Allah a dit : « Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples. L’homme, cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. » - Al-Kahf, 54 -
Les exemples marquent plus facilement l'esprit des gens que des explications purement théo...
Allah a dit : « Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples. L’homme, cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. » - Al-Kahf, 54 -
Les exemples marquent plus facilement l'esprit des gens que des explications purement théoriques. Pour cela Allah donne des exemples au coran pour clarifier une idée abstraite, et la rendre plus compréhensible en l'illustrant de manière concrète, pour appuyer une idée, un raisonnement ou une affirmation, rendant l'argument plus convaincant. En somme, donner un exemple, c’est transformer l’abstrait en concret, le général en spécifique, pour rendre le message plus clair, convaincant et mémorable.
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Added: Oct 03, 2025
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Slide Content
SÉRIE : COMMENT RENOUVELER VOTRE FOI
THAMI CHAMI THAMI
1
Sommaire
Rappel.......................................................................................................................................2
Dédicace...................................................................................................................................4
Introduction...............................................................................................................................5
La question est la clé de la connaissance.................................................................................7
Philosophe de l’illusion..............................................................................................................9
La sagesse du mal naturel.......................................................................................................12
L’absurdité du mal comportementale.......................................................................................18
2
Rappel
Allah dit: «Et rappelle, car le rappel profite aux croyants. » - Adh-Dhariyat 55 -
Pour mieux éclairer le rappel posons une interrogation fondamentale : l’Homme est-il soumis au
destin ou responsable de ses propres actes ?
Une des réponses se trouve dans ce verset coranique: « En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un
peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. » - Ar-
Ra’d, 11 - Ce verset constitue un appel profond à chaque musulman pour transformer sa mentalité en
vue de changer son propre état, seul moyen de sortir du cercle vicieux du retard intellectuel.
Allah a fait de l’évolution une loi universelle et a doté l’être humain d’une volonté et d’une capacité de
l’opérer. L’évolution, en tant que moteur inné pousse l’Homme à progresser dans tous les domaines
de la vie, à corriger son cheminement civilisationnel et à améliorer son existence. Cependant, ce
processus exige une volonté agissante et une mise en œuvre concrète.
Une telle transformation commence par le renouvellement des idées et des perceptions, car celles-ci
influencent la compréhension de la réalité. Cette tâche nécessite une libération de l’ignorance,
considérée comme l’un des pires fléaux de l’humanité. Allah nous exhorte ainsi à ignorer les
ignorants. Le Très-Haut dit : « Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est
convenable et éloigne-toi des ignorants. » - Al-A’raf, 199 -
L’ordre : « éloigne -toi » signifie ne pas prêter attention à ceux qui s’entêtent dans une opinion fausse
et illogique. Ali Ibn Abi Talib ; - qu’Allah soit satisfait de lui - disait: « Ne débats pas avec un ignorant,
car il te vaincra par son ignorance. » L’objectif de cette réflexion est d’inciter les musulmans à
combattre l’ignorance et à rechercher une connaissance fondée sur des preuves claires et des
arguments solides. Cela permet de passer d’une foi héritée à une foi éclairée qui puise sa force dans
des certitudes rationnelles. Le Prophète - paix et salut sur lui - a dit: « La foi s’use dans le cœur de
l’un d’entre vous, comme le tissu s’use. Demandez donc à Allah d’évoluer votre foi. » - Rapporté par
At-Tabarani - Cette évolution ne peut s’accomplir que par la quête de savoir, source de connaissance
d’Allah. Le Très-Haut dit: « Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes,
Puissant et Pardonneur. » - Fatir 28 -
La véritable connaissance évolue celui qui la possède en le rapprochant de son Seigneur, car plus la
compréhension de la création s’approfondit, plus la foi s’intensifie. C’est pourquoi Allah commande à
Son Prophète - La paix et la bénédiction soient sur lui - de demander davantage de science: « Et dis:
Mon Seigneur. Accroît mon savoir. » - Taha 114 - Ce commandement s’adresse à tous les croyants,
car rien n’est plus précieux que le savoir, qui évolue les Hommes en dignité et en piété. Le Très-Haut
dit: « Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah
est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » - Al-Mujadila 11 -
L’évolution de la foi repose sur la compréhension de la place centrale du savoir dans la vie individuelle
et collective. Le savoir offre une signification spirituelle, morale et esthétique, tout en insufflant paix
et sérénité. Il est une obligation pour chaque musulman, car c’est par lui que la religion se développe.
Le Prophète -paix et salut sur lui - a affirmé: « Allah enverra à cette communauté, à la fin de chaque
siècle, quelqu’un qui renouvellera sa religion.» - Rapporté par Abu Dawud -
Le renouvellement de la religion signifie s’efforcer de rectifier ce qui a été modifié ou dévié dans la
compréhension de la croyance pour réformer les dérives dans la relation des croyants avec leur foi,
3
en raison de l’ignorance répandue et de la culture religieuse pleine de contradictions. Cela ne signifie
en aucun cas un changement, une diminution ou une augmentation .dans les fondations de la religion.
Allah dit: «Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et
J’ai agréé l’Islam comme religion pour vous. » - Al-Maïda 3 -
Le sens de : « J’ai parachevé pour vous votre religion » ne signifie pas que la religion était incomplète
et qu’elle a ensuite été complétée. L’intention est plutôt l’achèvement de la transmission de la vérité et
de la législation divine. Allah dit: « Et ceux qui ne croient pas disent: Pourquoi n’a-t-on pas fait
descendre sur lui le Coran en une seule fois. Nous l’avons révélé ainsi pour raffermir ton cœur. Et
Nous l’avons récité soigneusement Et ils ne t’apporteront aucune parabole, sans que Nous ne
t’apportions la vérité avec la meilleure interprétation. » Al-Furqan 32 -
La sagesse divine a voulu que la construction doctrinale se fasse progressivement, pour permettre
son enracinement dans les esprits et sa stabilisation dans les cœurs. Ainsi, les législations révélées
successivement traitaient les affaires selon leur contexte et leur moment. Une fois l’ensemble des
préceptes issus du Coran et de la Sunna transmis, ils sont devenus complets et suffisants pour guider
la communauté dans ses pratiques cultuelles, ses interactions sociales et tous les aspects de sa vie.
C’est cela le sens de l’achèvement de la religion. Allah dit également : « Chercherai-je un autre juge
qu’Allah, alors que c’est Lui qui a fait descendre vers vous ce Livre bien exposé. Ceux auxquels Nous
avons donné le Livre savent qu’il est descendu avec la vérité venant de ton Seigneur. Ne sois donc
point du nombre de ceux qui doutent. Et la parole de ton Seigneur s’est accomplie en toute vérité et
équité. Nul ne peut modifier Ses paroles. Et Il est l’audient, l’Omniscient Al-An’am 114-115 -
L’évolution de la pensée est la clé de corriger les enseignements religieux. Si une pensée
déconnectée de la raison engendre une confusion entre ce qui relève de l’imitation et ce qui
nécessite un effort de réflexion. Celui qui aspire à un renouveau doit comprendre que la
connaissance du contexte est aussi essentielle que celle des textes. L’application erronée des textes
au contexte ou vice versa, ne résoudra aucun problème et pourrait même nuire à la perception des
textes eux-mêmes.
Pour conclure, le changement individuel et collectif passe par une transformation des mentalités et
des idées. Cela implique une compréhension équilibrée entre le texte sacré et la réalité, afin
d’accomplir un véritable progrès intellectuel et spirituel. Allah dit : « Certes, ce Coran guide vers ce
qu’il y a de plus droit, et il annonce aux croyants qui font de bonnes œuvres qu’ils auront une grande
récompense. » - Al-Isra, 9 -
Qu’Allah nous guide, ainsi que vous, vers ce qu'Il aime et agrée.
4
Dédicace
À mes chers êtres les plus proches de mon cœur, la prunelle de mes yeux et la joie de ma vie, des
descendants qui manifestent leurs bonnes qualités en tout temps par la volonté de leur Seigneur, je
vous adresse ma satisfaction sincère et mes prières les plus authentiques. À ma compagne de vie et
à ma sœur de l'âme, je dédie mes prières les plus ferventes pour la miséricorde et le pardon. À eux,
j'offre chaque mot que j’ai écrit en quête de l’agrément d’Allah, et chaque idée que j’ai trouvée et qui
m’a rapproché de la vérité divine. Qu'Allah nous rassemble tous dans ce qu'Il aime et agrée, et qu'Il
nous accorde à moi et à vous le bonheur dans les deux mondes. Il est capable de faire ce qu’Il veut et
est digne d’exaucement.
Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille
et ses compagnons.
Que vous demeuriez sous la protection et la garde d'Allah.
5
Introduction
Allah a dit : « Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes
d’exemples. L’homme, cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. » - Al-Kahf, 54 -
Les exemples marquent plus facilement l'esprit des gens que des explications purement théoriques.
Pour cela Allah donne des exemples au coran pour clarifier une idée abstraite, et la rendre plus
compréhensible en l'illustrant de manière concrète, pour appuyer une idée, un raisonnement ou une
affirmation, rendant l'argument plus convaincant. En somme, donner un exemple, c’est transformer
l’abstrait en concret, le général en spécifique, pour rendre le message plus clair, convaincant et
mémorable.
Cependant, en raison de son entêtement et de sa prétention, l'Homme peut négliger tout cela et
s'engager dans la controverse. Dans ce cas, il est nécessaire d'adopter un dialogue constructif
comme méthode de pensée et d'approche pour ajuster la perception afin qu'elle corresponde à la
vérité, en se fondant sur des preuves claires et des arguments convaincants. Cette tâche relève de la
connaissance humaine, basée sur diverses sciences, dont la philosophie, qui n'est pas
intrinsèquement athée ni conduit nécessairement à l'athéisme. Il n'est donc pas logique de
considérer la philosophie comme on considérerait l'athéisme ou de la voir comme une voie évidente
vers celui-ci. Or la philosophie et religion s'intéressent toutes deux aux questions existentielles dans
toutes ses dimensions. Cela signifie qu'il est possible de concilier la véritable philosophie et la
logique coranique.
Cependant, certains philosophes, en raison de leur confusion et de leurs limites intellectuelles, se
sont laissés entraîner dans une philosophie de l'illusion, construite sur une connaissance conjecturale
et des raisonnements sophistiques qui ne s'accordent pas avec la sagesse et la rationalité. Ces
raisonnements reposent sur des arguments fallacieux et des illusions créées pour tromper, utilisant
une logique trompeuse pour inverser la vérité en illusion, et produisant des conclusions incorrectes
difficiles à contester en raison de leur efficacité à convaincre, donnant ainsi l'illusion que ces
arguments sont des vérités indéfendables.
De cette façon, les promoteurs de la philosophie de l'athéisme ont réussi à propager un scepticisme
absolu, commençant et se terminant par le déni de l'existence d’Allah et de Ses attributs suprêmes.
C'est une approche partiale qui déforme la véritable logique coranique, en lui attribuant une
étonnante apparence philosophique pour combler le vide avec des certitudes d'ignorance et des
postulats d'abrutissement, et en attaquant les caractéristiques distinctives qui le distinguent des
autres conceptions. Ces caractéristiques sont multiples mais se regroupent en une seule : la
caractéristique divine, signifiant que c'est de la part d’Allah, avec toutes Ses spécificités et ses
qualités.
Sayyid Qutb, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde, écrit dans son livre "Les caractéristiques de la
conception islamique et ses éléments constitutifs" :« La divinité est la première caractéristique de la
conception islamique et également la source de ces caractéristiques. C'est une conception croyante
révélée par Le Plus-Puissant, confinée à la source, sans dépendre d'une autre. Cela la distingue des
conceptions philosophiques, qui sont créées par la pensée humaine autour de la vérité divine, de la
vérité cosmique ou de la vérité humaine, et des relations entre ces vérités, et également des
croyances païennes, qui sont créées par les émotions, les visions et les illusions humaines. »
6
La logique coranique possède une méthode qui s'harmonise avec la raison humaine, et rend ses
versets des preuves cohérentes avec la logique innée, sans contenir de jugements qui paralysent
l'esprit ou l'empêchent d'acquérir plus de savoir. Elle prépare pour l'Homme un chemin simplifié vers
l'acceptation et l'engagement en harmonie avec les exigences de la révélation sage, facilitant ainsi la
disponibilité d'une preuve décisive et suffisante selon son niveau intellectuel. Elle ne se livre pas aux
arguments complexes et aux controverses comme la philosophie de l'illusion, mais elle accepte le
raisonnement intellectuel et appelle à la réflexion et à la méditation, en n'acceptant rien sans preuve
ou argument. Allah dit : «N’est-ce pas Lui qui commence la création, puis la refait, et qui vous nourrit
du ciel et de la Terre. Y a-t-il donc une divinité avec Allah ? Dis : Apportez votre preuve, si vous êtes
véridiques . » - An-Naml 64 - D'après Abû Hurayra - que Dieu l'agrée - il a rapporté que le Messager
d’Allah - paix et salut sur lui - a dit : « La sagesse est la quête perdue du croyant, où qu'il la trouve, il
en a plus droit » - rapporté par At-Tirmidhi -
Le hadith encourage le croyant à rechercher et à mettre en pratique la sagesse, peu importe sa
source, car il en est le plus méritant. De même, tout comme il a abordé les différents aspects de la vie
comme un ensemble complet, guidant ses fondements vers l'acquisition totale de la connaissance
pour en faire une mesure de la vérité et une base intellectuelle incitant l'Homme à une diversité de
connaissances et à une introspection pour saisir la vérité et s'y conformer, il ne se limite pas, lors de
la présentation des vérités, à une simple argumentation intellectuelle. Il examine également les leçons
et démontre les conséquences. Cela est dû au fait que son but est la guidance, qui ne se réalise que
par l'effort et la détermination à surmonter tous les obstacles et les dissuasions pour atteindre le
niveau des serviteurs du Miséricordieux. Le Très-Haut dit : «En vérité, dans la création des cieux et
de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués
d’intelligence qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création
des cieux et de la terre (disant): “ Notre Seigneur! Tu n’as pas créé cela en vain. Gloire à Toi! Épargne-
nous du châtiment du Feu.» - Al-Imran 190-191 -
7
La question est la clé de la connaissance
Il est bien connu que l'esprit sceptique et interrogatif est toujours enclin à la réflexion et à la
connaissance. La question fondamentale réside dans la nature même de la question. Le philosophe
américain Ralph Waldo Emerson dit : « La question est la semence du savoir. » C'est un trait inné
propre à l'être humain doté de raison et de conscience. Grâce à elle, l'interrogateur passe de la
conviction intuitive de ses principes à la conviction démonstrative.
Même les anges qu’ont été créés par Le Très-Haut pour obéir uniquement quand il les informés qu'Il
va désigner l'Homme comme successeur sur terre.ils ont interrogé leur Seigneur. Allah il nous en a
informés de ça et a dit : « Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : Je vais établir sur la terre un
vicaire. Ils dirent: Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous
sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier? - Il dit: En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas » – Al-
Baqara 30 –
De la nature humaine que c'est un être questionneur, cherchant à comprendre la raison de son
existence et celle de l'univers qui l'entoure. Cette quête est innée et se manifeste indépendamment
du niveau de connaissance de chaque individu. Grâce à la question, l'individu renouvelle sa
conscience de soi en tant qu'existence, action et identité, et se rapproche progressivement de la
vérité pour l'affronter. La vérité est souvent cachée, et seul le questionnement profond, enraciné dans
la nature humaine, peut la révéler. En effet, lorsque l'on est émerveillé, on se questionne sur la cause
des choses. C'est une caractéristique innée de l'esprit, et c'est le seul moyen d'acquérir la
connaissance, car au fur et à mesure que l'on pose des questions, on découvre et comprend mieux
sa propre singularité et on avance dans sa réalisation.
Ainsi, on explore des horizons de connaissance toujours renouvelés, permettant de dépasser les
erreurs des idées figées. Pour atteindre cet objectif, le questionneur doit respecter la légitimité du
questionnement, fondée sur une réflexion logique. Cela signifie qu'il ne suffit pas de poser des
questions de manière aléatoire ou sans intention précise ;il est crucial de formuler les questions de
manière inspirante et de les aborder avec une pensée critique, plutôt qu'avec une mentalité de
soumission qui mène à la confusion et à la dispersion continue de l'esprit. Cela fait que les questions
posées restent floues et difficiles à aborder en raison des croyances préconçues, des jugements
biaisés et des interprétations habituelles qui renforcent une culture de la transmission passive. Le fait
de se contenter des réponses toutes faites et du patrimoine intellectuel jusqu'à l'extrême de la
sacralisation fait que la pensée se perd, lorsqu'elle accepte le courant dominant et les normes
établies sans exercer son pouvoir naturel de questionner, de douter et de critiquer.
