture de niébé chaque
fois que vous avez
utilisé une variété
améliorée ?
Très satisfaisant 22 68,8
Satisfaisant 10 31,2
Total 32 100,0
Le tableau 7 présente les résultats concernant la connaissance, l’utilisation et la perception des
variétés améliorées de niébé chez les producteurs.
La quasi-totalité des producteurs interrogés (91,4 %) connaissent les variétés améliorées, et
autant déclarent les avoir déjà utilisées au moins une fois. Parmi ceux-ci, la majorité (90,6 %)
s’est approvisionnée en semences améliorées via des ONG ou projets agricoles, 6,3 % par le
SENASEM, et seulement 3,1 % auprès de l’INERA.
Cependant, aucun producteur ne les utilise de manière régulière. Les freins à l’adoption
durable de ces variétés sont multiples : 40 % évoquent à la fois un coût élevé et un manque
de centre d’approvisionnement local, 28,6 % soulignent le coût élevé seul, 11,4 % dénoncent
un manque d’information sur l’existence de ces variétés et une carence des agri-
multiplicateurs, tandis que 8,6 % pointent uniquement l'absence de centre local
d’approvisionnement.
En termes de rendement, les producteurs qui ont utilisé ces variétés améliorées jugent
majoritairement leurs performances très satisfaisantes (68,8 %), tandis que 31,2 % les
trouvent satisfaisantes.

37

Tableau 8 : Représentation des résultats selon l’usage des équipements mécanisés
Variable Modalité Fréquence Pourcentage
Utilisez-vous les
équipements mécanisés
pour le travail du champ ?
Oui 0 0,0
Non 35 100,0
Total 35 100,0
Si non, pourquoi ?
Coût élevé et difficulté
d'approvisionnement dans notre milieu
7 20
Indisponibilité d’équipement mécanisé
dans notre milieu
14 40
La main d’œuvre 5 14,3
Faible superficie 2 5,7
Minimiser les dépenses 7 20
35 100,0
Le tableau 8 présente les résultats relatifs à l’utilisation des équipements mécanisés par les
producteurs dans le travail de leurs champs de niébé.
Aucun des producteurs interrogés (0 %) n’utilise d’équipements mécanisés pour le travail de
la terre.
Parmi les raisons évoquées, 40 % expliquent cette absence par l’indisponibilité des
équipements dans leur milieu, 20 % par le coût élevé et la difficulté d’approvisionnement, et
un autre 20 % préfèrent cette situation pour minimiser les dépenses. D’autres motifs incluent
la disponibilité de la main-d’œuvre (14,3 %) et la faible superficie des exploitations (5,7 %).
Tableau 9 : Présentation des resultats selon les recommandations des
producteurs
Variable Modalités Fréquence Pourcentage
Que préconisez-vous pour
améliorer prochainement
la rentabilité ou la
Multiplier les formations et encourager
vivement la participation des femmes au
même titre que les hommes.
11 31,4

38

production de cette denrée
alimentaire ?

Nous faciliter l'accès aux variétés
améliorées à un prix envisageable pour
tout producteur et implanter un site
d’approvisionnement des variétés
améliorées au niveau local.
21 60
Disponibiliser les équipements mécanisés
et à un coût envisageable.
3 8,6
Total 35 100,0
Le tableau 9 présente les propositions formulées par les producteurs en vue d’améliorer la
rentabilité et la production du niébé.
La majorité des producteurs (60 %) préconisent de faciliter l’accès aux variétés améliorées,
notamment en proposant des prix abordables et en implantant des sites d’approvisionnement
au niveau local.
Par ailleurs, 31,4 % recommandent de multiplier les formations et d’encourager la
participation des femmes au même titre que les hommes dans les activités agricoles.
Enfin, 8,6 % suggèrent de rendre les équipements mécanisés disponibles à un coût
accessible.
3.2 Discussion
Les résultats montrent que la majorité des producteurs de niébé de la commune de Lukalaba
sont des adultes âgés de 46 à 55 ans, souvent mariés, et majoritairement avec un niveau
d’instruction relativement faible. Ce profil traduit une population agricole expérimentée mais
à faible niveau d’alphabétisation. Cette caractéristique peut constituer un frein à l’accès à
l’information technique et à l’adoption des innovations agricoles modernes.
Des études similaires ont été rapportées au Sénégal par Sow, Ndiaye et Ba (2022), qui
indiquent que la majorité des producteurs de niébé sont analphabètes, ce qui limite leur
capacité à adopter de nouvelles technologies.
27
De même, Silamana (2016) au Burkina Faso a
montré que le faible niveau d’éducation constitue un facteur déterminant du retard dans

27
Sow, A., Ndiaye, A., & Ba, C. (2022). Adoption of improved cowpea varieties in Senegal : Constraints and
perspectives. FAO AGRIS Database.

