Les arbres et nous. — 06. L’arbre comme symbole

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About This Presentation

Les arbres et nous. — 06. L’arbre comme symbole


Slide Content

Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance
Série "Les arbres et nous"
6 -L’arbre comme symbole
Étienne Godinot. .20.01.2025

Série "Les arbres et nous"
Sommaire (rappel)
Diaporama n°0 -Introduction
Diaporama n°1 -L’histoire des arbres
Diaporama n°2 -Les arbres et les scientifiques
Diaporama n°3. -Forêts, politique et climat
Diaporama n°4 -Les arbres hier et aujourd’hui
Diaporama n°7 -Les arbres dans l’expression artistique
Diaporama n°6 -L’arbre comme symbole
Diaporama n°7 -Enracinement et déploiement

L’arbre comme symbole -Sommaire
1 -L’arbre comme moyen de représentation
L’axe (le tronc)
La personne (test de l’arbre dessiné)
La figure arborescente (le tronc et les branches)
2 -L’arbre et les quatre éléments
3 -L’arbre dans les cultures et traditions du monde
L’arbre sur les drapeaux des pays dans le monde
4 -Le symbolisme des arbres
L’arbre, symbole de la fécondité et de l’abondance
L’arbre, symbole de la vie
L’arbre, symbole de l’adaptation
L’arbre, symbole de la force et de la constance
L’arbre, symbole de la renaissance
L’arbre, symbole de la longévité
L’arbre, symbole de l’opiniâtreté
L’arbre, symbole de la résilience
L’arbre symbole de Mémoire du passé
L’arbre, symbole de la paix
L’arbre, symbole de beauté
L’arbre, symbole de plénitude
Images :
-Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey en
coffret de trois volumes.
-Meuble en forme d’arbre
-Maison dans les arbres
-Palm Jumeirah ou ‘l’île aux palmiers’ à Dubaï (Émirats arabes
unis) est un archipel artificiel de 5 km de diamètre. Il a la forme d'un
palmier constituée d'un tronc et 16 palmes entourés d'un croissant de
11 km de long qui délimite un lagon.

1 -L’arbre
comme moyen de représentation
-En mécanique, l’arbre est un axe qui reçoit ou transmet un
mouvement de rotation. C’est ici le tronc d’un arbre qui est
évoqué, solide et droit.
-En psychologie, le test de l'arbre est un test projectif dans
lequel on demande à une personne de dessiner un arbre.
L'interprétation de ce test est fondée sur l'hypothèse que l'arbre
est la représentation symbolique du corps humain par le
dessinateur et joue un rôle de miroir. La perception de soi, les
chocs du passé, les angoisses, les aspirations intimes sont autant
d'éléments que le dessin de l'arbre peut sensiblement éclairer.
Images :
-L’arbre à cames permet de synchroniser plusieurs déplacements. Il transforme le
mouvement de rotation continu de l'arbre en un mouvement de translation alterné (par
ex. d'une soupape), ou bien de rotation alterné (par ex. d'un culbuteur).
-Le test de l'arbre a été développé en 1952 par le psychologue suisse Karl Koch.
Il peut être pratiqué lors d'un recrutement en complément d'épreuves plus connues
comme le test de Hermann Rorschach ou le Thematic Apperception Test (TAT) de
Henry Murray.

L’arbre comme figure arborescente
L’arbre est aussi une figure arborescente servant à
représenter schématiquement les filiations entre les éléments
d'un ensemble:
-En informatique, les arbres sont des types abstraits
utilisés quand on a besoin d’une structure hiérarchique des
données. L’arbre est la représentation d'un programme, ou
d'un algorithme, sous la forme d'un graphe faisant apparaître
les diverses séquences de calcul, leurs enchaînements et les
aiguillages entre ces séquences.
-En chimie, l’arbre désigne divers dépôts métalliques
présentant la forme d'arborisations.
-En électricité, l’arbre est ensemble connexe de branches
reliant tous les nœuds d'un réseau sans former de boucle.
Images :
-Arbre de Saturne, obtenu à partir d’un clou de zinc et d’une solution
d’acétate de plomb.
-Schéma d’un réseau en arbre en informatique.

L’arbre
comme figure
arborescente
-En linguistique, l’arbre est la représentation graphique de la
structure en constituants d'une phrase.
-En mathématiques (théorie des graphes), l’arbre est un
graphe connexe et dont la condition d'unicité des chemins depuis la
source implique l'absence de cycle et de circuit.
-En logique, l’arbre des causes est une méthode d’analyse,
utilisée notamment dans le champ des risques professionnels pour
identifier, a posteriori, les différents facteurs ayant pu causer un
accident du travail.
Images :
-Arbre syntaxique en linguistique.
-L’arbre des causes décortique les causes d’un fait (par ex. une chute dans un
escalier) en les décomposant en faits inhabituels (ex.: huile sur le sol suite à une fuite) et
en faits habituels (ex.: absence de signalisation).
-Dans la théorie des graphes, des représentations visuelles permettent de relier des
objets entre eux. D'un point de vue mathématique, le graphique G correspond à un couple
de sommets V (nœuds ou points) et d'arêtes E (lignes ou liens).

L’arbre généalogique
-En généalogie, l’arbre est une figure représentant un arbre
dont les ramifications montrent la filiation des diverses branches
d'une même famille au cours des siècles.
Images :
-La représentation graphique des individus et de leurs liens de parenté se présente
communément sous la forme d'un schéma arborescent à partir d'un individu racine ancré en
bas de page et les individus parents dans les «branches» et «feuilles», c'est pourquoi un
tel schéma est communément appelé arbre généalogique. Cette mise en page est surtout
adaptée pour visualiser une généalogie ascendante. On peut également l'inverser avec un
individu racine en haut de page et les ascendants en dessous.
-Kong Fu Tseu ou Confucius, philosophe chinois (-551 à -479). La famille de
Confucius, les Kong, possède l'arbre généalogique le plus grand du monde. Les filiations de
père en fils, qui comptent aujourd'hui 83 générations, ont été enregistrées depuis la mort de
Confucius. Selon le ‘Comité de compilation de la généalogie de Confucius’, il compte
2 millions de descendants connus et enregistrés, sur un total de descendants estimés de
3 millions
.
-Le modèle biblique de l‘arbre de Jessé représentant Jessé, père du roi David, assis
ou allongé "portant" un arbre lui sortant du dos avec ses descendants dont le roi David et
Jésus de Nazareth.