Cela restreint le flux de questions stimulantes nécessaires pour atteindre une compréhension plus
profonde de la vérité, qui est susceptible d'avoir plusieurs interprétations. Sans questionnement,
l'Homme reste un récepteur passif des idées dominantes et préconçues, et il y a une grande
différence entre recevoir une réponse comme une simple information et la rechercher activement
pour en faire une connaissance personnelle qui inspire confiance après l'effort du questionnement.
Bien entendu, il y a une différence marquée entre une question louable dont le but est de révéler la
vérité, d’en montrer les signes et de l’appeler, et une question blâmable dont l'objectif est d’obscurcir
la lumière de la vérité, de la troubler et de détourner les gens de celle-ci, malgré l'existence de
preuves claires, d’arguments convaincants et de nombreux versets évidents. Il semble que la
question :« Pourquoi Allah a-t-il créé le mal ? » ait constitué une grande problématique préoccupant
8
les philosophes, car elle représente un problème théologique et intellectuel au cœur même de
l’histoire de la philosophie ancienne et moderne. Cette question contient en elle-même une
argumentation qui navigue dans l'illusion et s’éloigne de la réalité, répandant son brouillard sur toute
pensée limitée qui ne comprend pas que la question du mal n'est pas un problème scientifique
pouvant être résolu par plus d’observation et d’expérimentation jusqu’à saisir les vérités
philosophiques qu’elle incarne mais qu’elle est plus complexe que ce que peut comprendre l’esprit
abstrait. La question du mal est plus compliquée que les classifications mentales simplistes et ne peut
être comprise qu'en sortant du domaine de l'ego en proie à l’obstination et s’identifiant à l’illusion
philosophique, de laquelle ont émergé des idées erronées enracinées dans des sophismes .
Ce type de réflexion conduit à supposer l'existence d'un monde aussi réel qu'imaginaire,
hypothétique autant que réel un monde aux caractéristiques spécifiques définies par l'athée qui
devrait être réalisé par le Créateur selon ses exigences pour que l'athée vive dans un monde idéal où
il ne souffre ni de faim, ni de nudité, ni de soif, ni de souffrances. Un monde imaginaire qui nourrit la
passion du rêve avec sa vitalité et son émerveillement permanent pour combler le vide accablant qui
transforme la vie en une légende personnelle.
Et puisque Allah n'a pas répondu à la demande de l'athée, ce dernier s’est proclamé juge, accusateur
et exécuteur, se donnant ainsi le droit de déterminer qui est Le Plus-Haut, quel est son rôle et
comment il doit se comporter. C’est une idée hérétique qui conduit à des ambiguïtés auxquelles
l’Homme peut être confronté en raison de son propre défaut et de son ignorance intrinsèque, le
conduisant à l'arrogance et à une impression de supériorité.L’ego s’aventure au-delà des limites qu’il
ne devrait pas franchir, de manière à ne laisser aucun obstacle à son ascension divine pour demeurer
différent, supérieur et exceptionnel. Il trouve son origine uniquement dans le soi étendu au-delà de la
réalité qui le confine dans un espace limité, restreint aux besoins du corps et aux perceptions
sensorielles, tout en niant les inclinations spirituelles et les idéaux.
C’est ainsi que l’idée la plus dangereuse est née : celle d’humaniser Allah en lui attribuant des
attributs humains. Cela a conduit les athées à interroger Le Plus-Puissant sur ses actions et à le
critiquer selon des critères humains contraires à la réalité de cet être. La vérité et l’illusion ne peuvent
jamais se retrouver dans une seule chose ; il est donc impossible d’élever l’illusion et de prouver sa
véracité de quelque manière que ce soit. Nous devons nous rapprocher de la vérité de ce qui est, par
notre esprit, afin de soutenir les fondements de la vérité correcte qui nous permettent d’écarter
l’illusion, pour ne pas perdre notre réalité véritable et nous débarrasser de notre subjectivité.
Échapper à ce qui est réel n'est pas vraiment la solution idéale ; le véritable moyen est d'affronter la
réalité, car cela représente ce que nous devons faire pour améliorer notre réalité. C’est ce à quoi notre
esprit doit se consacrer pour distinguer le vrai du faux, pour séparer ce qui est de ce qui devrait être,
c’est-à-dire le réel de l'idéal. Nous espérons transformer la réalité en quelque chose de meilleur que
ce qu'elle est. Mais lorsque nous nous égarons dans les labyrinthes du doute et que notre ego
devient hypertrophié, nous découvrons que nous vivons dans un monde différent de ce que nous
désirions et voulions. Nous essayons alors de philosopher sur ce que le monde devrait être, le
transformant en un univers falsifié et effrayant !
9
Philosophe de l’illusion
L'illusion est une connaissance subjective qui ne révèle rien de la vérité, car elle ne passe pas par la
chaîne de règles liées à la connaissance objective, laquelle confirme ou infirme la démonstration afin
d'expliquer un fait ou de comprendre un phénomène en se basant sur les causes et les conditions
dont il ne peut être dissocié.Toutes les formes d'illusion sont le résultat d'une question qui engendre
une conscience trompeuse offrant une image déformée de la réalité par un procédé astucieux qui ne
souffre d'aucun doute. Comme le dit Le Très-Haut: « Et quand on leur dit : 'Ne semez pas la
corruption sur la terre', ils répondent : 'Nous ne sommes que des réformateurs. En vérité, ce sont eux
les corrupteurs, mais ils ne s'en rendent pas compte. » - Al-Baqarah 11-12-
Et voici que les corrupteurs, détenteurs de raisonnements malveillants, prétendent être innocents,
affirmant que ce que l'humanité vit et observe les effusions de sang, la propagation de la pauvreté, la
misère, la détresse, la domination de l'injustice et de la tyrannie, la haine et les diverses formes de
fanatisme tout cela est attribué à une croyance qu'ils ont adoptée et qu'ils enfoncent dans l'esprit
des naïfs, en soutenant qu’Allah a été et est toujours responsable de l'existence du mal. Cette
croyance attise le doute et conduit à un déséquilibre spirituel et intellectuel chez le croyant, dont les
capacités intellectuelles ne lui permettent pas de pénétrer les labyrinthes des débats philosophiques
suscités par ces individus, qui estiment que la "problématique du mal" est une raison suffisante pour
l'athéisme.
Le philosophe grec Épicure est considéré comme le premier à avoir formulé la "problématique du
mal" à travers sa question : comment peut-il exister du mal et de la souffrance dans le monde, tout en
postulant l'existence d'un Dieu tout-puissant, omniscient et parfaitement bon ?
Sa réfutation se présente comme suit :
1- S'il existe un Dieu tout-puissant, omniscient et parfaitement bon dans le monde, alors il ne devrait
pas y avoir de mal.
2- Il existe du mal dans le monde.
3 - Donc, il n'existe pas un Dieu tout-puissant, omniscient et parfaitement bon en même temps.
Au première vue, cette argumentation "rationnelle" exprime une illusion, car elle inclut une prémisse
qui suppose la question à prouver, ce qui conduit à la déduction erronée de la vérité. Ce n'est pas une
approche philosophique logique, car la découverte de la vérité repose sur des questions abstraites
cherchant une réponse véritable qui peut être mesurée et évaluée. Il argumente avec une logique
artificielle qui relève de l'illusion et de la folie, orientant la pensée du récepteur vers des hypothèses
fermées sur elles-mêmes. Ainsi, l'athée utilise l'illusion lorsqu'il manque de preuves véritables ; son
but avec cette réfutation est de définir la nature d’Allah à travers des possibilités qui se ferment sur
elles-mêmes, en se basant sur le doute de la "problématique du mal", ce qui conduit implicitement le
récepteur à trois hypothèses :
* La première hypothèse : Dieu n'est pas exempt de défauts et d'impossibilités, et n'est pas considéré
comme étant parfaitement bon, donc il est incapable d'arrêter le mal dans le monde.
* La deuxième hypothèse : Dieu est intrinsèquement malveillant puisqu'il a permis que ces nombreux
maux résident dans le monde.
* La troisième hypothèse : Dieu n'existe pas et tout ce qui se passe est fondamentalement aléatoire et
dépourvu de sens.