39

l’adoption des variétés améliorées.
28
Ces résultats concordent avec ceux de l’Institut
International d’Agriculture Tropicale (IITA, 2020), qui souligne que le déficit de formation et
de vulgarisation demeure un obstacle majeur à la modernisation de la production du niébé en
Afrique de l’Ouest.
29

Ainsi, le profil des producteurs de Lukalaba illustre une réalité typique des zones rurales
ouest-africaines, où la transmission du savoir repose davantage sur l’expérience que sur la
formation formelle.
L’étude a révélé que l’agriculture pluviale domine la production du niébé à Lukalaba (62,8
%), et que la sécheresse est perçue comme une contrainte majeure par 54,3 % des
producteurs. Les discussions de groupe ont également mis en évidence l’effet négatif des
fortes pluies au moment de la floraison, lesquelles provoquent la chute des fleurs et réduisent
le rendement. Ces résultats témoignent d’une forte dépendance à la pluviométrie et d’une
absence quasi totale d’irrigation.
Des travaux similaires confirment la prépondérance de cette contrainte. Kamara et al. (2021)
ont souligné que les stress abiotiques, notamment la sécheresse et les irrégularités
pluviométriques, représentent l’un des principaux obstacles à la productivité du niébé en
Afrique subsaharienne.
30
De même, Ehlers et Hall (2017) ont observé que les rendements du
niébé restent largement inférieurs à leur potentiel en raison des fluctuations climatiques et du
manque d’infrastructures hydrauliques adaptées.
31

L’absence d’irrigation dans la commune de Lukalaba, combinée à la variabilité
pluviométrique, confirme l’idée que le niébé, bien que réputé résistant à la sécheresse,
demeure vulnérable en l’absence de stratégies de gestion de l’eau (FAO, 2019).
32

Concernant les variétés améliorées, les résultats ont montré que 91,4 % des producteurs
connaissent les variétés améliorées et en ont déjà utilisé, mais sans régularité. Les principales
raisons évoquées sont le coût élevé des semences et l’absence de points de distribution locaux.

28
Silamana, B. (2016). Socio-economic and institutional determinants of adoption of improved cowpea varieties
in northern Burkina Faso. Asian Journal of Agricultural Extension, Economics & Sociology, 14(2), 1-13.
29
IITA. (2020). Cowpea production constraints and improvement strategies in West Africa. IITA, Ibadan.
30
Kamara, A. Y., Ewansiha, S. U., & Ajeigbe, H. A. (2021). Constraints and prospects of improving cowpea
productivity. Frontiers in Plant Science, 12
31
Ehlers, J. D., & Hall, A. E. (2017). Cowpea (Vigna unguiculata L. Walp.) adaptation to drought. Field Crops
Research, 200, 100-107.
32
FAO. (2019). Managing water scarcity for sustainable agriculture. FAO Land and Water Discussion Paper

40

Ces observations soulignent la dépendance des producteurs aux dons ou subventions des
ONG et projets agricoles.
Des constats similaires ont été faits dans plusieurs pays ouest-africains. Manda et al. (2019)
ont montré qu’au Nigeria, malgré une forte sensibilisation, seuls 38 % des producteurs
utilisaient régulièrement les variétés améliorées en raison de leur coût et de la faible
disponibilité.
33
Sow et al. (2022) ont également observé au Sénégal que les taux d’adoption
demeurent faibles, surtout après le retrait des projets distributeurs.
34
Par ailleurs, Karikari et
al. (2023) ont souligné que les contraintes socio-économiques, telles que la pauvreté et
l’absence de circuits de distribution, réduisent la pérennité de l’adoption des innovations.
35

