27, 28 et 29 juillet 1830 : les "Trois Glorieuses"
Les 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris connaît trois journées d'insurrection
populaire (que les auteurs romantiques qualifieront de « Trois
Glorieuses ») au terme desquelles Charles X est contraint de laisser le
trône à son cousin, le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier. Cette
révolution républicaine confisquée par les libéraux monarchistes signe
toutefois l'échec d'un retour à l'Ancien Régime.
Tout commence le 26 juillet 1830 lorsque le « Moniteur », le journal officiel du
gouvernement français d'alors, publie quatre ordonnances du roi Charles X
qui sont autant de coups de forces à l'encontre de l'agitation parlementaire.
En effet, depuis plus d'un an, le torchon brûle entre le roi, désireux d'en
revenir à une monarchie d'avant 1789, et la Chambre des députés, où
l'opposition libérale est grandissante.
Le 18 mars précédent, le roi avait décidé de dissoudre cette Chambre
indélicate. Pourtant, contre toute attente, les nouvelles élections portent à
274 le nombre d'opposants, contre 221 précédemment.
Affaibli sérieusement par ces élections, considérant abusivement que le
royaume est en péril, et qu'il en va de la sûreté de l'Etat, le roi publie quatre
ordonnances « scélérates » visant à rétablir, par la force, son autorité.
La première ordonnance suspend la liberté de la presse par le rétablissement
de l'autorisation préalable à toute publication. La deuxième dissout la
Chambre qui vient à peine d'être élue. La troisième écarte la patente du
calcul du cens électoral, de sorte à réduire encore un peu plus le corps
électoral et à retirer le droit de vote à la bourgeoisie, majoritairement libérale.
Enfin, la quatrième fixe les nouvelles élections pour les 6 et 18 septembre.
La nouvelle met en émoi la bourgeoisie et l'ensemble du petit peuple
parisien. Et dans les bureaux du « National », le journaliste Adolphe Thiers
rédige aussitôt une protestation solennelle, signée par 44 journalistes, et
publiée le lendemain par « Le National », « Le Temps », « Le Globe » et « Le
Journal du commerce », qui paraissent tous sans autorisation.
Aussitôt, le préfet de police, Claude Mangin, ordonne la saisie des presses
des quatre journaux en cause et le parquet lance des mandats d’arrêt contre
les signataires de la protestation. De vives échauffourées ont alors lieu entre
la police et les ouvriers typographes, qui redoutent de perdre leur emploi.
Ces échauffourées actent du début des émeutes. La foule parisienne, des
ouvriers aux commerçants en passant par les étudiants, exaspérée par la
situation politique et exaltée par la fougue de quelques activistes