10
Toutes ces hypothèses sont illusoires ; même si l'athée les répétait des milliers de fois par jour, il ne
ferait que se consommer dans une vaine distraction. Il se retrouvera toujours au même point, tournant
en rond dans une absurdité éternelle, et ne pourra jamais trouver de justification dans la chaîne des
hypothèses possibles qui pourraient expliquer pourquoi la vie est ainsi et non autrement. La
philosophie athée a remplacé l'interprétation illusoire de l'existence par une interprétation rationnelle
et téléologique des signes cosmiques, tout en annulant les autres outils cognitifs multiples qui se
complètent les uns les autres pour découvrir les vérités métaphysiques.
En effet, il est impossible pour l'être humain de définir ce qui est possible ou nécessaire dans le
monde de l'au-delà, car il s'agit d'un monde qui dépasse le cadre de la cognition rationnelle
expérimentale fondée sur la mesure démonstrative et les systèmes d'inférence conduisant à une
validation empirique. Cette philosophie a tenté de réduire la connaissance de l'univers à un point de
contradiction et de conflit pour trancher sa perspective athée.
Combien de choses possédons-nous des représentations sensorielles antérieures sans comprendre
la sagesse de leur,existence, laquelle pourrait être démontrée par toute raison saine avec les plus
simples évidences intellectuelles, car elle est en accord avec les valeurs et les principes rationnels
qui ne sont pas soumis aux opinions subjectives ou aux caprices et aux passions sous couvert de
preuves et d'arguments ?
En réalité, il ne s'agit que de sophismes et de doutes aux effets négatifs, susceptibles de troubler la
raison saine et de la détourner de la perception croyante conduisant à une conviction conceptuelle,
laquelle attribue les choses à la vérité et non l'inverse. En effet, personne ne connaît toute la vérité
sur cette existence, c’est-à-dire qu'il ne la comprend pas dans son intégralité, mais seulement à partir
de connaissances relatives résultant de ses croyances et de ses capacités intellectuelles dans le
cadre du possible. C’est ainsi que commence le débat sur la perception de la vérité.
Le croyant voit que toutes les actions d’Allah se déroulent selon Sa volonté, et Sa sagesse, tandis que
l'athée exclut tout cela et le contourne pour s'opposer à ce qui est incompatible avec sa perspective,
rejetant totalement les aspects métaphysiques simplement parce qu'ils échappent à ses outils de
perception intellectuelle. C’est un indicateur rationnel suffisant pour lui afin de proposer ses
interprétations illusoires dans le but de combler ses lacunes cognitives, pour démontrer que la
perception de l'existence est limitée au sensible et que la perception humaine est confinée à
l'intellect, rejetant la perception par évidence qui n'a pas besoin d'explication ou de justification dans
l'esprit rationnel.
L'évidence prouvera inévitablement sa véracité si toutes les capacités intellectuelles et doctrinales se
rejoignent de manière équilibrée et harmonieuse pour démontrer qu'il n'y a ni opposition ni
contradiction entre l'existence du mal et la sagesse de sa présence. Ainsi, le fait que la sagesse
échappe à nos outils cognitifs humains ne devrait pas nous amener à douter de la réalité de Très-
Haut ou à affirmer Son inexistence, car le manque de compréhension ou la méconnaissance des
dimensions et des aspects de toute question métaphysique ne devrait pas conduire à son rejet ou à
son antagonisme. Cela constitue une déduction qui va à l'encontre de la réflexion approfondie au
point de sortir de l'équilibre intellectuel, lequel appelle à l'harmonie entre les facultés cognitives. Le
bien et le mal, selon les enseignements divins, sont des possibilités abstraites et des choix moraux,
qu’Allah a facilités aux êtres humains pour qu'ils soient le sujet du libre arbitre que le Plus-Puissant
leur a accordé en distinction et en honneur par rapport aux autres êtres non raisonnables. Allah, a dit :
« Toute âme doit goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal et par le bien [à titre] de tentation.
Et c’est à Nous que vous serez ramenés. » - Al-Anbiya 35 -
Ces deux tendances existent dans l'âme humaine, et il incombe à l'Homme de purifier son âme
11
en utilisant la sagesse et le discernement qu’Allah lui a accordés pour repousser la tendance
au mal, qui provient de l'âme incitative au mal et se renforce par les tentations du diable. Sans aide et
soutien divins, le succès ne pourra être atteint. Le Tout-Puissant a dit : « Et si jamais le Diable (Satan)
t’incite à faire le mal, alors cherche refuge auprès d’Allah. Certes, Il entend, et sait tout. Ceux qui
pratiquent la piété, lorsqu’une suggestion du Diable (Satan) les touche se rappellent [du châtiment
d’Allah], et les voilà redevenus clairvoyants » - Al-A'raf 20 – 201 -
12
La sagesse du mal naturel
Ce qui peut sembler être des perturbations dans les mécanismes de la nature, telles que les
tempêtes, les tremblements de terre ou les volcans, fait partie intégrante du système naturel lui-
même et non d'un dysfonctionnement de ce système caché. La sagesse de tout cela réside dans la
compréhension du but des vérités des choses telles qu'elles existent dans la mesure des capacités
humaines. La foi en la sagesse divine ne repose pas uniquement sur la compréhension de la vérité de
l'existence des choses, mais également sur la confiance en leur Créateur et Auteur. Cette confiance
doit s'enraciner et se stabiliser dans l'esprit et le sentiment afin de consolider la conviction que la
sagesse est la condition nécessaire pour accepter l'existence telle qu'elle est. Ce concept n'est pas
compris par l'athée, qui ne se soucie pas des conséquences et des objectifs qui le conduisent à la
sagesse. Son principal souci est d'obtenir sa part de bien sans le mal dans cette vie, et c'est le
sommet de ses aspirations. En raison de son obstination, il estime que tout bonheur ne justifie pas un
mal immédiat.
Le Tout-Puissant a dit : « Allah est le Créateur de toute chose, et de toute chose Il est Garant. Il détient
les clefs de cieux et de la terre; et ceux qui ne croient pas aux versets d’Allah, ce sont ceux-là les
perdants. » - Az-Zumar 62 - Ce verset indique la perfection et l'universalité de la seigneurie divine,
selon laquelle Allah est le Seigneur de toutes choses, le Créateur de toutes choses, tant pour le bien
que pour le mal. Il a créé les causes, qu'elles soient efficaces pour produire l'effet ou empêchements
pour sa réalisation. Toutes sont imparfaites et dépendantes de leur Créateur, le Gloire à Lui, et
incapables de survenir sans Sa permission. Le « mal naturel » dont souffrent les créatures fait partie
de Ses décrets pour montrer Sa capacité à créer le bien et son opposé sans obstacle ni rival. Il a créé
et établi des lois et des régulations, en définissant un but résultant de la sagesse, et a fait en sorte
que cela s'applique dans ses effets, mais non dans ses actions. Il est lié aux limites de la matière et à
la faiblesse de ses capacités, et à son caractère limité.
Cette imperfection ne découle pas d'une incapacité divine mais de la nature matérielle et de ses
exigences, qu’Allah a subordonnées à Sa volonté cosmique, et non à Sa volonté législative. Il est
évident que le Créateur, Gloire à Lui, est plus parfait que la créature, qui est inévitablement imparfaite,
ce qui est incompatible avec la perfection absolue du Créateur. Il est impossible d'imaginer leur
accord en perfection absolue, car Le Plus-Haut a voulu que chaque créature ait une imperfection qui
exprime Sa perfection, et il ne convient pas de la suspendre. Si Sa volonté se limitait à un seul des
possibles, cela signifierait qu'Il serait incapable d'en d'autres et les aurait abandonnés par faiblesse.
Allah a dit: «Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution
de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants . ceux qui disent, quand
un malheur les atteint: Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons.»
