"Pekin Place Tian An Men" - Par Eric Meyer - Chapitre 2 - Editions Actes Sud / l'Aire

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About This Presentation

Découvrez "Pekin Place Tian An Men", le tout premier ouvrage de Eric Meyer, publié en septembre 1989, après le "Printemps de Pékin"


Slide Content

ERIC MEYER

PEKIN

PLACE
TIAN AN MEN

LAIRE
ACTES
SUD

Chapitre II - 17 au 20 avril

LES JEUNES VEAUX N'ONT PAS PEL
DU TIGRE!

Rétrospectivement se pose un problème — comment
appeler ce mouvement, qui glisse et échappe à
toute dénomination ? Ces semaines d'activités
intenses des universités d'abord, puis de tout
Pékin, puis de toutes les villes grandes et moyennes
n'étaient ni émeute, ni insurrection, puisque
qu'elles se sont presque tout de suite imposées
comme pacifiques et non-violentes. Le terme
employé par le gouvernement, «dongluan- (agita-
tion), ne convient guère mieux — puisque très
vite ce mouvement de jeunes intellectuels a été
conscient, discipliné et ordonné. Je préfère parler
d'éveil étudiant, et d'éveil de la Chine. Mais
durant les trois jours qui s'ouvrent, leur action
court un risque de dérapage, du fait de cette
effervescence encore mal contrôlée, et de ce
tâtonnement visible des étudiants, en quête de
méthodes et de chefs - le mouvement se cherche !
Ils n'ont que deux viatiques légués par Hu
Yaobang : la volonté de lutte, nourrie par la
douleur, et le prétexte du deuil de cet embarras-
sant héros du régime. Prétexte curieusement
hypocrite, chez cette jeunesse plutôt pure et
naive, nourrie de morale confucéenne. Dés le
20 avril, le gouvernement accusera les jeunes de
duplicité [2]. Ce à quoi l'un d'eux me répondra

«Cest vrai, le deuil n'est qu'un prétexte. Mais
quels autres moyens avons-nous ? Il n'y a pas de

libené de presse et de publication dans ce pays !
Nous prenons les chances qu'on nous laisse !

Enfin, l'on ne peut que sémerveiller, après coup,
de constater qu'il n'a fallu que ces trois jours aux
étudiants pour se doter d'une structure — la Fédé
ration Autonome des universités de Pékin —,
d'une discipline librement consentie - comme si
le gène social de l'organisation ressurgissait au
moment opportun, pour convenir des centaines
de milliers d'individualités en une armée de la
démocratie qui, durant six semaines, va étonner
le monde !

Lundi matin : les quelques centaines d'étudiants
responsables du dégagement. de la nuit passée
ont toujours là avec leurs couronnes factices, et
sont bientôt secondés par une dizaine de
conèges comme on m'en avait plus vu depuis
longtemps, chacun précédé du drapeau rouge de
son établissement. Ils viennent des universités tra-
ditionnellement contestataires (Université de Pékin,
Université populaire, Institut du droit et des sciences
politiques, Université normale supérieure) mais
aussi d'établissements plus excentriques, comn

cette Ecole pékinoise d'aéronautique. Leurs slo-
gans s'intéressent déjà moins à Hu Yaobang
mais plaident pour leur cause

= Vive la liberté !

Vive la démocratie !

Vive la loi !

ou bien aiguillonnent le régime
A bas la corruption !
—Li Peng - dialogue !
— À bas la bureaucratic
Néophytes dans l'art de manifester, ces jeunes
manquent d'assurance dans leurs chants, entament
une course qu'ils interrompent cinquante mètres
plus loin, faute de meneurs... Le détail fera
sourire — ces jeunes qui ont pris un risque consi-
dérable, et qui crient des slogans dangereux,
faisant preuve d'un évident courage, se montrent
l'instant d'après rougissants et intimidés. Tel garçon
déclare : «Nous ne faisons pas de politique.
Nous ne faisons que déplorer la mort de Hu,

parce que cest une grande pere pour la
nation:

La méme ingénuité se lit chez les marcheurs de
Shanghaï qui se rendent ce lundi de l'Universit
Fudan (qui sera à l'avant-garde des événements
au plan local) à celle de Tongji. On veut manifes-
ter, mais on ne sait comment. Aussi voit-on te

ns la rue, sans slogans ni calicots, finis
sant en désespoir de cause par entonner -Haojiu !
chanson à boire du film à succès «Le sorgho
rouge. D'autres arrêtent un autobus, en font
sortir les passagers. Mais alors que le chauffeur
docile attend d'être détourné, personne n'ose
monter — le bus repart vide ! A Pékin comme à
Shanghaï, ces hésitations des premiers jours
traduisent l'absence de tradition de contestation
de l'ordre établi. Mais dans ce domaine comme
en d'autres, la Chine apprend vite !
cours de leur sit-in de toute la journée sur les
marches du siège de l'Assemblée, les étudiant
présentent déjà aux huissiers éberlué

pt demandes, à commenc
ter dur le Premier ministre Li Pi
d'ouvrir le dialogue. Le pouvoir devrait

— réhabiliter la mémoire de Hu Yaob:

— Sexuser auprès du peuple pour ses erreurs
politiques (oui!)

— introduire la liberté de presse et de publication

~ publier les revenus des enfants des principaux
leader

A propos de cette dernière revendication, il
faut savoir que tous les leaders sans exception,
réformistes Ou conservateurs, ont -placé- leurs
rejetons dans de confortables universités à l'étran-
ger - Suisse, Californie -, puis dans des emplois

ns la politique et surtout dans les affaires, où
ils font merveille sous la protection de leurs puis-
sants parents. L'exemple le plus célebre est celui
de Deng Pufeng, fils de Deng Xiaoping, parapl
gique suite aux tortures des Gardes Rouges sous la
Révolution Culturelle

Deng Pufeng est Président de la Fédération
nationale des handicapés, et a créé pour financer
celle-ci -Kanghua-, multinationale dont les deux
cents «filiales emploient prioritairement des
personnes diminuées (filiales- entre guillemets
car les experts émettent les doutes les plus vifs
sur leur existence ailleurs que sur le papier

Kanghua dispose de privilèges exorbitants dans
le monde chinois des affaires : elle fait partie des
six entreprises autorisées à négocier sans tutelle
avec l'étranger, et elle ne paie pas d'impôts, ni de
taxe à l'importation — ce qui lui permet, disent les
hommes d'affaires occidentaux, d'acheter pour
d'autres entreprises moins fortunées, en empo-
chant le montant de la taxe ! En 1988 la presse
japonaise annonçait un «prét, par un consortium
nippon, d'un milliard de dollars américains A
Kanghua, interprété par les experts comme un
oup de chapeau- à establishment chinois, afin
de maintenir ou élargir l'ouverture à ses produits
commerciaux en dépit d'un fort sentiment anti
japonais — soigneusement cultivé par Pékin. Six
mois plus tard, le scandale éclatait depuis Hong
Kong. Kanghua était officiellement -démantelé

et sa gestion placée sous contrôle direct du
Conseil d'Etat. Scandale vite étouffé : lors d'une
conférence de presse tenue sans retard (afin de
bien montrer que le fils de l'Empereur ne serait
pas inquiété), Deng Pufeng présentait avec

aplomb, brio et même humour l'exercice finan

cier de sa Fédération, prouvant sans l'ombre
d'un doute. que «tout l'argent, jusqu'au dernier
fen, avait été investi dans l'œuvre sociale». Le
budget en question portait sur six millions de
dollars, on était loin du milliard prêté ! [3]