2 -L’arbre dans les cultures
et traditions du monde
-L’arbre à palabres, en Afrique, est un lieu traditionnel de
rassemblement, à l'ombre duquel on s'exprime sur la vie en
société, les problèmes du village, la politique, un espace d’échange
et de délibération.
-L’arbre de Noël, encore vert malgré l’hiver, est un sapin ou
épicéa que l'on orne et illumine à l'occasion de la fête de Noël.
-Les arbres de la Liberté sont des arbres plantés au début
de la Révolution de 1789 et au printemps de 1848 pour symboliser
la liberté conquise contre l’absolutisme royal ou la tyrannie.
Ils symbolisent aussi, en tant qu'arbres de la vie, la continuité, la
croissance, la force et la puissance.
Images :
-Palabres sous le manguier en Afrique.
-Sapin de Noël à Francfort-sur-le-Main. Pour le rite païen du solstice d'hiver, un arbre
symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé. En 354, l'Église institue la
célébration de la naissance du Christ, le 25 décembre, pour rivaliser avec cette fête
"païenne".
-La plantation d’un arbre de la liberté par les Révolutionnaires en 1790, par Jean-
Baptiste Lesueur. Les arbres de la liberté sont plantés aujourd’hui, par ex. pour commé-
morer l’abolition de l’esclavage.

L’arbre sur les drapeaux
des pays dans le monde
La présence et la position du cèdre au milieu du drapeau
du Liban est directement inspirée du cèdre des montagnes de ce
pays (cedrus libani). Emblème de longévité, le cèdre du Liban
est l’objet de nombreuses références bibliques.
Le drapeau du Canada, surnommé l'Unifolié (ou The Maple
Leaf Flag en anglais, littéralement "le drapeau à la feuille
d'érable") porte dans un carré blanc une feuille rouge d'érable
stylisée à onze pointes.
Le drapeau des Nations unies est orné de feuilles d'olivier,
un arbre symbole de paix.
D’autres pays ont un arbre sur leur drapeau : c'est le cas de la
Guinée équatoriale et son fromager, Haïti et son palmier royal, Belize et
ses acajous, l'Équateur et ses feuilles de laurier et de palmier, le Mexique
et son cactus. Les Fidji ont aussi un arbre mais pas au centre du drapeau,
tandis que Saint-Marin n'en a qu'une partie (une couronne de feuilles de
chêne).

3 -L’arbre et les quatre éléments,
et les analogies avec l’être humain
Les quatre éléments sont utilisés dans le monde occidental depuis
l'Antiquité* pour décrire la matière composant l'univers. Le concept est
développé par la philosophie antique dans le cadre de l'étude des sciences
naturelles, et aussi en astrologie pour décrire les composantes du zodiaque.
-L’arbre et la terre
L’arbre naît dans la terre, s’enracine et se développe dans la
terre, et après la mort se décompose et retourne à la terre.
La graine de l’arbre pousse dans le ventre de la terre comme le
fœtus dans le ventre de sa mère.
-L’arbre et l’eau
L’eau est bue par l’arbre et circule dans son corps comme
sève. L’arbre la restitue dans l’atmosphère par l’évapotranspiration.
Le réseau hydrographique au sol ressemble au système
racinaire et à l’arborescence du tronc, des branches et branchilles.
* Empédocle (v. -490 ,v. -435) philosophe, poète, ingénieur et médecin grec à
(Agrigente) Sicile est l’auteur principal de la théorie des quatre éléments. Il a été influencé
par Parménide (les faits et l’opinion, le feu et la terre) et par Pythagore (l’un et le multiple).
Pour lui, toute naissance et toute mort ne sont que la combinaison ou la désunion d'élé-
ments primordiaux.
Image du bas : réseau hydrographique de la Seine et de ses principaux affluents
(Marne, Oise, Eure)

L’arbre et les quatre éléments
et les analogies avec l’être humain
-L’arbre et l’air
L’air nourrit le corps de l’arbre par les feuillages comme il permet
l’oxygénation du sang humain par les bronches et bronchioles.
-L’arbre et le feu
L’arbre pour croître a besoin de la lumière et de la chaleur du
soleil.
Le bois de l’arbre depuis la nuit des temps a permis aux humains
de faire du feu pour se chauffer, s’éclairer, cuire les aliments, faire la
fête.
Image du haut : bronchioles respiratoires.

4 -Le symbolisme des arbres
Le symbolisme des arbres concerne les arbres dans leur capacité
à désigner, à signifier, voire à exercer une influence en tant que symbole.
L'arbre en général est symbole (de l'homme, du cosmos, de la vie, etc.),
et chaque arbre en particulier est un symbole (le chêne symbolise la
majesté, l'aulne symbolise l'humilité).
Les textes des troubadours, des conteurs et des poètes de toutes
les époques chantent l'arbre comme l'axe du monde, la flamme de vie, le
pont du ciel, l'image de l'éternelle vigueur.
«L'arbre relève d'un symbolisme puissant. Avec ses racines, son
fût et ses branchages, il relie les trois plans du monde -ciel, terre et
monde souterrain. Symbole de vie en perpétuelle évolution, il incarne la
vie inépuisable, la réalité absolue, le sacré par excellence. Il concentre
les idées de fécondité, d'opulence, de santé, d'immortalité ou de
jeunesse éternelle. Étudier les arbres, les sentir, les écouter, les aimer,
c'est participer activement à la vie et à la régénération de l'univers. Leur
puissance ou leur fragilité sont aussi les nôtres.» Brigitte Boudon
Images :
-Le livre Symbolisme de l’arbre de Brigitte Boudon (2010).
-Brigitte Boudon, née en 1955, docteur ès lettres, enseignante en philosophie, férue de
philosophie grecque et chinoise, est cofondatrice des éditions ‘Ancrages’ et des ‘Jeudis Philo’ à
Marseille.