- Al-Baqara 155 – 156 -
Le mal n’est pas une entité absolue ; le peur n’est qu’un manque de sécurité, la faim est un manque de
satiété, et la pauvreté est un manque de richesse… et ainsi de suite. Cela constitue une preuve
rationnelle irréfutable de la nécessité de l’imperfection dans les êtres, qui est l’essence même de
l’épreuve. Par conséquent, l’Homme peut compenser cette imperfection grâce à la connaissance,
l'apprentissage et une confiance appropriée dans le Créateur des causes, cependant, il ne peut pas
contester ces lois et ces systèmes, car ils sont soumis à Sa volonté, Gloire à Lui. Il réalise les choses
comme Il le veut, selon la manière qu’Il désire, et ces choses ont un sens, un objectif et une finalité
13
plus profonds que les mouvements partiels et temporels constants. Elles reposent sur la base de
la sagesse, qui implique un but et exclut le caractère futile. Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse
miséricorde, a dit : « Certains serviteurs peuvent connaître une partie de Sa sagesse, tandis que
d’autres peuvent en ignorer certaines parties. Les gens se distinguent par leur connaissance de Sa
sagesse, Sa miséricorde et Sa justice. Plus un serviteur acquiert de la connaissance des vérités des
choses, plus il connaît la sagesse d’Allah, Sa justice, Sa miséricorde et Sa puissance. »
Cela démontre que le seul chemin vers la sagesse est la connaissance. Celui qui croit en la
connaissance seule a porté atteinte à la sagesse et l’a annulée. De même, celui qui croit en la sagesse
seule a porté atteinte à la connaissance et l’a diminuée. Il est donc impératif de lier la connaissance à
la sagesse pour compléter la foi, qui n’est pas simplement une déclaration à dire, mais un
engagement nécessitant sincérité, effort et préparation à supporter les difficultés. Les épreuves
rappellent que leur ampleur n'est mesurée que par l'accomplissement de l'adoration envers Celui qui
détient le pouvoir, tout en prenant les causes nécessaires pour exprimer le degré de succès dans la
réponse aux exigences des obligations religieuses et de la vie quotidienne, ainsi que l'efficacité dans
ses actions et la gestion de ses affaires. Les capacités se mobilisent pour limiter les dommages et
préparer ce qui est nécessaire pour progresser vers le perfectionnement. L'Homme ne peut atteindre
cet objectif s'il ne comprend pas les lois particulières de la nature, qui sont intégrées dans un
système global général et s'il n'est pas au courant de ses secrets et de ses caractéristiques, alors
que Le Plus-Haut lui a accordé des capacités intellectuelles, lui a soumis toute la terre et lui a fourni
les outils nécessaires pour obtenir un plus grand bien pour l'humanité au-delà de ce « mal naturel »,
en tant qu'être capable de comprendre, et n'ayant pas besoin de recourir à des finalités extérieures à
lui-même. Cette compréhension a pour outil principal les sciences et les connaissances, qui sont les
instruments de l'esprit permettant à l'Homme d'inventer les meilleurs moyens pour faire en sorte que
la nature se conforme à sa volonté, afin de réduire le « mal naturel » pour réaliser le bien. Les
catastrophes naturelles que nous voyons comme des « maux » se déroulent et agissent selon des lois
régies par l'ordre et la stabilité de la causalité, ce qui fournit à l'Homme l'environnement nécessaire
pour la sécurité de la pensée rationnelle, ses déductions et ses prévisions. Par la science, il est
possible d'expliquer chaque phénomène cosmique à travers les lois qui le régissent, et s'il parvient à
les comprendre et à les assimiler, il pourra transformer le négatif qui en découle en positif.
D’après ce qui a été dit précédemment, nous voyons que la limite de la connaissance réside dans
l'examen des êtres pour rechercher les causes efficaces en eux, afin de les comprendre, les
interpréter et extraire leurs principes et leurs lois, que ce soit pour éviter leurs nuisances ou pour tirer
parti de leurs bénéfices. Ainsi, les catastrophes naturelles deviennent la référence à partir de laquelle
l'Homme puise sa connaissance, l’aidant à découvrir le bien caché derrière ce qu'il percevait comme
un mal manifeste qu’Allah a rendu accessible à la compréhension et soumis au processus de
développement créatif selon la volonté divine, permettant ainsi aux gens de vivre une forme de
bonheur dans les limites du dévoilement divin. C’est pourquoi les grands scientifiques de la
cosmologie d’aujourd’hui ne nient pas l’organisation téléologique, c’est-à-dire la sagesse dans ce
qu’ils découvrent. Ils reconnaissent ainsi l'existence d'une sagesse suprême et étonnante dans la
composition admirable des parties de l'univers, constatant que chaque créature est régie par des lois
et des principes de portée universelle qui sont inhérents à elle et non extérieurs à elle, et qu’ils sont
soumis à une séquence logique causale prédéterminée, permettant à tout de fonctionner selon cette
loi, y compris l’Homme lui-même. L'acceptation de la réalité de cette perfection téléologique
démontre clairement que ce qui semble être du « mal naturel» dans certains aspects de la vie est en
fait intentionnel. Si nous examinons de près, nous saurons qu’il découle purement de la sagesse
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Allah le Très-Haut dit : « Et Il vous substitue sur terre pour voir comment vous agissez » - Al-A'raf 129
La sagesse divine réside dans le « comment vous agissez » avec ce que Le Plus-Haut a mis à la
disposition de l’Homme dans ce monde, où Il a fait de chaque être soumis à la loi du changement à
travers les causes naturelles présentes en chaque être. Il a subordonné certains d’entre eux au
changement et à la transformation, selon la volonté humaine, afin de renforcer le bien et d’affaiblir le «
mal », tout en faisant apparaître certains aspects de manière manifeste et d'autres de manière
cachée. L'Homme doit utiliser ce qui est manifeste pour comprendre ce qui est caché, par l’effort et le
travail intellectuel, pour distinguer le diligent du négligent et le persévérant du négligent, leurs
récompenses étant proportionnelles à leurs efforts et à leur niveau de connaissance, conformément
au verset : « Dis : Ne sont-ils pas égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Seules les
personnes douées de raison se rappellent » - Azumar 9 -
En effet, Le Plus-Puissant n’a pas fait des événements de ce monde des phénomènes extraordinaires,
mais les a inscrits dans des lois régulières visant à apporter du bien à Ses créatures. Il n'y a pas de
place pour des événements aléatoires non déterminés par des causes. Tout ce qui se passe peut-être
expliqué et prévu à partir du principe que le Créateur a voulu que la structure du monde soit telle
qu’elle permette une prévision intellectuelle de chaque phénomène ou événement. Comme le dit
Allah: « Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur
devienne évident que c’est cela la Vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute-chose.
» - Fussilat 53 - Le sens de « Nous leur montrerons Nos signes » est qu’Allah permet à l'Homme
grâce à ses capacités intellectuelles, de découvrir les lois implicites dans la nature des choses, qui
permettent à ces choses d’accomplir leurs fonctions dans l'existence. L'Homme ne peut ni changer
ces lois ni s’en écarter, mais sa capacité réside dans la prise de décisions influentes et importantes à
travers ces lois inévitables, que Le Plus-Haut lui a mises à disposition sans contraintes oppressives,
pour développer les moyens de la vie et pour aménager et réparer la terre. Il est regrettable que
certains prétentieux aient considéré le « mal naturel » comme un décret inévitable, pour justifier les
erreurs et les échecs de l'Homme dans la gestion de ses affaires. Ce qui est encore plus grave dans
ce mensonge, c’est qu'ils ancrent dans l’esprit des musulmans naïfs, certains d’entre eux vivant une
foi simpliste et une pensée naïve, un esprit de soumission et de défaitisme. Si seulement ils
méditaient le verset: « Dis: Parcourez la terre et voyez comment Il a commencé la création. Puis
comment Allah crée la génération ultime. Car Allah est Omnipotent.» - Al-Ankabut 20 -
Ils sauraient alors que Le Tout-Puissant les appelle et les exhorte à la réflexion rationnelle qui
accompagne la contemplation et la méditation pour découvrir les lois et les systèmes divins qui
régissent la terre et ce qui s’y trouve. De plus, il leur est demandé de tirer des leçons des vestiges des
anciens peuples pour acquérir plus d’expérience et rechercher la sagesse afin de poursuivre le
développement civilisateur de l’humanité avec une approche plus éclairée et moins sujette aux
erreurs. Cette direction divine nous encourage à utiliser le « mal naturel » de manière pratique dans
notre vie pour réduire les souffrances humaines, plutôt que de l'envelopper de mystère et de le
considérer comme un châtiment divin inévitable. En réalité, il est inévitable en raison des lois et
systèmes en vigueur dans l'existence, et non comme un événement exceptionnel ou une calamité
isolée. Il est la raison et le but de la création de l'Homme, conformément à la sagesse divine, qui
implique des devoirs législatifs et des nécessités de la vie, des calamités cosmiques et des
résistances humaines pour discerner ceux qui font le bien de ceux qui font le mal, afin d'établir des
preuves contre l'Homme, récompensant ses bonnes actions et blâmant ses mauvaises.