Pour les étudiants qui vivent dans des conditic
de dénuement dramatiques, et doivent ensuite se
battre sur un marché du travail engorgé, cette
ambiance de corruption et de favoritisme est la
plus inacceptable injustice de la part d'un
gouvernement usant d'un double-lan

d'équité socialiste. D'où les
andes dex et de «publication des
Ce lundi 17 encore, Hu Qili, le patron de l'idéc
logie, ordonne a se d'harmoni
points de vue sur I uvre du di
Plus précisément, aucun journal ne peut pa
sous silence les «erreurs: de Hu Yaobang durant
la campagne -anti-bourgec décembre 1988
(que Yaobang était parvenu à faire avorter après
une vingtaine de jours). Cet ordre de Deng Xiac
ping, et ce -relais- de Hu Qili, fils spirituel. de
Yaobang, accusent tragiquement l’étroitesse de la
marge de manceuvre réelle des plus hauts fonc
tionnaire: gime!
Mardi 18, l'après-midi a ures : la place
peut désormais con à wente mille
manifestants. Il est clair que tous les records de
réunion non autorisée en Chine depuis 1976 sont
pattus. Trois à quatre mille de ces jeunes survol
tés sont rassemblés sur les marches du Grand
Palais du Peuple faisant face à Tian an Men. En
des mots d'ordre insolents et de Poccupa:
tion illégale, une ambiance curieusement déten
due et bon enfant règne et fait tache d'huile
travers Pékin — la fête commence
Après les étudiants, la capitale entière plonge
dans une étrange transe, mi-deuil, mi-kermesse
L'annonce de cette disparition a, en tout cas, eu
un seul impact profond sur une population qui
jusqu'alors semblait ne réagir qu'aux ondes du
-chacun-pour-soi- et opposer un cuir d'hippopo-
tame à toute nouvelle concemant la vie publiqu
passé 17 heures, a la sortie bureaux, une
foule imposante de travailleurs en col blanc se
méle aux étudiants, se presse sur Tian an Men
autour du monument constellé de gerbes,
bannières et dazibaos, tendant l'oreille pour
percevoir quelques bribes des discours qui Sy
prononcent (effort illusoire, vu l'absence de

tribune, et de haut-parleurs). Il y règne déjà cette

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enfant seul faire face à la foul

si conseiller- de refluer

Jusqu'à présent, la police, (et

restés en retrait, dans des camions

parqués dans des allées latérale

l'ordre sont surtout actives en la perso

dizaines de faux manifestants occupés A tout

filmer, tout photographier, pour exploitation ulté

Le jour mén inicipalité a fait savoir que

la situation illégale des étud lle

terviendrait pas dans leurs activités de deuil.
ait pourtant aujourd'hui qu'au plus tard le

24, le maire de Pékin, Chen Xitc

faveur d'une répression immédiate et ferm

ces activités «contre-révolutionnaires». Un signe

de plus de cette fracture qui divise Parti et admi

nistrations, entre tendances conservatrices et

à de débobiner ou
iner t nt, son cerf-volant, un
ieil homme sa à moi en anglais
français — avec un soulagement évide
chances d'étre compris par un indicateur, dans la
langue de Moliére sont presque nulles. «Tout cela
est dangereux, fait-il, tres dangereux. Etiez
vous là le 5 avril 1976 ? Non ? Le: s'étaient
ar porter le de Zhou Enlai.
‚ment chargé... Il y a eu t
Ces jeunes n'ont pas rete
le s'éloigner, la mine constern
lard me jette encore un proverbe chinoi
jeunes veaux n'ont pas peur du tigre
Mais l'es ontagieux : un journaliste
chinois commentera ce soit — en pi
n'avons plus de

mais au moins, ils ne no font probablement
pas dessus-!

Mardi 19 avril - Retour, à minuit à Tian an Men
- jai eu la surprise de trouver la place vide ou
Presque — à peine quelques centaines, au lieu
des dizaines de milliers de l'après-midi. Un des
jeunes, sur place, me détrompe : «Mais nc
personne n'est parti, ils sont là-bas, à côté
Viens, je temméne». Et trois cents mètres plus
loin, voici la plus grande surprise de la journée
l'avenue Chang'An est noire d'une fou
sortie de l'adolescence, en m:

A mesure que je me fraie un chemin, la popula

tion se fait plus dense — les vélos sont parqués,
enchevétrés. Puis, sous la lumière glauque des
néons, s'offre la scène surréaliste : l'artère est
coupée par un cordon de militaires qui se tiennent
par les coudes pour résister à la pression de

jeunes. En fait, peu d'étudiants poussent, l'air hypo-
critement indifférent, comme sils cherchaient
juste à mieux voir. D'autres organisent leurs sit-
in, les meneurs s'égosillent à crier dans leurs
mains en porte-voix : «Zuo xiar !, (Asseyez-
vous), pour des meetings sur l'asphalte, littérale-
ment sous la lig

Je e les visages de ces militaires : ils sont
trés jeunes, et malgré l'apparence d'impassibilité
qu'ils cherchent a se donner, ils sont évidemment
impressionnés. Entre êtes, on peut aperce-
voir, à environ trois cents mètres, un autre
cordon de sécurité. Avec, de l'autre côté, la

ne foule. Et entre les deux, à la hauteur de
3 Nanhai (le siège du Parti communiste
nois, un pan entier de la Cité Interdite qui sert
de résidence aux cadres suprémes) s'étale encore
au loin sur la chaussée, contre le portail du
Palais, une flaque d'ombre mouvante et large
Cinq cents étudiants qui ont refusé de partir, me
glisse obligeamment un photographe japonais du
Kyodo News, lequel vient de > éjecter par
la police

La scéne que je viens de manquer est absolument
inimaginable : à 22 h 50, grisés par leur action,
les étudiants ont tout simplement décidé d'entrer
en force au siège du Pc, afin de rencontrer le
Premier ministre Li Peng pour lui exposer de vive
voix leurs revendications. «Et ils ont bien failli
réussir, estime un collègue de Reuters Les
gardes à l'intérieur de Zhong Nanhai ont d'abord
été enfoncés par une meute de cinq à sept mille
jeunes, qui ont pénétré dans l'enceinte. A l'inté-
rieur, ils ont hésité quelques minutes, ignorant
dans quel pavillon se trouvait le Premier
ministre. Puis des renforts amenés de la Cité
Interdite ont permis de les faire refluer vers
l'avenue

Sans qu'on puisse parler de véritable mêlée,
étudiants et militaires ont échangé des insultes,
les étudiants réclamant (pour la première fois) la
démission de Li Peng, cependant que de la foule
volaient différents objets tels que chaussures ou
bouteilles, blessant un garde. A ma connaissance,
cet incident sera le seul, à Pékin, à s'être sold
par une blessure suite à une provocation d'étu-
diants (mélangés à des gens de la rue, ceci expli-
quant peut-étre cela). Par la suite, les jeunes
encadrés par leur syndicat autonome, feront
preuve de la plus grande prudence et de «self-
control: dans leur préparation

Selon le Quotidien du Peuple, à 3 h 45, les
haut-parleurs du gouvernement ont lancé l'aver-
tissement : «Dispersez-vOus, ressaisissez-vous
Certains parmi vous veulent semer l'anarchie.
Vous violez l'ordre public et l'union de la
Nation... Ne vous laissez pas embarquer dans
des actions illégales. Il est interdit de pénétrer
par la force dans les locaux du Parti et du
Gouvernement... Vous serez tenus responsables
de la suite des événements l-

Mais, toujours selon le Quotidien, les étudiants
en UA SERIA esse

bout... Ceux qui partent sont des traitres l- Après
les avertissements et le filtrage de la police, les
jeunes se dispersaient un à un... A 5 heures tout
était rentré dans l'ordre — les balayeurs étaient à
leur poste pour nettoyer la rue». (fin de l'article)
En réalité, les cinq cents protestataires avaient
refusé de se lever. La police avait chargé, à coups
de matraques et de ceinturons. Le lendemain à
Beida, on parlait de dizaines de blessés, et d'une
vingtaine de jeunes emmenés dans des cars de
police. Quelques jours plus tard toutefois, ils
semblaient avoir été libérés — le mouvement
nt encore trop fort pour que les autorités
communistes naillent s'engager dans une véri-

table répression. Mais rien ne serait oublié.