L’arbre, pont entre deux réalités
«Le symbole est un signe concret évoquant par un rapport
naturel quelque chose d'absent ou d'impossible à percevoir» *.
L'historien des religions Mircea Eliade explique que les cultes
rendus aux arbres ne relèvent pas d'un sentiment panthéiste d'ado-
ration à l'égard de la nature, mais d'un sentiment profond suscité par
le symbolisme de l'arbre: l'arbre en tant que pont entre une réalité
spirituelle invisibleet une réalitéconcrète et sensible.
L'arbre est un symbole magnifique car il réunit tous les niveaux
du réel. Il relie le ciel et la terre, la matière et l'esprit, l'inconscient et le
conscient, le réel et le rêve. Il relie et harmonise les contraires.
Il réalise une synthèse du monde par l'unité fondamentale de ses
trois plans : souterrain, terrestre et céleste.
Tour à tour arbre de connaissance, arbre de vie, arbre familier et
protecteur, il se régénère sans cesse. Bénéfique, il est source de
fécondité physique, de protection psychologique, de connaissance
intellectuelle et d'éveil spirituel.
* André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie.
Images :
-Un arbre poussant au milieu du pont abandonné de sept miles dans les Keys de Floride
-Mircea Eliade (1907-1986), est un historien des religions, mythologue, philosophe et
romancier roumain. Ses œuvres ont été rédigées en roumain, français et anglais.

Continuité et changement
Complémentarité et circularité
Par sa stabilité et sa longévité, l’arbre évoque la continuité.
Il est symbole de sobriété : il se nourrit du sol, de l’air, de la
lumière, de l’eau, sans qu’il soit nécessaire de travailler le sol.
Immobile, c’est une créature éminemment pacifique. Ses
épines sont défensives.
L’arbre illustre aussi le changement permanent, la com-
plémentarité et la circularité :
Pour le taoïsme, les arbres absorbent l’énergie et la
rediffusent.
L’arbre abrite et protège l’oiseau qui y fait son nid, l’oiseau
par des fientes disperse les graines de l’arbre.
La racine devient branche par le drageonnage, la branche
prend racine par le marcottage.
Le bois de l’arbre sert à fabriquer le berceau des êtres
humains et leur cercueil.

Des correspondances
entre arbres
On peut noter les correspondances entre arbres.
-Arbres et couleurs : on trouve des arbres à feuilles rouges, à fleurs jaunes, à
fruits bleus.
-Arbres et figures géométriques : arbres coniques, sphériques, longilignes, etc
-Arbres et dieux. Dans la Rome antique, le chêne était consacré à Jupiter, le
tilleul à Vénus, le laurier à Apollon.
-Arbres et nombres. La disposition des pousses sur les tiges obéit à la suite de
Fibonacci.*
* L'angle formé par deux pousses adjacentes, exprimé en fraction de la circonférence de la tige, est
généralement une fraction de deux nombres de la suite de Fibonacci: 1/2 pour l'orme et le tilleul, 1/3 pour le hêtre
et le noisetier, 2/5 pour le chêne et les arbres fruitiers, 3/8 pour le peuplier et les roses, 5/13 pour le saule et
l'amandier.

L’arbre, symbole de la fécondité
et de l’abondance
L’arbre est symbole de l’abondance et de la fécondité. Il nous donne :
-bois: construction, meubles, clôtures, chauffage, outils, instruments de
musique, création artistique, etc. ;
-feuilles: protection contre le soleil, contre le vent, litière pour animaux,
humus, engrais, usage alimentaire (infusions, thés), médical (feuilles de
frêne contre les douleurs articulaires, etc.), feuilles de bambou nourrissant
les pandas, feuilles d’eucalyptus nourrissant les koalas, etc.
-fruits: pommes et poires, pêches et abricots, cerises, oranges et citrons,
bananes et coings, dattes et figues, prunes et mirabelles, mangues et
papayes, noix et noisettes, amandes et châtaignes, kiwis et kakis, fèves de
cacao, pignons, calebasses (récipients, instruments de musique), etc.
-fleurs: à contempler par les humains, à butiner par les abeilles, à usage
alimentaire (fleurs de tilleuls en tisanes) ou médical (fleurs de sureau
antiinflammatoires) ;
Images :
-Palissade en bois de châtaigner, imputrescible
-Feuilles et fleurs de tilleul.
-Fève de cacao, graine du cacaoyer.