Allah a établi des lois immuables qui régissent l'existence, formant la base de l'organisation de la vie
15
pour tous les êtres. Parmi ces lois figure le concept de "mal naturel", qui, du point de vue d'une
logique réaliste, ne constitue pas un désordre dans l'univers, mais plutôt une partie d'un système
éducatif et disciplinaire caractérisé par l'interconnexion et l'harmonie. La sagesse derrière cela réside
dans le fait qu’Allah en créant l'Homme, connaît parfaitement sa nature psychologique et ses
inclinations intellectuelles. L'Homme est en effet le seul être capable de démesure sous toutes ses
formes. Comme le souligne le verset : «Prenez-garde ! Vraiment l’homme devient rebelle, dès qu’il
estime qu’il peut se suffire à lui-même » - ALAlaq 6-7 -
Ces deux versets mettent en lumière une relation entre la tyrannie et le sentiment d'autosuffisance.
Ce défaut, parmi les plus marqués de la nature humaine, pousse l’Homme à devenir arrogant et
oppresseur lorsqu’il ressent une forme quelconque de pouvoir. Doté d’une nature difficile à
soumettre,
l’Homme a révélé cette caractéristique dès l’épreuve initiale au paradis, où Adam (paix sur lui) a
désobéi au commandement divin. Le Très-Haut dit : « Tous deux (Adam et Ève) en mangèrent. Alors
leur apparut leur nudité. Ils se mirent à se couvrir avec des feuilles du Paradis. Adam désobéit ainsi à
son Seigneur et il s’égara. » -Taha 120 -
Cette désobéissance a été suivie d'une sanction divine instaurée par le Créateur pour freiner l'excès
d'Adam, le père de l'humanité. La punition divine est un droit absolu et un moyen de dissuader
l'Homme de persister dans ses égarements. Allah dit : « Si la vérité était conforme à leurs passions,
les cieux et la Terre et ceux qui s’y trouvent seraient, certes, corrompus. Au contraire, Nous leur
avons donné leur rappel mais ils s’en détournent . » - Al-Mu’minun 71 -
Le Tout-Puissant a instauré le "mal naturel" comme une forme de châtiment pour contenir les
transgressions humaines. Une force suprême devait nécessairement exister pour limiter ces
dépassements. Allah déclare : « C’est Lui Dominateur Suprême au-dessus de Ses serviteurs; c’est Lui
le Sage, le Parfaitement Informé. » - Al-Anam, 18 -
Le Dominateur est l’un des noms sublimes d’Allah, et ses significations incluent :
- Celui qui domine Ses serviteurs par ce qu’Il a décrété pour eux, tels que la maladie, la mort, la
pauvreté ou l'humiliation. Personne ne peut contrer Sa volonté ni échapper à Ses décisions.
- Celui qui triomphe de tout par Sa puissance et soumet Sa création à Sa volonté, touchant les
Hommes tantôt par l’épreuve, tantôt par le bienfait, et les inclinant à L’obéir.
Il est indéniable que l'arrogance et la tyrannie de l'homme conduisent à l'injustice et à la corruption,
attirant ainsi la colère, le courroux et le châtiment divins. À propos du peuple de Pharaon, َAllah dit : Et
Nous avons alors envoyé sur eux l’inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang,
comme signes explicites, Mais ils s’enflèrent d’orgueil et demeurèrent un peuple criminel. »
- Al-A'raf 133 - Ce verset contient une allusion à la raison de ce châtiment divin : Le Plus-Puissant les
a éprouvés par de nombreux fléaux en raison de leur tyrannie, mais loin de se repentir,
ils persistèrent dans leur égarement. Le Créateur, exalté soit-Il, a instauré le "mal naturel" comme un
mécanisme pour maîtriser l'âme incitatrice au mal, qui tend à la tyrannie lorsqu’elle dispose de
richesse et de pouvoir. Ce "mal naturel", sous toutes ses formes : maladies pauvreté, catastrophes
naturelles... n’est pas le fruit du hasard. Il constitue un moyen de contenir cette âme arrogante,
permettant à l’Homme de connaître sa véritable condition et sa faiblesse face à l’omnipotence du
Créateur.
Lorsqu’une personne est éprouvée par des calamités et que toutes les issues semblent bloquées, elle
ressent son impuissance, sa faiblesse et son manque de moyens. Elle commence alors à réfléchir et à
chercher une issue, tentant d’implorer une force supérieure capable de le secourir. Finalement, si elle
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est clairvoyante, elle se tourne vers Allah, réalisant qu’Il est l’unique refuge. Cependant, si elle
persiste dans le déni et l’égarement, son destin sera la perdition et la perte manifeste. Il est évident
que si l’être humain jouissait continuellement de toutes les bénédictions matérielles et spirituelles
sans jamais en être privé, il pourrait tomber dans l’illusion d’une puissance absolue, nourrissant son
orgueil et menant à la tyrannie. C’est ce qui arriva à Pharaon lorsqu’il déclara : « Je suis votre
seigneur suprême.» - An-Nazi'at 24 -
Ce n’est que face à la noyade dans la mer qu’il fut confronté à la réalité de sa faiblesse devant la
puissance d’Allah. Comme le mentionne le Coran : "Et Nous fîmes traverser la mer au peuple israélien
. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimité. Puis, quand la noyade l’eut
atteint. Il dit : Je crois qu’il n’y a d’autre divinité que Celui en qu’a cru le peuple israélien . Et je suis
nombre des soumis. » - Yunus 90 -
Allah, glorifié soit-Il, ne cherche ni vengeance dans le châtiment de Ses serviteurs ni ne tire profit de
leur punition. Il les éprouve pour les corriger, redresser leur comportement et les guider sur le droit
chemin. Malheureusement, l’Homme ne prend souvent pas conscience ni ne tire de leçons de ces
épreuves. Au contraire, il persiste dans son égarement, et les épreuves ne font qu’accentuer son
arrogance et sa rébellion. Allah dit : « Nous les menaçons; mais cela ne fait qu’augmenter leur grande
transgression. » Al-Isra 60 -
Le châtiment divin continue de se manifester à travers les générations, mais l’Homme persiste dans
sa tyrannie. Il observe des catastrophes dévastatrices et les attribue à la colère de la nature, une
croyance païenne qui voit la nature matérielle comme détentrice de la puissance absolue dans
l’univers, sans possibilité de contestation.
Quelle naïveté et absurdité dans cette pensée ! En réalité, la nature est l’une des créatures d’Allah
dénuée de volonté propre et agissant selon le commandement de son Créateur. Le Plus-Puissant l’a
soumise à l’Homme, en lui révélant ses secrets et en lui permettant de comprendre ses lois à travers
la science et la connaissance. Allah dit : « Et Il vous a assujetti tout ce qui est dans les cieux et sur la
terre, le tout venant de Lui. Il y a là des signes pour des gens qui réfléchissent. » - Al-Jathiya 13 -
Le plus grand péché commis par les ingrats envers les bénédictions du Créateur est la mauvaise
évaluation de la grandeur d’Allah, exalté soit-Il. Le Coran a adressé des reproches à ceux qui ont
négligé de Lui accorder la grandeur et la reconnaissance qui Lui sont dues. Allah dit : « Ils n'ont pas
estimé Allah à Sa juste valeur. » Ce reproche est répété dans trois sourates : AlAn'am 91 - Al-Hajj 74
et Azumar 67. Cette répétition souligne l'importance de ce qui est demandé, et l'insistance sur la
nécessité de croire en Allah et de ne pas l'oublier. Le recours à la répétition dans le Coran a pour but
de rappeler, d'élever la valeur de ce qui est mentionné, d'avertir l'insouciant et de dissiper les
malentendus.
