Chers voisins
Cela fait 7 ans que j’ai quitté le Corbu, en réalité je ne
l’ai jamais quitté totalement.
Aujourd’hui, je n’ai plus l’occasion de dire bonjour à de
nombreuses personnes chaque jour. Lorsque j’y habitais,
je n’avais pas conscience de ce type de liens que j’appelle
aujourd’hui de voisinage, de bon voisinage, Une sorte de
proximité qui n’est pas familiarité, une forme de distance
qui n’est pas gratuité, un sentiment d’être relié aux autres
dans une forme de quotidienneté quelque peu banale, et que
je n’ai trouvé nulle part ailleurs. C’est un peu ce que
ressens lorsque je viens au Corbu au petit marché, chercher
des poulets, en effet je les oublierais presque (les poulets)
tant j’ai plaisir à discuter à papoter avec d’anciens
voisins. Dernièrement, j’ai retrouvé ce sentiment lors d’une
rencontre à la Bernerie, pour dire au revoir à une belle
voisine, là j’ai pu encore mesurer la nature et surtout la
qualité des relations qui nous unissent, j’ai retrouvé de la
reconnaissance, du respect, je mesure que nous ne sommes pas
des étrangers mais bien des proches… et non pas de simples
voisins. C’est certainement cette vie et ces relations de
voisinage qui ont laissé la trace la plus marquée chez moi,
celle d’un long passage au Corbu, par lequel j’ai pu éprouver
que l’expression « vivre ensemble » peut et doit encore avoir
du sens, voici mon impression du jour.
Cordialement, Alexander
ICI CORBU - 60 ANS A.H.M.R. - 25 avril 1955 - 2015
Notre Maison a traversé six décennies, quelques clichés…
La parole est aux habitants, qu’ils soient nés ICI ou qu’ils y vivent depuis 10, 20, 30, 40 ans ou plus, partis et/ou revenus,
ils s’expriment avec leur cœur pour offrir ces différents récits… touchants, poétiques, anecdotiques.
20151957
Fin des années 50
Vue de la terrasse
D’hier à aujourd’hui…
La vie au Corbu…
Etymologie de l’expression
"se faire pigeonner”
Années 8O. Pour grandir, il
faut manger un peu de tout !
C’est bien connu, et nos pa
-
rents, bien décidés à assurer
leur rôle éducatif, s’efforcent de nous en
convaincre (nous : 2 garçons d’une dizaine
d’années). C’est pas gagné, surtout pour la
viande…
Ils ne cèdent pas. Nous non plus ! Bien
obligés, nous enfournons (avec réticence) de
minuscules bouchées, et faisons traîner les
choses.
"Bon ! Tant pis : ce que vous n’aurez pas
mangé ce midi, vous le retrouverez au goûter
ce soir !”
Et ils ont tenu parole ces bourreaux d’en
-
fants ! Une fois, une seule fois, et ça a suf
-
fi. Il n’y a jamais eu de problème par la
suite : les assiettes étaient vides à la fin du
déjeuner.
Ce n’est que dernièrement (aux alentours de
la quarantaine aujourd’hui) que nous leur
avons avoué que, dès qu’ils quittaient la
table, nous virions nos bouchées non termi
-
nées sur le pare-soleil, pour le plus grand
plaisir des pigeons qui squattaient le Corbu
avant la grippe aviaire…
Bon, maintenant nous raffolons de la viande
(entre autre !)… et de toutes façons, depuis le
temps, il y a prescription ! Seul point gê
-
nant : nos (leurs petits-) enfants ont tout
entendu. Maintenant, va falloir gérer…
Erwan et Alan