Ces résultats laissent penser que la problématique de l’accès durable aux variétés améliorées à
Lukalaba est d’ordre institutionnel et économique, plutôt que technique. Le manque de
centres d’approvisionnement et le coût du transport, souvent supérieur au prix des semences,
constituent des obstacles majeurs à la diffusion continue de ces variétés.
En rapport avec les contraintes pathologiques et entomologiques, les résultats de l’enquête
indiquent que tous les producteurs de niébé de Lukalaba sont confrontés à des maladies et à
des ravageurs. Les symptômes les plus observés sont les taches foliaires, les trous sur les
feuilles et le flétrissement des plants. Les producteurs ont recours à des extraits aqueux de
plantes biopesticides (neem, papayer, ail, piment) comme principales méthodes de lutte, alors
que l’usage de produits phytosanitaires chimiques reste marginal.
Ce choix s’explique par la disponibilité locale de ces plantes, leur coût réduit et une
sensibilisation accrue aux pratiques écologiques. Toutefois, leur efficacité demeure variable,
ce qui pourrait justifier la persistance des pertes de rendement.

33
Manda, J., Alene, A. D., & Tufa, A. H. (2019). Adoption and impacts of improved
cowpea varieties in Nigeria. Journal of Agricultural Economics, 71(1), 165-183.
34
Sow, A., Ndiaye, A., & Ba, C. (2022). Adoption of improved cowpea varieties in Senegal : Constraints and
perspectives. FAO AGRIS Database.
35
Karikari, S., Danso, A., & Abubakari, A. (2023). Cowpea cropping systems and production constraints in
Ghana. CABI Agriculture and Bioscience, 4(18), 1-14.

41

Ces résultats concordent avec ceux de Kamara et al. (2021), qui rapportent que les maladies
fongiques, les ravageurs et les attaques d’insectes au champ et au stockage constituent les
principales contraintes biotiques de la culture du niébé en Afrique de l’Ouest.
36

Ainsi, la prédominance des biopesticides dans la commune de Lukalaba traduit à la fois un
manque d’accès aux intrants chimiques et une volonté locale d’adopter des pratiques de
protection plus durables, bien qu’encore perfectibles.
Pour ce qui est de l’utilisation des engrais et de la mécanisation, l’étude a montré qu’aucun
producteur n’utilise d’engrais chimiques ou organiques, estimant que les sols sont
naturellement fertiles, et qu’aucun ne dispose d’équipement mécanisé pour la préparation ou
l’entretien des champs. Ces pratiques traduisent une agriculture manuelle à faible intensité
technologique.
Cependant, Bationo et Mokwunye (2019) affirment que la non-utilisation d’engrais, même
organiques, réduit progressivement la fertilité des sols et compromet la durabilité de la
production.
37
L’absence d’équipements mécanisés, souvent attribuée à leur coût élevé et à leur
indisponibilité en milieu rural, constitue également un frein majeur à la productivité (FAO,
2018).
38

Ces observations suggèrent que la modernisation de la production du niébé à Lukalaba
nécessite une approche intégrée combinant la promotion d’intrants abordables, l’introduction
d’outils mécanisés adaptés et la sensibilisation à la gestion durable de la fertilité des sols.
En définitif, les résultats obtenus permettent de confirmer les hypothèses de recherche. En
effet, la dépendance à la pluie, la faible utilisation des variétés améliorées, les contraintes
techniques et biologiques identifiées, ainsi que la faible mécanisation, expliquent largement
les fluctuations de la production et de la rentabilité du niébé dans la commune rurale de
Lukalaba.

36
Kamara, A. Y., Ewansiha, S. U., & Ajeigbe, H. A. (2021). Constraints and prospects of improving cowpea
productivity. Frontiers in Plant Science, 12.
37
Bationo, A., & Mokwunye, A. (2019). Soil fertility management for sustainable agriculture in Africa.
Springer.
38
FAO. (2018). Agricultural mechanization: A key input for sub-Saharan Africa smallholders. FAO
Publications.

