!Exploration
d’épanchements
La thoracoscopie permet de
différencier les liquides
d’épanchement de masses
solides, difficiles à discerner
sur une radiographie. Des
biopsies et des prélèvements
bactériologiques peuvent être
réalisés.
Les liquides d’épanchement et
les débris sont drainés sous
contrôle direct à l’aide d’un
aspirateur chirurgical. Il est
aussi possible de “flusher” la
cavité avec des liquides physio-
logiques. Les éventuels corps
étrangers sont retirés à l’aide
d’une pince à préhension.
Le placement de drains
intrathoraciques est effectué
sous contrôle thoracosco-
pique, afin de drainer une
pleurésie septique par
exemple.
!Biopsies
La thoracoscopie permet de
réaliser des biopsies de la
plèvre, de masses, de
ganglions, de l’atrium droit, de
tissus pulmonaires ou péricar-
diques (
PHOTO3) [6]. Sa valeur
diagnostique est supérieure à
celle d’une simple ponction à
l’aiguille fine effectuée sous
guidage échographique [6].
Les biopsies pulmonaires sont
plus facilement réalisées grâce
aux ligatures prêtes à l’emploi.
!Lobectomie pulmonaire
La lobectomie est indiquée en
présence de nodules parenchy-
mateux tumoraux.
La méthode la plus rapide et la
plus simple consiste à placer
des agrafes perpendiculaire-
ment aux bronches et aux
vaisseaux sanguins du lobe à
réséquer, après dissection de la
région [4, 6]. La portion de
lobe pulmonaire est ensuite
extériorisée à travers une petite
thoracotomie intercostale [6].
Les principaux atouts de la
lobectomie par thoracoscopie
sont une morbidité et une
douleur moindres, une durée
d’hospitalisation inférieure et
une récupération plus rapide.
!Péricardectomie
Les deux approches sont
possibles lors de la réalisation
d’une fenêtre péricardique.
Cependant, la technique
intercostale offre une meilleure
exposition de l’atrium droit
[2, 6]. Les nerfs phréniques
doivent être repérés. Une pince
à petites dents étroites permet
de saisir le péricarde [6]. Une
fois le sac incisé, la fenêtre
péricardique est réalisée à l’aide
de ciseaux de Metzenbaum et
d’un bistouri électrique [6].
Cette fenêtre permet également
de visualiser l’atrium droit lors
de suspicion d’hémangiosar-
come et de le biopsier.
La péricardectomie partielle
est envisagée lors d’épanche-
ment péricardique qui ne
rétrocède pas après un traite-
ment médical et des péricar-
diocentèses répétées.
!Correction vasculaire
La correction de la persistance
du IV
e
arc aortique chez le
chien demande une grande
expérience, mais présente
l’avantage de réduire la
morbidité de l’intervention [3].
La ligature du canal thoracique
chez le chien par thoracosco-
pie, récemment décrite,
pourrait avoir une indication
lors de chylothorax [5].
!Deux contre-indications
principales…
Les principales contre-indica-
tions à la thoracoscopie sont :
- les troubles de la coagulation
(une ouverture plus large est
nécessaire lors d’hémorragie
abondante) ;
- la présence d’adhérences qui
limitent les mouvements des
trocarts.
!… et quatre complications
• L’hémorragie est la compli-
cation la plus fréquente.
Toutefois, dans la plupart des
cas, une hémorragie modérée
régresse spontanément.
• La ponction du parenchyme
pulmonaire au moment de
l’insertion des trocarts peut
entraîner l’induction d’un
pneumothorax persistant.
Celui-ci peut être géré grâce au
drain thoracique.
• La lacération de vaisseaux
et/ou de nerfs peut survenir au
moment de la réalisation d’une
biopsie ou d’une péricardec-
tomie.
• Une contamination avec du
matériel infecté ou tumoral est
possible lors du retrait de
tissus biopsiés par l’ouverture
de faible taille pratiquée dans
la paroi thoracique.
L’intérêt de la thoracoscopie
n’est pas de supplanter la
thoracotomie, mais de pouvoir
être utilisée avant une décision
opératoire à thorax ouvert.
Dans certaines indications, elle
remplace la thoracotomie.
Son taux de complications est
faible [6]. Toutefois, avant de
commencer une thoracosco-
pie, il convient d’être prêt à
réaliser en urgence une
thoracotomie classique ;
l’animal doit donc être préparé
en conséquence. É
Constant Lecœur*
Alexandra Beck**
* 5, Villa Poirier
75015 Paris
** 33, rue Rottembourg
75012 Paris
Remerciements au Dr Éric Monnet.
PHOTO3. Masse pulmonaire.
Cliché : É. Monnet
Les références complètes de cet article sont consultables sur le site www.planete-vet.com Rubriqueformation
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