L’arbre, symbole de la fécondité et de l’abondance
-écorce: liège du chêne pour l’isolation et tan pour la teinture,
cannelle du cannelier, fibres d’écorce pour fabriquer des textiles ou du
papier, écorce de saule contre la fièvre, du quinquina contre la malaria,
du manguier contre le paludisme, de l’if contre les cancers, du catuaba
contre l’impuissance sexuelle, réduction du calibre des vaisseaux
sanguins par les tanins, etc. ;
-sève: sève de bouleau et d'érable bomme boisson, vin de palme de la
sève du palmier ; sève du croton lechleri utilisée en médecine tradition-
nelle en Amazonie, etc. ;
-exsudations*: résine de pin donnant laques, adhésifs, peintures,
vernis, marquages routiers, cosmétiques, essence de térébenthine ;
gomme arabique d’acacia ; latex extrait de l’hévéa, servant à fabriquer
du caoutchouc, etc.
* ou suintements : toute substance qui suinte des pores des tissus végétaux malades ou blessés.
Images :
-Écorce du quinquina, dont on tire la quinine, le premier grand médicament actif contre la
malaria.
-Résine de pin.
-Latex de l’hévéa

L’arbre, symbole de fécondité
Images :
-La richesse symbolique de l’olivierest abondante : récompense, purifi-
cation, force, paix, victoire, fécondité.
-L’huile d’olive depuis des millénaires est utilisée pour la cuisine, pour
l’assaisonnement et la cuisson des aliments, les soins du corps (on en fait
des savons), pour protéger la peau contre le froid, le soleil, les piqures
d’insectes, pour confectionner des remèdes, soigner les plaies, pour éclairer,
pour imperméabiliser les cuirs, pour les rites religieux et funéraires, etc. En
1945, le rameau d'olivier a été placé sur l'emblème de l'Organisation des
Nations Unies comme symbole de protection du monde.
-L’écorce du chêne-liège, qui se régénère sur une durée de 9 ans après
l’extraction, est utilisée pour faire des bouchons, pour l’isolation, la décora-
tion, l’ameublement, la fabrication de chaussures, et même dans le domaine
de l’aérospatiale…

L’ensete, un cadeau de la nature
L’ensete, qui ressemble au bananier, nourrit déjà 20millions d’ d’Éthio-
piens. Ses qualités nutritives et sa résistance au réchauffement clima-
tique ont convaincu le gouvernement de lancer un programme pour
l’étendre aux 12 régions du deuxième État le plus peuplé d’Afrique.
Il ne donne pas de fruit comestible, mais une substance blanchâtre. L’ingré-
dient peut être bouilli à la manière des pommes de terre, fermenté pour être
transformé en un pain plat, le kocho, ou encore cuisiné comme porridge pour les
femmes enceintes, lebula.
Sa croissance est particulièrement rapide (1,50 m en l’espace d’un été) : un
seul plant d’ensete peut produire 50 kg de nourriture, correspondant aux besoins
d’une famille pendant environ deux mois.
Un autre des avantages du "faux bananier" repose sur son potentiel "zéro
gaspillage". Les feuilles servent ainsi à nourrir les vaches dont le lait et la viande
viennent combler les carences en protéines de cette matière première. Une fois la
pulpe des feuilles extraites, les fibres restantes sont séchées. Elles sont ensuite
teintes et tissées en paniers et dessous de plats. Le liquide rejeté après le pressage
de la chair sert de détergent.
L’ensete présente l’intérêt de remédier à la saisonnalité de la récolte des
autres cultures éthiopiennes, comme le teff, le blé, le maïs, l’orge ou le sorgho. On
peut planter et récolter l’ensete toute l’année, il s’avère aussi parfaitement adaptée
aux variations climatiques. Résistante aux sécheresses -elle peut survivre plus d’un
an sans irrigation -, la plante serait aussi capable d’améliorer la fertilité de la terre.
Images :
-Des femmes extraient la pulpe des feuilles ou du bulbe de l’ensete. (Photo et article deLa Croix).
-Ensete ventricosum, ou faux bananier, ou bananier d'Abyssinie.

L’arbre, symbole de la vie
Des racines complexes et des branches infinies, toutes reliées
à leur tronc. L’arbre de vie, c’est aussi l’interconnexion de tous les
éléments de l’univers. Cette association est présente dans plusieurs
cultures et religions. Elle rappelle que chaque créature fait partie
d’un tout.
Image : L'arbre de vie celtique symbolise l'harmonie et l'équilibre. Les
racines pénètrent dans les profondeurs du sol. Les branches poussent vers le
ciel. Le tronc de l'arbre de vie relie les racines et les branches, la terre et le
ciel, le monde dit supérieur et le monde dit inférieur.
Image : Le livre Les druides et les celtes de Richard Bessière, historien, ancien
directeur du (Centre de recherche et d’Études scientifiques des Phénomènes Inex-
pliqués’ (CRESPI). Le druide, chef religieux, remplissait plusieurs fonctions: ministre
du culte, théologien, philosophe, gardien du savoir et de la sagesse, historien, juriste
et aussi conseiller militaire du roi. Les druides communiquaient avec cemonde des
espritsgrâce à des "portes" pour envoyer et recevoir des messages. Le motdoor
(porte, en anglais) proviendrait du mot gaélique dairqui signifie chêne, le chêne étant
l’arbre le plus sacré pour le peuple celte.

L’arbre, symbole du cycle de la vie
Les arbres sont significatifs dans de nombreuses mythologies
et religions du monde et ont reçu des significations profondes et
sacrées à travers les âges. Les êtres humains, observant la crois-
sance et la mort des arbres, et la mort annuelle et la renaissance de
leur feuillage, les ont souvent vus comme de puissants symboles de
croissance, de mort et de renaissance.
Les arbres à feuillage persistant, qui restent largement verts
tout au long de ces cycles, sont parfois considérés comme des
symboles de l'éternité, de l'immortalité ou de la fertilité. L'image de
l'arbre de vie ou arbre du monde existe dans de nombreuses
mythologies.