L'humanité a grand besoin de comprendre la grandeur d’Allah, Sa majesté, Sa puissance et Sa
position, autant que nos esprits peuvent saisir la sagesse divine, au lieu de se perdre dans les
dédales de la philosophie des illusions. Chaque égaré doit être conscient que toutes les actions
divines sont empreintes de sagesse, car elles en sont l’objectif. Le Plus-Puissant fait ce qu'Il veut, et
rien dans Ses actions n’est dénué de sagesse. Il n’agit ni de manière futile, ni sans raison ou intérêt. Il
n’est pas nécessaire que tous les êtres humains comprennent la sagesse derrière les actes du Très
haut ; ce qui importe d'abord, c’est que l'individu se soumette. S’il perçoit la sagesse, c’est un bienfait
d’Allah pour lui. S’il ne la comprend pas, il doit être rassuré en sachant que c’est Lui seul est le
Créateur et l’originalement de toute chose, et qu'il n’y a pas de vainqueur à part Lui, exalté soit-Il.
Allah dit : « Ils n’ont pas estimé Allah comme Il devrait l’être alors qu’au Jour de la Résurrection, Il fera
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de la terre entière une poignée, et les cieux seront pliés dans sa [main] droite . Gloire à Lui! Il est au-
dessus de ce qu’ils Lui associent. » Azumar 67 -
Ainsi, il est évident qu’ Allah a créé le "mal naturel" non pas comme un objectif en soi, mais comme
une partie intégrante du système éducatif qu'Il a établi avec une sagesse profonde. Il est une
nécessité incontournable pour réguler et purifier l'âme humaine, afin de l'empêcher de persister dans
l'insoumission et la tyrannie, permettant ainsi à l'Homme de redevenir vertueux, juste et humble. Ce
processus permet l’harmonie dans les affaires de ce monde et place les valeurs humaines sur le
chemin qu'Allah, exalté soit-Il, a déterminé. Le Très- Haut dit : Et s’ils se maintenaient dans la bonne
direction, Nous les aurions abreuvés, certes d’une eau abondante afin de les y éprouver. Et
quiconque se détourne du rappel de son Seigneur, Il l’achemine vers un châtiment sans cesse
croissant. » - AL-jinn 16-17 -
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L’absurdité du mal comportementale
L'absurdité est contraire à la logique, ne respecte pas ses règles et ne s'y soumet pas. Elle conduit
l'Homme à répéter des pensées vides de sens, car il perd la capacité de voir les choses dans leur
juste proportion. Ainsi, son comportement devient dépourvu de sens dans la vie.
Le mal comportemental se réfère aux aspects négatifs de la pensée et du comportement humain, où
une personne ressent un désir pressant d'utiliser sa liberté pour commettre le mal envers autrui. Cette
liberté est une capacité consciente, perçante et orientée, qui extrait des concepts et principes
moraux à partir des sensations et émotions primaires, telles que l'approbation ou la réprobation d'un
acte menant soit au bien, soit au mal. Par conséquent, la responsabilité des actes humains et leurs
conséquences reposent uniquement sur l'individu. Cela signifie que le bien et le mal ne sont pas
innés dans la nature originelle de l'Homme, mais qu'ils sont discernés par ses capacités
intellectuelles, et l'individu choisit l'un ou l'autre par sa liberté. Ces capacités sont susceptibles d'être
éduquées et orientées vers le bien ou le mal, ce qui constitue le test et l'épreuve. Comme le dit Allah :
« Nous l'avons guidé vers le chemin qu'il soit reconnaissant ou ingrat » - Al-Insan 3 -
En langue arabe, la « guidance » désigne tout ce qui montre le chemin de la salivation, ce qui indique
le bien et le bonheur. La guidance d’Allah est réalisée par des preuves, des arguments rationnels et
des arguments coraniques clairs, qui orientent la liberté humaine pour atteindre le bien et rejeter le
mal. Ainsi,Le Plus-Haut a fait de l'Homme l'unique être capable de reconnaître Allah à travers les
signes en lui-même et dans l'univers, en le plaçant au centre de cet univers, lui offrant ainsi une
dignité particulière grâce à la raison. L'Homme n’a d’avantage que par sa capacité à faire le bien et à
rejeter le mal, pour être digne de succéder sur terre. Lorsque Le Plus-Puissant lui a donné ce rôle, Il
lui a confié la mission d’aménager et de réparer la terre, lui ordonnant de ne pas chercher à semer la
corruption. Il lui a fourni les moyens et les outils nécessaires, et l'a doté de capacités intellectuelles
pour tirer parti de ces éléments en vue de promouvoir le bien et le bonheur de l’humanité, en se
conformant à la logique coranique qui encourage les valeurs de vérité, de bien et de beauté.
Cependant, l'Homme peut devenir arrogant et transgressif, déviant du droit chemin, rejetant la
logique divine, se soumettant à la tyrannie, et passant de la vertu à la dépravation, commettant
erreurs, fautes et péchés, et cherchant la corruption. Le Tout-puissant a dit : « Prenez-garde.
Vraiment l’Homme devient rebelle, En effet, l'Homme est souvent amené à croire qu'il a atteint le
sommet de la connaissance, du pouvoir et de l'autorité, et il est alors victime de la folie de la grandeur
en raison de son arrogance et de son orgueil. Cela le pousse à adopter tous les comportements qui lui
conviennent et auxquels il est attiré par sa libre volonté. La conséquence inévitable de cela est la
tyrannie, qui est considérée comme l'un des plus grands maux moraux auxquels sont confrontés les
individus et les sociétés. Le tyran n'hésite pas à utiliser toutes les formes de violence et de coercition
pour satisfaire ses désirs et ses passions, pour corrompre la terre et détruire les cultures et les
générations. Il peut même aller plus loin, comme l'a fait Pharaon en disant : « Je suis votre Seigneur le
Très-Haut ». Il existe aujourd'hui de nombreux tyrans semblables à ce Pharaon d'autrefois.
La sagesse divine exige que l'Homme soit responsable de ses actes, qui ne sont pas contraints par la
force Comme le dit Allah: « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, mais ce sont eux qui devront rendre
compte. » - Al-Anbiya 23 - Il est logique que Le Plus-Puissant ne soit pas interrogé sur ce qu'Il fait,
car Sa connaissance est absolue et éternelle, et Il est le Sage, le Bien-Informé. Tout ce qu'Il fait est
réalisé par Sa puissance et Sa pure volonté, exemptes de toute frivolité. Dans Son Royaume, il n'y a
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que ce qu'Il veut, et toutes Ses actions sont empreintes d'une sagesse profonde qui conduit au bien-
être des créatures, car Il est parfait dans Son absolutisme. Ce qui est absolument parfait et
nécessaire par essence est également requis dans toutes Ses actions, dans l'ultime degré de
perfection possible. Ainsi, ce système universel est le plus parfait des systèmes envisageables.
Il est logique que l'Homme soit interrogé sur ses actions, car sa connaissance est relative et acquise,
et ses actions ne sont pas de simples mouvements corporels, mais des représentations portant des
visions et des conceptions. Il ne fait une action que s'il considère que son résultat lui apportera un
bénéfice ou évitera un préjudice. Ainsi, il cherche à atteindre la perfection et à échapper au manque,
en fonction des circonstances, des intérêts, des désirs et de la connaissance. Ses décisions peuvent
parfois aboutir à des résultats non désirés en raison de l'écart entre la compréhension de ce qu'il fait
et les effets réels de ses actions. Cela est dû à son ignorance et à son incapacité à percevoir le bien
dans sa forme globale. Comme le dit Le Plus-Puissant : «Dis : Je ne détiens pour moi-même ni profit
ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en
abondance, et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur
et un annonciateur. » - Al-A'raf 188 -
Cette vérité implique que l’Homme doit, dès qu’il en prend conscience, aspirer au perfectionnement
approprié et possible pour lequel il a été créé, et ne pas rester prisonnier d’un état de manque étroit.
Atteindre ce niveau exige une connaissance créative et constructive pour bâtir et réparer la terre de
manière suffisante pour faire ressortir le bien dans l’existence, car c’est ainsi que la volonté humaine
se renforce, que la pensée s’élève et que l’harmonie nécessaire est atteinte lorsqu’on atteint les
objectifs qui représentent les perfectionnements réels en accord avec la nature de l’Homme, et de
son environnement, ainsi que la nature elle-même. Cependant, cela ne signifie pas que l’univers
changera son mode de fonctionnement pour correspondre à nous ou à nos idées, mais cela signifie
que nous pouvons créer une relation harmonieuse avec l’existence sur laquelle nous baserons tous
nos comportements et actions. Si nous parvenons à comprendre cette vérité, il nous sera plus facile
de réaliser que la source de la conscience éveillée repose sur la possession de la vérité, et non sur la
possession de l’existence.