42

L’objectif général d’identification des contraintes a été atteint, puisqu’il a permis de dresser
un diagnostic participatif complet englobant les dimensions climatiques, techniques,
biologiques, économiques et institutionnelles. Ces résultats corroborent les observations de
l’IITA (2020), qui souligne que les faibles rendements du niébé en Afrique subsaharienne
résultent de l’interaction de contraintes multiples plutôt que d’un facteur isolé.
39


39
IITA. (2020). Cowpea production constraints and improvement strategies in West Africa. IITA, Ibadan.

43

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude consacrée à l’analyse participative des contraintes de la production du
niébé (Vigna unguiculata (L.) Walp.) dans la commune rurale de Lukalaba, il ressort que cette
culture, bien qu’elle occupe une place essentielle dans la sécurité alimentaire et dans
l’économie locale, demeure confrontée à de nombreuses difficultés qui limitent fortement son
rendement et sa rentabilité. Les résultats obtenus ont confirmé que la variabilité de la
production et des prix observée sur les marchés locaux est principalement liée à la persistance
de contraintes techniques, organisationnelles et socioéconomiques.
L’enquête menée sur le terrain a mis en évidence plusieurs facteurs défavorables : la
dépendance à la pluie, la non-utilisation des semences améliorées, la faible mécanisation,
l’absence d’engrais organiques ou minéraux, l’insuffisance de la formation des producteurs
ainsi que la prolifération de ravageurs et de maladies. Ces contraintes combinées expliquent la
faible productivité et la difficulté à satisfaire la demande locale, ce qui se répercute
directement sur les fluctuations saisonnières des prix.
L’approche participative adoptée au cours de cette recherche a permis d’impliquer activement
les producteurs dans l’identification des difficultés et l’analyse de leurs causes. Ce processus a
favorisé une meilleure compréhension partagée des enjeux et suscité une réelle volonté
d’amélioration des pratiques agricoles. Il apparaît désormais indispensable que les
producteurs privilégient l’utilisation de variétés améliorées, reconnues pour leur résistance et
leur rendement élevé, et qu’ils envisagent des systèmes mixtes de production intégrant des
techniques de gestion de l’eau, afin de réduire leur dépendance à la seule agriculture pluviale.
L’usage d’engrais organiques et l’adoption de pratiques culturales respectueuses de la fertilité
des sols constituent également des voies prometteuses vers une agriculture plus durable.
Le renforcement des capacités techniques des agriculteurs demeure une condition essentielle à
l’amélioration de la productivité. Les autorités compétentes gagneraient à organiser
régulièrement des formations sur les bonnes pratiques agricoles, les techniques culturales
adaptées et la conservation des produits après récolte. L’implication active des femmes dans
ces programmes constitue par ailleurs un levier incontournable pour le développement
agricole local. De même, la mise en place de centres d’approvisionnement en semences et
intrants de qualité au niveau des milieux ruraux, associée à une réduction du prix de ces
intrants, permettrait un meilleur accès aux innovations agricoles.

44

Les agents de vulgarisation ont, eux aussi, un rôle déterminant à jouer dans la diffusion des
connaissances techniques et des innovations issues de la recherche. Leur accompagnement
régulier auprès des producteurs favoriserait une adoption plus large et plus efficace des
pratiques améliorées. Enfin, la poursuite des recherches sur la filière niébé, notamment en ce
qui concerne les aspects économiques, environnementaux et technologiques, offrirait des
perspectives d’amélioration continue et durable.
En somme, l’étude a permis de mettre en lumière les principales contraintes techniques qui
freinent la production du niébé à Lukalaba, tout en proposant des pistes concrètes d’action
pour en accroître la productivité. Si les efforts conjoints des producteurs, des autorités locales,
des agents de vulgarisation et des chercheurs sont maintenus, cette culture pourra pleinement
jouer son rôle stratégique dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et dans la promotion
d’une agriculture durable dans la province du Kasaï Oriental.