De part et d'autre, les conséquences de cet inci-
dent ont été considérables. Loin de se laisser inti-
mider par ces premiers coups de baton, les
étudiants ont été scandalisés, et ont simplement
ajouté à leur liste de revendications des excuses
du gouvernement pour «latitude inadmissible.
de la police. A leurs yeux, leur action était légale
et civique. Le gouvernement était leur partenaire,
en tant qu'émanation du peuple. Puisqu'll n'a pas
pu donner de tels ordres, la ratonnade ne peut
être qu'une bavure, un malentendu. Les
étudiants sont donc en colère — mais tout est
rattrapable

Mais le pouvoir, à commencer par la Municipa-
lié de Pékin, a tremblé cette nuit : et si les gardes
n'avaient pas suffi a contenir le flot ? La lecture
soigneuse de cette note du communiqué et du
même article du Quotidien du Peuple du lende-
main [3], présente des analogies avec l'analyse
faite par le pouvoir après le 3 juin, au moment où
il règlera ses comptes : en fait, le maire de Pékin
Chen Xitong et le secrétaire du Parti Li Ximing
préparent dés maintenant une note sur la nature
«contre-révolutionnaire- de ce mouvement, qu'ils
remettront le 24 avril 2 Deng Xiaoping, homme
très âgé, protégé. de la vie réelle, vivant tels les

‘empereurs du début du siècle dans le silence de
leur palais, et dont ces deux hommes (parmi
d'autres courtisans) constituent les yeux et les
oreilles.

Cette tentative dentrée en force dans Zh
Nanhai ne visait qu'à permettre de rencontrer le
Premier ministre, et rien de plus. Mais après elle,
rien ne sera plus possible : l'opinion du pouvoir
est faite. La seule raison pour laquelle la répres
sion m'aura pas lieu de suite, c'est la présence
physique de Zhao Ziyang,

A la relecture, cet article du Quotidien du
Peuple est ambigu, qui relaie l'avertissement de
la Municipalité, mais reproduit aussi le langage
des étudiants dans des ter mme toute
respectueux, sugeé rage et la
hauteur de
du peuple... Nous dev
China Daily, quotidien de lar
plus équivoque encore. L'averisse
étudiants y figure en première page, illustré d
photo de Tian an Men montrant, sur fond d'un
portrait géant de Hu Yaobang (apporté le men
jour par l'Institut Central des Beaux-Arts), trois
jeunes, les mains unies, tendues vers le ciel
deux Chinois dont un, en sweat-shirt Adidas, et
un Africain, Cette photo a été interprétée par les

udiants comme une critique -stalinienne- contre

l'influence étrangère, par qui l'agitation arrive
Mais à l'intérieur du journal, deux pa

reportage-photo décrivent -Pékin en deuil de Hu
Yaobang-, conformément à la théorie officielle
mais pas aux opinions du groupe conservateur

En clair: la presse, toujours au service du

pouvoir, commence à manifester des velléités

dance. Quelques jours plus tard, elle s
mier corps professionnel — le seul — à
sudiants. On apı
les funérailles nationales pro
lendemain seront fern
est norm:

semblent surtout suggérer que les étudiants ne
seront pas invités. Or, la veille, Zhao négociait
encore pour que dix mille étudiants soient
conviés à la cérémonie. Ce faisant, le pouvoir
écarte une solution qui eût certainement démobi-

lisé la plupart de ces «troupes: estudiantines, et

Autre chance

peut-être mis fin au mouvement.
perdue : sur ordre de Deng, un porte-parole
monyrr wil n'y aura pas de réhabilita-
ion de Hu : «Il ne convient pas au Parti de procé-
der à une réévaluation d'un haut responsable

Si tótapres sa mon!

Enfin, le soir du 19, des leaders étudiants
noncent à la presse de Hong Kong qu'ils s'appré
tent à monter une cérémonie funéraire parallèle
mais que le gouvernement bouclerait probabl

nt le quartier de Tian an Men. Or cette nou:
n'a pas encore, à cette date, été publiée
voila donc la premiere information confidentielle
assez précise pour avoir été fournie par l'entou
de Zhao Ziyang, tel son secrétaire Ba
aujourd'hui en état d'arrestation sous ce

chef d'accusation