Les arbres sacrés
Le cèdre, symbole de sainteté, d'éternité et de paix, est cité
plus de 77 fois dans la Bible. Cette espèce d'arbre recouvrait
anciennement le Mont-Liban, une chaîne montagneuse située à
l'ouest du pays.
Présents dans la religion de l’Inde ancienne, les arbres
apparaissent dans les traditions et l’art bouddhiques. Ainsi, selon le
Bouddha-Charita, différents arbres ou bois jalonnent la vie du
Bouddha : le bois d’ashokas dans lequel sa mère accoucha, le
jambosier sous lequel il médita, le pipal sous lequel il connut l’éveil à
Bodhgaya, le manguier sous lequel il effectua le «miracle duel» et
le sal sous lequel il s’éteignit.
Au Tibet, cinq bois aromatiques sont utilisés dans des rituels
associés aux déités: genévrier (lha), rhododendron (nyen), tamarin
(lu), margousier (tsen) et pin (deu).
Images :
-Cèdre du Liban (cedrus libani).
-Pipal ou figuier des pagodes (ficus religiosa). Il a la particularité de transformer le
dioxyde de carbone en oxygène de jour comme de nuit, une conversion seulement diurne
pour la plupart des autres végétaux. Il est utilisé dans la médecine ayurvédique (la méde-
cine traditionnelle indienne) pour soigner de nombreuses maladies, de l’asthme à l’épilepsie
en passant par le diabète.

Les arbres sacrés dans les religions et les cultures
On rencontre des arbres sacrés, des rites et des symboles
végétaux dans les traditions populaires du monde entier, dans les
métaphysiques et les mystiques de tous les temps, des époques
archaïques jusqu'à nos jours. Parfois, l'univers est représenté par un
arbre géant; dans d'autres traditions, l'humanité naît d'un arbre.
L'arbre est toujours associé à ce qui est vivant et créateur.
Images :
-Adam et Éve, par Lucas Cranach l'Ancien (1528). L'arbre de la connais-
sance du bien et du mal portant le «fruit défendu» est un symbole du Livre de la
Genèse. Suivant le récit mythique biblique, il est l'un des deux arbres non
alimentaires plantés par Dieu dans le jardin d’Éden, l'autre étant l'arbre de vie.
-Plante au feuillage persistant, lebuis est connu pour son
symbolisme sacré et ses qualités botaniques. L’origine de la fête des
Rameaux remonte aux récits du Nouveau Testament, qui décrivent
l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, accueilli par une foule
agitant des branches de palmiers en signe de respect et d’honneur.
Cette célébration anticipe la passion du Christ et sa victoire sur la mort,
événements centraux de la foi chrétienne.

L’arbre, symbole de la vie
Le baobab, un arbre sacré d’Afrique, est immense et imposant. Le Petit Prince d’Antoine de
Saint Exupéry en parle : «Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit.» Cet arbre
possède un tronc rempli d’eau et se dotede délicieux fruits à graines blanches acidulées, mais il est
aussi dépourvu de feuilles les trois quarts de l’année, ce qui donne l’impression de racines vers le
ciel, un petit côté vice-versa. Le monde compte huit espèces de baobab, dont six à Madagascar, une
sur le continent africain et une en Australie. Une étude basée sur des analyses de l'ADN retrace
l'évolution de cet arbre iconique, parfois surnommé "l'arbre de vie" ou "l'arbre à l'envers". Chauves-
souris, papillons de nuit et lémuriens ont co-évolué avec l'arbre, profitant ainsi du nectar très nutritif
contenu dans ses grandes fleurs blanches. Le fruit du baobab est aujourd'hui considéré comme un
aliment exceptionnel, tandis que ses fibres sont filées en robustes cordages ou tissées en vêtements.
Le vénérable baobab "Panke" au Zimbabwe est âgé de 2450 ans.
Tout au long de sa vie, le baobab produit de nouveaux troncs, là où d'autres espèces produisent
des branches.Ces tiges ou troncs, souvent d'âges divers, fusionnent ensuite ensemble. Cela forme
une grande cavité entre les différents troncs. «La cavité d'un vieux baobab du Zimbabwe est si
grande que près de 40 personnes peuvent s'y abriter», souligne le site internet du parc national
Kruger en Afrique du Sud. Ils ont déjà été utilisés comme magasin, comme prison ou plus simplement
comme arrêt de bus.

Planter des arbres
pour la paix et les droits humains
Planter un arbre est un acte symbolique pour appeler à une
société de justice et de paix. Il vise en particulier les enfants et les
jeunes : ils grandiront en même temps que l’arbre, ils sont les citoyens
de la société meilleure à construire dès aujourd’hui pour qu’elle
advienne demain.
Planter un arbre, c'est vouloir faire une place à la vie, à la conti-
nuité. Planter des arbres, c'est prendre conscience à la fois de leur
fragilité et de leur potentiel, et, comme il en est de la paix et de la
liberté, se souvenir qu'il faut être vigilant, les préserver et les défendre.
Comme dit le proverbe africain:«Celui qui a planté un arbre
avant de mourir n’a pas vécu inutilement».
Images :
-En janvier 2006, Ilan Halimi, jeune juif de 23 ans, est séquestré, torturé et tué parle "gang
des Barbares". Des oliviers sont plantés partout en France à sa mémoire, par exemple au
Raincy (Seine-Saint-Denis) en janvier 2011 (photo ci-dessus).
En février 2019, deux arbres plantés à sa mémoire sont coupés et profanés àSainte-
Geneviève-des-Bois (Essonne). François Baroin, président de l'Association des Maires de
France (AMF), appelle alors les élus à planter un arbre dans chaque commune pour lutter
contre l'antisémitisme : « Symboliser notre attachement aux principes fondamentaux de la
Déclaration des droits de l‘homme en plantant un arbre dans chaque commune.»
-Inauguration d’un ginkgo-biloba le 9 août 2024 à la Saline Royale d’Arc-et-Senans par une
centaine de personnes, dont des élus, en commémoration du bombardement de Nagasaki le 9
août 1945.