xvi

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. (Kay, D.E. 1979, Food legumes, Tropical products institute, London)
2. (Faris, D.G. (1964, 1965). The origin of evolution of the cultivated forms of Vigna
sinensis. Euphytica)
3. (Steele, W.M. (1976). Cowpeas: Origin, taxonomy and morphology. In Proceedings of
the first IITA Grain Legume Improvement Workshop)
4. (Rawal, K.M. (1975). Natural hybridization among African wild species of Vigna
unguiculata. Euphytica, 24, 699–707.)
5. (Ehlers, J.D. & Hall, A.E. (1997). Cowpea (Vigna unguiculata L. Walp.). Advances in
Agronomy, 57, 1–46.)
6. (Dr. Ir. Charlotte ZOUNDJI, Phytotechnie spéciale des légumineuses : cas du niébé.
pp. 13-23)
7. (1. Tshibamba Mukendi John (2023), Cours de Phytotechnie spéciale Bac+2 FSA,
UOM, P.)
8. (Alidou Sawadogo, Juin 2009, Evaluation de la production du niébé (Vigna
unguiculata (L.) Walpers) en condition de stress hydrique : contribution au
phénotypage et à la sélection du niébé pour la résistance à la sécheresse, p.3)
9. (Tshibamba Mukendi John, 2023, Phytotechnie spéciale Bac+2 FSA, UOM, p….)
10. (IITA, (2020), Guide sur la production du niébé en Afrique de l’Ouest, pp. 5-6)
11. (Pasquet, R.S., & Baudoin, J-P (1997). Le niébé. In A. Charrier et Al. (Eds),
l’amélioration des plantes tropicales (p.483). CIRAD/ORSTOM/Quae)
12. (IITA, Manuel de formation sur la production et la transformation du niébé et du soja,
P.9)
13. (Anonyme, Juin 2012, module de production végétale : Fiche 2 - la culture du niébé,
CELCOR/PADYP)
14. (IITA, (2020), Guide sur la production du niébé en Afrique de l’Ouest, pp. 28-42)
15. (Google Maps, Données cartographiques, 2025)
16. (Mindat. (2024). Lukalaba, Tshilenge, Kasaï Oriental, Democratic Republic of the
Congo )
17. (Mindat. (2024). Lukalaba, Tshilenge, Kasaï Oriental, Democratic Republic of the
Congo )

xvii

18. (Soil and Terrain Database of Central Africa (SOTERCAF, ISRIC/UGent/FAO) –
cartographie SOTER pour RD. Congo, Burundi, Rwanda (version 2006) : Base
cartographique principale pour repérer l’unité SOTER couvrant LUKALABA) ;
19. (Omassombo Tshionda Jean, 2014, Monographie du Kasaï oriental.) ;
20. (Banque Africaine de Développement (AfDB), (2023). Etude d’impact
environnemental et social du projet ETDS Kasaï oriental et Lomami. Abidjan :
BAD) ;
21. (Sow, A., Ndiaye, A., & Ba, C. (2022). Adoption of improved cowpea varieties in
Senegal : Constraints and perspectives. FAO AGRIS Database)
22. (Silamana, B. (2016). Socio-economic and institutional determinants of adoption of
improved cowpea varieties in northern Burkina Faso. Asian Journal of Agricultural
Extension, Economics & Sociology, 14(2), 1-13.) ;
23. (IITA. (2020). Cowpea production constraints and improvement strategies in West
Africa. IITA, Ibadan.) ;
24. (Kamara, A. Y., Ewansiha, S. U., & Ajeigbe, H. A. (2021). Constraints and prospects
of improving cowpea productivity. Frontiers in Plant Science, 12) ;
25. (Ehlers, J. D., & Hall, A. E. (2017). Cowpea (Vigna unguiculata L. Walp.) adaptation
to drought. Field Crops Research, 200, 100-107.);
26. (FAO. (2019). Managing water scarcity for sustainable agriculture. FAO Land and
Water Discussion Paper);
27. (Manda, J., Alene, A. D., & Tufa, A. H. (2019). Adoption and impacts of improved);
28. (Sow, A., Ndiaye, A., & Ba, C. (2022). Adoption of improved cowpea varieties in
Senegal : Constraints and perspectives. FAO AGRIS Database.);
29. (Karikari, S., Danso, A., & Abubakari, A. (2023). Cowpea cropping systems and
production constraints in Ghana. CABI Agriculture and Bioscience, 4(18), 1-14.);
30. (Kamara, A. Y., Ewansiha, S. U., & Ajeigbe, H. A. (2021). Constraints and prospects
of improving cowpea productivity. Frontiers in Plant Science, 12.) ;
31. (Bationo, A., & Mokwunye, A. (2019). Soil fertility management for sustainable
agriculture in Africa. Springer.) ;
32. (FAO. (2018). Agricultural mechanization: A key input for sub-Saharan Africa
smallholders. FAO Publications) ;
33. ( IITA. (2020). Cowpea production constraints and improvement strategies in West
Africa. IITA, Ibadan)