Il est regrettable que les sociétés humaines souffrent aujourd'hui de nombreuses crises chroniques
dans un contexte corrompu imprégné d'injustice et de tyrannie, en raison de la folie de la grandeur
qui a conduit l’Homme au bord de l’extrémisme. Celui-ci a alors utilisé la violence et le terrorisme
comme moyens pour propager la dévastation, la destruction, le trouble et le chaos, avec tout ce qui
en découle comme pauvreté, ignorance, propagation des maladies et épidémies, famine et
détérioration de l'environnement. Cela a conduit au trou dans la couche d'ozone, aux changements
climatiques et au danger croissant des radiations. Cette réalité désastreuse a entraîné l'absence de
l'augmentation des peurs, des crimes, et une violation de tous les principes humains au point que
prédire le destin de l'humanité est devenu une tâche difficile et presque impossible. Les images de
massacres sont devenues une partie de notre imagination, et la phobie de la répétition des tragédies
humaines nous accompagne comme une ombre. La culture de la peur engendre un présent effréné et
accéléré qui plonge l'humanité dans le désespoir, la résignation et la perte d’espoir en une vie libre et
un avenir sûr. Ainsi, le mal se pare de couleurs attrayantes et brillantes pour tromper les gens et les
pousser à tomber dans le marais de la violence, ce qui se traduit par le mal sur le plan ndividuel et
social comme une nécessité des aspirations égoïstes, qui ne voient que leur propre intérêt et
échouent à percevoir la vérité que dissimule l'universalité de la vie.
Comme le dit Allah: «La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens
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ont accompli de leurs propres mains; afin qu’ [Allah] leur fasse goûter une partie de ce qu’ils ont
œuvré; peut-être reviendront-ils (vers Allah). »- Ar-Rum 41 -
L’Homme, cette créature que Le Plus-Haut a favorisée par la raison, a renié les bienfaits d’Allah par
ignorance et folie. Il est devenu un être plus destructeur et chaotique sur terre, transformant le mal en
voie et en méthode pour atteindre ses objectifs. Il est désormais capable de commettre le mal, de le
propager, de le justifier et de le reproduire de manière automatique jusqu’à ce qu’il devienne familier
et qu'il ne suscite plus de regret ou de douleur. Il a même légalisé le mal de manière rationnelle et l'a
théorisé. Ainsi, l'Homme est devenu "le loup de l'Homme". C'est une expression juste qui décrit la
réalité humaine comme une jungle sauvage où l’Homme est devenu une créature sanguinaire, telle
une bête féroce, montrant ses dents pour infliger douleur et souffrance à ses semblables. La loi de la
jungle, où le fort domine le faible, l’assujettit et l’utilise comme un outil pour satisfaire ses propres
intérêts sans égard pour son humanité et sa dignité, s’est installée. Cela a fait que la zone du mal s’est
étendue et que le bien s’est rétréci de manière tellement répugnante qu’elle a affecté la réalité tant au
niveau de la pensée que de la pratique. Cela a laissé place à l'accroissement de la sauvagerie
humaine, faisant de l’Homme un symbole du mal, où le monde est devenu un terrain de force brutale
pour les puissants et de tromperie, ruse et manipulation pour les faibles. Ainsi, l’Homme est devenu
de plus en plus avide de pouvoir pour satisfaire ses désirs.
Celui qui souhaite atteindre un objectif n'hésite pas à utiliser n'importe quel moyen qu'il juge
approprié, résultant d'un raisonnement calculateur et utilitaire qui additionne et soustrait avant de
choisir ce qui est le plus avantageux, sans aucun égard pour les valeurs humaines. Cela a conduit à
une auto-destruction physique, mentale, psychologique et environnementale de l’Homme. Tout cela
démontre que le contrôle de l’Homme sur son environnement dans le but d’étendre son influence et
son pouvoir menace en réalité sa propre existence. Cette existence est d'une importance capitale, car
elle constitue la condition fondamentale de la stabilité de la sécurité existentielle, qui est l'un des
principes universels et vérités supérieures pouvant libérer l'Homme de l'ego qui le maintien dans le
labyrinthe du fanatisme, de la tyrannie et de l'inhumanité, ainsi que des sectarismes et croyances
plongeant dans la conviction de la possession du pouvoir absolu. Cela permettrait de limiter l’excès
de l'amour-propre pour élargir le domaine de l’empathie sociale, et de créer un climat favorisant la
réalisation du bien et l’effort constant pour interrompre l’absurdité du mal moral, qui a privé l’Homme
du plaisir de la vie et lui a causé une douleur immense.
Si nous devions calculer le pourcentage, il est indéniable que les tragédies du mal comportemental
seraient beaucoup plus élevées que celles causées par le mal naturel, que l’Homme pourrait réduire
s'il mettait des efforts dans la recherche du savoir conduisant à l’amélioration de la terre et à faire de
cette vie un moyen pour la vie éternelle. Cependant, si l'Homme réduit son existence à cette vie
mondaine et la coupe de tout autre existence, il verra la vie comme un voyage se terminant au bord
du tombeau, sans la considérer comme une étape préliminaire dans un voyage plus long et sans fin.
Car la vie après la mort, du point de vue de la logique divine, est la continuation nécessaire du
premier chapitre du voyage de l’Homme dans le monde de l’épreuve. Si il adhérait à la miséricorde et
rejetait la cruauté, la terre serait un lieu de sécurité, de paix et de prospérité. Cela nécessite un effort
constant et soutenu. Allah nous a avertis de l'état de ceux qui ont l'habitude de penser de manière
superficielle. Comme le dit Le Plus-Puissant: « Ils connaissent l'apparence de la vie mondaine, mais
ils sont négligents de l'au-delà » - Ar-Rum 7
En effet, tous les maux que nous subissons proviennent de notre tendance à limiter nos esprits aux
ornements de la vie mondaine, auxquels nous nous sommes entièrement voués, en adorant son éclat
éphémère et en nous précipitant vers lui. Cela nous a conduits à l'oubli de l'au-delà et à négliger notre
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part de celui-ci, car nous avons rejeté le raisonnement divin et ignoré le raisonnement sain, ce qui
nous a rendus incapables de transformer ce monde en un moyen pour l'au-delà. Le Plus-Puissant dit :
« Et recherche à travers ce qu’Allah t’a donné, la Demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette
vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche pas la corruption sur
Terre. Car Allah n’aime point les corrupteurs. » - Al-Qasas 77 - Le verset sacré contient un projet
éthique fondé sur la tendance humaniste à libérer et à élever l'Homme dans l'horizon du sens et de la
valeur, c'est-à-dire à l'élever vers les niveaux spirituels, psychologiques, cognitifs et civilisationnels,
qui forment l'image intégrale par la coopération de la raison et de la foi, en vue de rationaliser le rôle
de l'Homme en tant que successeur en maîtrisant sa volonté, sur la base que la perfection humaine
réside dans son élévation intellectuelle et morale, obtenue par l'acquisition des sciences et des
vertus, et non par l'illusion qui habite une zone virtuelle sans limites.
C'est une véritable tragédie pour les adeptes de la philosophie de l'illusion, qui confondent la vérité
avec l'erreur et le péché avec une croyance, trompant ainsi les égarés avec un monde où tout est
disponible et possible, plutôt que d'affronter la réalité qu'ils rejettent et dont ils se protègent avec une
image illusoire qu'ils détiennent, en persistant dans leur obstination. Ils resteront dans leur
égarement, suivant les traces de ceux qui les ont précédés dans l'arrogance, car l'athéisme est une
obstination et une fierté, et non une conviction. Cela signifie que même s'ils trouvaient un monde
exempt de mal, ils ne seraient pas sauvés de l'illusion, mais l'accepteraient comme une méthode et
un objectif. Allah dit: « Et ils ont dit : Nous ne croirons pas en toi, jusqu’à ce que tu aies fait jaillir de
terre pour nous une source, ou que tu aies un jardin de palmiers et de vignes, entre lesquels tu feras
jaillir des ruisseaux en abondance, ou que tu fasses tomber sur nous, comme tu le prétends, le ciel en
morceaux, ou que tu fasses venir Allah et les Anges en face de nous ou que tu aies une maison
d’ornements; ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu’à
ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire. Dis : Gloire à mon Seigneur! Ne
suis-je qu’un être humain-Messager. » Al-Isra 90-93 -
Cette recherche a était accomplie par la grâce et le soutien d’ Allah Le Très-Haut