fois en la plume, voyant que tout estoit rabillé, je vous les diray
estant là, & je suis seur que le trouverez fort estrange: Il me semble,
Monsieur, que à tout cela, & plusieurs aultres choses que bien
entendez de vous-mesmes, on doibt avoir quelque égard, vous
donnerez, s’il vous plaist, advis au Roy & à Madame de tout cecy,
affin qu’ils advisent ce qu’il leur plaira en faire, s’ils pensent
n’empirer par cela leurs affaires, je croy que voulentiers, outre ce
que sera quelque charité, ils vouldront qu’on cognoisse qu’ils ayent
retiré ung leur affectionné serviteur, & tenu pour tel par chescun,
des portes d’enfer; mais sur tout, Monseigneur, il desire que ce Roy
ne connoisse qu’ils en ayent esté requis, & que il les en ay fait
requerir en façon du monde, cela l’acheveroit d’affoller; car pour
vous dire le vray, & hormis toute affection, je vous asseure que la
plus grant prinse que ses ennemis ayent euë sur luy, outre celle du
mariage, ce a esté de persuader ce Roy que il avoit tousjours eu en
temps de paix et de guerre intelligence secrette à Madame, de
laquelle ladite guerre durant il avoit eu des grants presens, qui
furent cause que Suffolc estant à Montdidier, il ne le secourut
d’argent comme il debvoit, dont avint que il ne prit Paris; mais ils en
parlent en l’oreille de ce propos, afin que je n’en soy adverty. Quant
auxdits presens, il espère que Madame ne le nuyra où il en sera
parlé, de toutes aultres choses il s’en recommande en sa bonne
grâce. La fantaisie de ces seigneurs est que luy mort ou ruiné, il
deffèrent incontinent icy l’estat de l’Eglise, & prendront tous leurs
biens, qu’il seroit ja besoing que je misse en chiffre, car ils le crient
en plaine table; je croy qu’ils feront de beaux miracles, si m’a dict
vostre grant prophète au visaige bronsé, que ce Roy ne vivre gueres
plus que........ au quel, comme vous sçavez, à ce que je voy par ses
escriptures, il n’a baillé terme que de la monstre de May. Je ne veulx
oublier à vous dire que si le Roy & Madame veullent faire quelque
chose pour le Légat, il faudroit se haster, encores ne seront jamais
icy ses lettres que il n’ait perdu le sceau, toutefois il ne pense plus à
cela, elles serviront pour le demourant, aussi venant icy mon
successeur, comme chascun s’attend qu’il viendra dans peu des
jours, ils luy donnassent charge d’en parler; le pis de son mal est
que Mademoiselle de Boulen a faict promettre à son amy que il ne