L’arbre, symbole de la vie
Pareillement, les militants de la paix et de la
résolution non-violente des conflits opposent
souvent la beauté et la vie de l’arbre à l’horreur et
l’absurdité des armes de destruction massive, et
particulièrement des armes nucléaires.
Images :
-La bombe atomique constitue une menace majeure à l’homme
et à la nature, d'autant plus dangereuse qu'elle reste cachée.
L’affiche du documentaire de Xavier-Marie BonnotLa bombe et
nous. L’arme atomique aujourd’hui (2017, 75 mn) oppose la beauté
pacifique de l’arbre à l’inconscience criminelle de la course aux
armes de destruction massive menée par 9 États de la planète, dont
la France.
-Pour affirmer leur détermination à faire abolir les armes
nucléaires, des lanceurs d’alerte ont imaginé une affiche sur laquelle
un champignon atomique se transforme en arbre.
-L’affiche Mururoa Pacifique du Mouvement de la Paix (1980)
oppose le champignon atomique aux palmiers des îles de l’océan…
Pacifique.

L’arbre,
symbole de la vie
et victime de la violence
«Une jeune Palestinienne raconte que son grand-père, lors de la Nakba*, s’était
résigné à quitter sa terre.
Portant ses ballots, il tournait calmement le dos à sa vie quand les nouveaux
venus, pressés de s’approprier les lieux, s’étaient mis à abattre les oliviers dont il avait
hérité de ses propres ancêtres.
On peut abandonner une maison, en reconstruire une autre peut-être. On peut
abandonner des photos, des odeurs, des souvenirs et espérer repartir de zéro, en
rassembler d’autres.Mais il n’est pas anodin d’abandonner un arbre qu’on a soigné, dont
on a eu la garde.
C’est seulement au bruit de la hache qu’il s’est agenouillé pour pleurer.
Des millions de mètres carrés de forêts et d’oliviers ont été brûlés au phosphore
dans le sud du Liban. Cette guerre sans visage ne tue pas que les hommes. Même en
métaphore, le mot "racines" n’évoque pas autre choses que les arbres. Brûler un arbre,
c’est déraciner un humain.»
Fifi Abou Dib, in L’Orient-le-Jour, quotidien francophone libanais, 16 nov. 2023
* Le terme arabe Nakbasignifie «catastrophe» ou «désastre». De nos jours, il désigne l'exode palestinien de
1948, la fuite ou l'exil forcé de 750 000 habitants de la Palestine mandataire expulsés par l’armée lors de la création de
l’État d’Israël.
Images : -Une Palestinienne pleure la destruction de son champs d'oliviers par les colons israéliens en Cisjordanie.
-Un Palestinien et ses oliviers ébranchés par les colons.

L’arbre, symbole de l’adaptation
L’arbre, comme les autres plantes, mais aussi comme les
animaux et les humains, s’adapte à tous les milieux, à tous les
climats, à toutes les températures :
-froid (érable, bouleau, aubépine, etc.),
-chaleur (tilleul, savonnier, micocoulier, etc.),
-sécheresse (pin noir d’Autriche, genévrier, etc.),
-vent (cyprès, aubépine, peuplier, etc.),
-eau salée (palétuvier, etc.),
-et même aux contraintes et tailles imposées par l’homme (fruitiers
en espaliers, haies, charmilles, bonzaï, etc.)
Images : Arbre de Josué (tolère le froid jusqu'à -15°C et la chaleur jusqu'à 41°C) ; bouleau
(tolère le froid jusqu'à -20°C) ; peupliers ; espaliers ; art topiaire ; haies de buis ; bonzaï.

L’arbre, symbole de la force
et de la constance
L’arbre est immobile, fiable, constant. Il enseigne la
tenue. Il invite à mettre un terme à l’agitation qui trouble et
perturbe.Cette immobilité n’est ni mort ni sommeil : la vie est
présente en lui. Même brisé, même tors, il reste égal à lui-
même.
L’arbre se tait. Il enseigne en silence.
Images :
-Chêne pédonculé à St André-de-Bohon (Manche). En tout temps et
en tout lieu, le chêneest synonyme de force et de solidité. Les termes
"chêne" et "force" se traduisent en latin par le même motrobur, (qui a
donné l’adjectif robuste) symbolisant autant la force morale que
physique. Le chêne est aussi l'arbre consacré à Zeus-Jupiter dans la
mythologie classique où de grands chênes croissent dans la forêt de
Dodone, en Épire, sur les pentes du mont Tomaros, l'un des plus
anciens sanctuaires grecs. Son bois est dur et imputrescible.
-À l'instar du chêne, le frêneest un symbole de solidité puissante et
de longévité. On en faisait des hampes de lances. Dans les traditions
scandinaves, cet arbre symbolise l'immortalité et sert de lien entre les
trois niveaux du cosmos. Fraxinus excelsior peut atteindre 40 mètres de
hauteur à l'âge adulte et vivre 250 ans.

L’arbre, symbole de la longévité,
de la patience et de la persévérance
L’arbre, c’est encore l’invitation à la patience, à la
persévérance. Dans le glandtout le chêne est présent mais
potentiellement…
Un arbre devient exploitable en moyenne à 80 ans : cela
varie selon l’espèce, le sol et le climat. Entre la plantation et la
récolte, il est courant de dire qu’il y a deux générations : on
plante et on reboise pour ses petits-enfants.
Images :
-Au nord de la côte californienne s'étend la plus grande forêt de
séquoias au monde. Les cimes des arbres centenaires et majestueux
semblent caresser le ciel. Les séquoias de Californie (sequoia semper-
virens) ou séquoias à feuilles d'if peuvent atteindre 91 mètres de haut,
l’équivalent d’un immeuble de 30 étages, et vivre plus de 2 000 ans.
-Le Ginkgo Biloba, dont certains spécimens auraient 3 000 ans, est le
survivant et seul représentant actuel de la famille des Ginkgoaceae
apparues au Permien vers -270millions d’années.
Voir aussi le §‘Les arbres actuels les plus vieux du monde’ dans le
diaporama n°1 –‘Histoire des arbres’

Les plus vieux oliviers
du bassin méditerranéen
Images dans le sens des aiguilles d’une montre :
-L’olivier du Musée oléicole de Vouves, en Crète, est âgé de 3 000 à 5 000 ans.
-L’olivier d’EchrafDar Allouch, en Tunisie, aurait 2 500 ans, selon ‘l’Institut du
monde de l’olivier’, basé à Nyons, en France.
-L‘olivier d'Al-bak dans le village d'Al-Walaja(district de Bethléem, Israël) est
selon certains estimé à 4 000 ans.
-L’olivier de Roquebrune-Cap-Martin est considéré comme le plus vieil arbre en
France (2 000 ans ?)
-Les 16 oliviers de Bchaalehà 1300m d'altitude, aux confins de la région de
Batroun (Liban), auraient entre 4 000 et 6 000 ans.