xviii








Annexes

xix

I. Questionnaire d’enquête
Sujet : « Analyse participative des contraintes de la production du niébé (Vigna unguiculata
(L) Walp) dans la commune rurale de Lukalaba ».
Par MBANGUDILA FWELA Jacques
N° Variable Modalités Choix
CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
O1 SEXE Homme
Femme
02 Age 18 à 25 ans
26 à 35 ans
36 à 45 ans
46 à 55 ans
56 à 65 ans
66 ans ou plus
03 Etat-civil Marié
Célibataire
Divorcé
Veuf/Veuve
04 Niveau d’étude Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieur
05 Expérience dans la production Moins de 3 ans
3 à 6 ans
7 à 10 ans
11 à 18 ans
19 à 25 ans
25 ans ou plus
06 Superficie de votre exploitation Moins de 0,5 ha
0,5 à 1 ha
1 à 2 ha
Plus de 2 ha

xx

CONNAISSANCES GENERALES SUR LES CONTRAINTES DE LA PRODUCTION
01 Avez-vous déjà fait face aux maladies
dans la culture du niébé?
Oui
Non
02 Par quels symptômes déclarez-vous vos
cultures de niébé malade ?
Tâches foliaires
Trous sur les surfaces foliaires
Chute foliaire ?
Flétrissement de la plante
03 Que faites-vous lorsque vous constatez
que certains plants de niébé dans votre
champ présentent des signes
pathologiques ?
Utilisation des produits
phytosanitaires

Elimination des plants infectés
Irrigation et désherbage
04 D’où tirez-vous vos techniques de
lutte ?
Agent de vulgarisation
(INERA/Etat)

ONG/PROJET
Producteur expérimenté
05 Avez-vous déjà fait face aux
ravageurs ?
Oui
Non
06 A quel moment vous faites le plus face
aux ravageurs ?
Pendant la germination
Pendant la période de préfloraison
Pendant la floraison ou la période
florale
Au moment de la
fructification/Remplissage des
gousses
Pendant le stockage
07 Avez-vous déjà suivi une formation sur
la conduite culturale du niébé ?
Oui
Non
08 Quelles techniques utilisez-vous pour
lutter contre les ravageurs ?
Utilisation des produits chimiques de
synthèse ou des produits phytosanitaires ?
Oui
Non
Aucune technique
Oui

xxi

Non
Utilisation des plantes biopesticides
Oui
Non
09 Comment évaluez-vous la rentabilité de
votre culture de niébé après avoir mis
en pratique les différentes techniques
apprises ?
Très satisfaisant
Satisfaisant
Moyennement satisfaisant
Peu satisfaisant
Pas du tout satisfaisant
10 Quel est le système d’alimentation de
l’eau en eau dans vos cultures de
niébé ?
La pluie
L’irrigation
Le système mixte
11 La sécheresse est-ce une contrainte
majeure dans votre champ de niébé ?
Oui
Non
Partiellement
12 Utilisez-vous les engrais ? Oui
Non
13 Si non, pourquoi ?


14 Connaissez-vous les variétés
améliorées du niébé ?
Oui
Non
15 Avez-vous déjà utilisé les variétés
améliorées du niébé ?
Oui
Non
16 Utilisez-vous régulièrement les variétés
améliorées du niébé ?
Oui
Non
17 Si non, pourquoi ? Manque d’information sur
l’existence de la variété améliorée

Coût élevé
Difficulté d’approvisionnement
Carence des agrimultiplicateurs
Manque de centre de distribution au
niveau local
18 Si vous en avez déjà utilisé quelle était
la source ?
SENASEM
ONG/PROJET

xxii

INERA
19 Quelle différence de rendement de
rendement avez-vous noté lorsque vous
avez utilisé ces variétés ?
Cycle végétatif court
Résistance entomopathologique
Plus de 85% des gousses remplies
20 Comment évaluez-vous le rendement
avec les variétés améliorées ?
Très satisfaisant
Satisfaisant
Moyennement satisfaisant
Peu satisfaisant
Pas du tout satisfaisant
21 Utilisez-vous les équipements
mécanisés
Oui
Non
22 Que préconisez-vous pour améliorer
prochainement la rentabilité ou la
production de cette denrée alimentaire ?