L’arbre, symbole de la renaissance
Après avoir perdu leurs feuilles en automne et en hiver, les
arbres renaissent au printemps, développant bourgeons présents
dès la fin de l’automne, faisant apparaître fruits et feuilles. C’est
pourquoi l’arbre est naturellement associé aux cycles, aux nou-
veaux départs et à la résilience face aux épreuves.
Les feuillus surtout évoquent un cycle, eux qui se dépouillent
et se recouvrent chaque année de feuilles.
La métaphore des quatre saisons proposée par Frederic
Hudson* illustre parfaitement les cycles de changement : déve-
lopper la conscience de la saison que l'on traverse permet
d'accueillir le changement comme un élément naturel et propice,
et de se mobiliser efficacement.
* Notre vie n’est jamais linéaire, nous vivons par cycles, avec des phases très
actives, remplies d’énergie, des phases plus calmes et plus sereines, des phases plus
tristounettes, sans savoir pourquoi, et des phases de très basse énergie, un peu
dépressives. Frederic Hudson(1934-2015), journaliste, coach, professeur à l’université
de Columbia, philosophe, pédagogue et écrivain, a modélisé cette succession de phases
sous le nom de ‘roue de Hudson’. Ce modèle propose une théorie du changement et des
transitions de vie.

L’arbre, symbole de l’opiniâtreté
Comme les autres végétaux, l’arbre croît en dépit de tout,
malgré des conditions défavorables : dans des sites désertiques
torrides ou glacés, sur des falaises abruptes, entre deux rochers.
Images :
-If (Taxus baccata) sur la falaise de la Roize, sur le flanc ouest du
massif de la Chartreuse (Isère). Il plonge ses racines dans les fissures de
la roche et a au minimum 721 ans.
-L'arbre à berger (Boscia albitrunca), originaire du désert du Kalahari
(Namibie), possède les racines qui plongent dans le sol à 68 mètres de
profondeur. Leur profondeur a été découverte par hasard par des foreurs
de nappes d'eau souterraines.
Le record officiel serait détenu par un figuier sauvage dont les racines
descendraient à 120 mètres de profondeur. Cet arbre vit en Afrique du Sud
où le sol est sec et ses racines doivent s'enfoncer profondément dans les
fissures de la roche pour trouver de l'eau.
-Un chênepubescent s'est implanté dans une fissure d'un bloc de
granite entre le col de Bavella et le village de Solenzara, sur le bord de la D
268, en Corse.

L’arbre, symbole de la résilience
L’arbre est résilient après des blessures, des brûlures, souvent
après être tombé à terre, et les écosystèmes forestiers aussi sont
résilients. Catherine Lenne* écrit :« Le bois est un tissu fondamental
pour la vie d’un arbre, car il remplit plusieurs fonctions, sous-tendues
par des vaisseaux, des fibres et des rayons ligneux, et tout cela est
imprégné de ligninehydrophobe, étanche, rigidifiante et polyméri-
sante.» Elle est fascinée par la capacité qu'ont les arbres à se
reconstruire après un accident.
Un exemple de la résistance du ginkgo biloba est le fait qu'il fut la
première espèce d'arbre à repousser après l'explosion de la bombe
atomique le 6 août 1945 à Hiroshima.
* Catherine Lenne,botaniste au PIAF, lelaboratoire ‘Physique et physiologie intégratives
de l’arbreen environnementfluctuant’ de l’INRAE /UCAet enseignante chercheuse en biologie
végétale à l'université Clermont-Auvergne de Clermont-Ferrand
Images :
-Pousse d’arbre soulevant le bitume.
-Rejetons d’arbre sur un tronc coupé
-Rejetons sur un tronc couché à terre
-Les plantes pyrophiles ou pyrophytes sont celles qui tirent profit du feu (notamment des
incendies de forêt) pour se reproduire, se propager, ou pour mieux se développer. Le protea,
arbuste originaire d'Afrique, a besoin du feu pour se reproduire

L’arbre, symbole de la Mémoire
«Je suis un arbre immense aux feuilles abondantes tournées vers
le soleil. Je suis un arbre triste, avec toute la détresse de rester planté là,
dans ce vaste cimetière sans tombes. Je suis ce témoin qui a vu passer
des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, qui ne les a
jamais vus revenir. Je veille à l'entrée du camp n°1 d'Auschwitz, juste
derrière ce porche et sa pernicieuse inscription, tristement célèbre:« Arbeit
macht frei» («Le travail rend libre»). 1,3 million d'innocents y sont morts.
Aujourd'hui, ceux qui se rendent ici marchent avec respect dans ce lieu de
souffrance. Certains ont des larmes au coin des yeux et voudraient savoir si
un père, une mère ou un proche se sont adossés contre moi. Personne n'a
voulu me détruire, me déraciner. Pour ne pas oublier. Mes racines poussent
dans une terre de sang, de terreur, de génocide. Je suis un arbre qui
participe au devoir de Mémoire...» Cyril Drouet
«Regarde bien ce chêne impassible qui se dresse au milieu des
ruines. Ferme les yeux, et souviens-toi... Souviens-toi de ce paisible
village du Limousin, dont le nom, Oradour-sur-Glane, vient du mot latin
oratoriumqui signifie lieu de prière pour les morts. En 1848, la popula-
tionaccueillit la République avec un tel bonheur qu'elle planta cet arbre
sur la place de la Halle, en le surnommant "Chêne de la liberté".
Souviens-toi de ce matin du 10 juin 1944, quatre jours après le
débarquement de Normandie.» Cyril Drouet

L’arbre, symbole de la paix
Le cèdre et l’olivier, depuis longtemps, et le ginkgo biloba plus
récemment, sont les arbres les plus utilisés pour symboliser la paix.
L'astrologie celtique a fait du cèdre le symbole de “la confiance”. Le Cèdre du
Liban est cité 103 fois dans la Bible. En 1945, le rameau d'olivier a été placé sur
l'emblème de l'Organisation des Nations Unies comme symbole de protection du
monde. Le ginkgo futle premier arbre à repousser après l’explosion d’Hiroshima.
Avec ses feuilles à deux lobes, le ginkgo peut aussi symboliser la dualité, la
séparation, ou le paradoxe. Et la réconciliation qui va avec.
L’arbre de la paix d’Hedva Ser est l’un des emblèmes de la paix
promu par l’UNESCO.
Images :
-La colombe de la paix dessinée par Pablo Picasso en 1949 tient dans son bec un rameau
d’olivier.
-L’ONG ‘PeaceTrees -Les arbres de paix’ s’adresse particulièrement aux enfants.
-Hedva Ser, artiste française née en 1948, ‘ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco pour
la diplomatieculturelle’, a crééun Arbre de la paix en bronze, qui tend ses branches vers le ciel,
comme pour l’implorer, empli de symboles destinés àrapprocher les hommes et àinstaurer la
paix entre les peuples.
Le premier élément de l’Arbre de la paix est le Chaï, qui, dans la Bible signifie la vie.
Le second élément est le Shin, qui est, en hébreu, la première lettre du motShalom, et, en
arabe, la première lettre du mot Salam.Le troisième élément de la sculpture de l’arbre est la
colombe, messagère d’espoir et de liberté, posée sur une branche, prête à s’envoler pour
appeler àla paix et àla concorde entre les peuples. Et enfin, un croissant de lune, symbole de
l’Islam.

L’arbre, symbole de beauté
Tout dans l’arbre est beauté, les racines, le tronc, les branches,
les feuilles, les fleurs, les fruits. Mais trop souvent nos contemporains
s’attachent d’abord à son aspect utilitaire.
«Peu après mon arrivée à Lablachère, j'avais passé toute une
journée à couper du bois avec mon voisin. Le soir, devant un magni-
fiquecoucher de soleil, un arbre dénudé se découpe sur l'horizon. En
extase devant ce panorama extraordinaire, j’invite mon compagnon à
me rejoindre et je lui dis : " Regarde comme c’est beau !". Il me
répond : " Oui, il fait bien 10 stères !".»
Pierre Rabhi
Images :
-Fleurs de pommier en avril
-Branches d’arbre de Judée en mai
-Arbre devant le soleil couchant comme a pu le voir Pierre Rabhi.
-PierreRabhi(1938-2021), né en Algérie, agrobiologiste, philosophe et écrivain français.
Inventeur du concept ‘Oasis en tous lieux’. Fondateur de ‘Terre et humanisme’, cofondateur
du ‘Mouvement Colibris’’ et du centre agrobiologique des Amaninsà La Roche-sur-Grane
(Drôme). Il prôneune nouvelle civilisation agraire, enrichie de connaissances nouvelles,
avec une dimension esthétique, poétique et spirituelle.
. Il préconise 4 orientations : 1 -Éduquerà la complémentarité et à la coopération ;
2 -Reconnaître l’importance du féminin ; 3 -Exalter la beauté de la modération ;
4 -Reconnaître le caractère sacré de la vie.

L’arbre, symbole de la plénitude
L’arbre, par son tronc, est le symbole de la verticalité (relation
de l’être humain à soi-même dans son intériorité et avec l’Au-delà)
et, par ses branches, de l’horizontalité (relation de l’être humain
avec les autres et avec le monde minéral, végétal et animal).
Le mot "horizontal" est dérivé de "horizon", alors que "vertical"
provient du latin tardif verticalisqui est de la même racine que
vertex, "plus haut point".
Images :
-L’Homme de Vitruve (Le proporzioni del corpo umano secondo Vitruvio) est un
célèbre dessin annoté, réalisé vers 1490 à la plume, encre et lavis sur papier, par Léonard
de Vinci d'après une étude de l’important traité d'architecture antique De architectura (Au
sujet de l’architecture) rédigé vers -25 par l'architecte ingénieur romain Vitruve (v-90 -v-
15). Ce dessin fait le lien symbolique entre de nombreuses sciences universelles étudiées
par Léonard de Vinci dont: art, anatomie, géométrie, mathématiques, cosmologie, philo-
sophie et métaphysique.
-L'arbre de la croix est ainsi appelé car, à l'époque romaine, il permettait de crucifier
condamnés à mort et esclaves récalcitrants. Il est constitué de deux poutres qui se
croisent.
· Le crucifié le plus célèbre de l’histoire est Jésus de Nazareth ( -6, + 30 ?). La croix
est devenue le symbole du christianisme.
· Un autre crucifié célèbre est le grand mystique soufi Mansur al Hallaj ( v. 858-922).
Son crime –affirmer possible la relation avec l’Invisible sans être soumis aux institutions
religieuses –étant particulièrement grave, son cadavre est ensuite brûlé, et ses restes
jetés dans le Tigre. Après avoir été exposée à la vue du public, sa tête est exposée au
musée des fortes têtes du calife.
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